Le maître zen (zenji) Eihei
Dôgen
Le Shôbôgenzô,
le "Trésor de l'Oeil du Vrai Dharma" et autres textes.
Seconde partie
Toutes ces traductions sont basées sur la version Nishijima-Cross du Gendaigoyaku
Shoubougenzou ou Shôbôgenzô en japonais moderne, en 13 volumes, de maître
Nishijima.
Butsu signifie Bouddha et sho a le sens de nature, de sorte que bussho
signifie «la nature de Bouddha». Les caractères chinois qui se lisent
bussho en japonais, représentent la signification du mot sanscrit
buddhata, ou nature de Bouddha; ce qui a généralement été compris comme le
potentiel qui est nôtre pour obtenir la vérité, ou comme quelque chose que
nous possédons de façon inhérente et qui croît naturellement jour après
jour. mais maître Dôgen ne se satisfait pas de telles interprétations.
Dans son esprit, la nature de Bouddha n’est ni un potentiel, ni un
attribut naturel, mais un état ou une condition du corps et de l’esprit au
moment présent. En conséquence, il voit la nature de Bouddha comme n’étant
ni quelque chose que nous puissions réaliser dans l’avenir, ni quelque
chose qui serait inhérent à notre corps et notre esprit. A partir de cette
position, maître Dôgen affirme et en même temps nie la proposition “Nous
avons tous la nature de Bouddha”. A première vue, ces vues semblent
contradictoires, mais à travers son explication dialectique de la nature
de Bouddha, dans ce chapitre, maître Dôgen arrive à interpréter le concept
de nature de Bouddha à partir du point de vue de l’action ou de la
réalité.
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[23] Gyôbutsu-Yuigi
Le digne comportement du Bouddha agissant.
Gyô veut dire «pratiquer» ou «agir», butsu signifie Bouddha, yui a le sens
de «dignité» ou de «digne», et gi signifie cérémonie, attitude formelle ou
comportement. En conséquence, gyôbutsu-yuigi veut dire «le digne
comportement du Bouddha agissant». Le Bouddhisme peut être appelé religion
de l’action. Il estime hautement l’action, parce que l’agir est notre
existence-même, et sans l’action, nous n’avons pas d’existence. La mission
historique du Bouddha Gautama a été celle de découvrir la vérité de
l’action, par laquelle il a pu synthétiser le brahmanisme idéaliste et les
théories matérialistes des six enseignants non-bouddhiques. dans ce
chapitre, maître Dôgen explique la dignité qui accompagne normalement les
bouddhas dans leur agir.
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[24] Bukkyô
Enseignement du Bouddha
Butsu a le sens de Bouddha ou de bouddhiste, et kyô a celui
d’enseignement(s). On traduit habituellement bukkyô par Bouddhisme, mais
dans ce chapitre, maître Dôgen souligne l’importance de l’aspect théorique
du Bouddhisme. Pour cette raison, il vaut mieux traduire ici bukkyô par
«enseignements du Bouddha», afin de distinguer entre l’usage spécifique du
mot dans ce chapitre, et l’usage courant. Certaines sectes bouddhiques, en
cherchant à mettre l’accent sur la valeur de la pratique dans le
Bouddhisme, insistent sur l’importance d’une transmission qui est au-delà
et séparée des enseignements théoriques. Ils prétendent que nous ne devons
pas nous appuyer sur aucune transmission verbale du Bouddhisme. Mais
maître Dôgen considérait qu’autant la pratique que la théorie sont
importantes. Si nous nions l’importance du côté théorique du Bouddhisme,
nous perdons la méthode pour transmettre le Bouddhisme aux autres. Dans ce
chapitre, maître Dôgen explique le rôle de la théorie bouddhique et
insiste sur le fait que nous ne devons pas oublier l’importance des
enseignements théoriques du Bouddhisme.
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[25] Jinzu
Pouvoirs magiques.
Jin a le sens de «magique» et zu, qui est une corruption de tsu, signifie
capacité ou pouvoir, ce qui fait que jinzu veut dire «pouvoir magique». On
dit dans le Bouddhisme qu’une personne qui a atteint la vérité peut avoir
certains pouvoirs magiques, mais de nombreux bouddhistes ont inventé des
exagérations fantastiques de ces pouvoirs. Maître Dôgen ne prend pas part
à ces exagérations. Il affirme l’existence des pouvoirs magiques
bouddhiques, que nous pouvons obtenir lorsque nous devenons des Bouddhas,
mais il pense que dans ce cas, magique ne signifie pas surnaturel mais
réel. Il croit que ces pouvoirs sont les capacités dont nous faisons usage
habituellement dans la vie. Lorsqu’on lui demandait ce que sont ces
pouvoirs magiques bouddhiques, un vieux bouddhiste chinois répondait,
«Aller chercher de l’eau et transporter du bois de chauffage».
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[26] Daigo
Grande réalisation
Dai veut dire «grand», et go signifie réalisation, aussi daigo a-t-il le
sens de «grande réalisation». De nombreux savants bouddhistes, par exemple
le Dr. Daisetsu Suzuki, ont traduit go par «illumination». Mais le sens du
mot «illumination» est ambigu, et ce mot est depuis plusieurs années une
pierre d’achoppement pour la compréhension du Bouddhisme. Aussi vaut-il
peut-être mieux le traduire par «réalisation». Le sens de réalisation dans
la théorie de maître Dôgen est aussi difficile à comprendre. De toute
façon, il est clair que la réalisation n’est pas que compréhension
intellectuelle, mais aussi une réalisation plus concrète des faits dans la
réalité. Aussi pouvons-nous dire que la réalisation, dans la théorie de
maître Dôgen, est la réalisation dans la vraie vie. Nous pouvons étudier
sa pensée sur la réalisation dans ce chapitre.
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[27] Zazenshin
Une aiguille pour Zazen
Shin est une aiguille de bambou utilisée pour l’acupuncture dans la Chine
antique. C’est pourquoi shin veut dire méthode pour guérir le corps et
l’esprit, et le mot a fini par être utilisé le sens de formule ayant le
pouvoir de guérir l’être humain des malaises physiques et mentaux. Par la
suite, le mot shin a été utilisé pour décrire de courts vers, utiles pour
l’enseignement des points importants d’une méthode d’entraînement. C’est
dans ce chapitre que maître Dôgen a expliqué pour la première fois le sens
véritable de Zazen, en citant et commentant un échange fameux entre maître
Nangaku et maître Baso. il a ensuite fait l’éloge d’un Zazenshin par
maître Wanshi Shokaku, avant de finir par écrire son propre Zazenshin.
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[28] Butsu-Kôjo-No-Ji
Le problème de l’état ascendant de bouddha
Butsu signifie «bouddha», kôjo a le sens de «monter», ou d’être «au-delà»,
et ji signifie «affaire», «problème», de sorte que butsu-kôjo-no-ji veut
dire «le problème au-delà du bouddha», ou «le problème de l’état ascendant
de bouddha». Ces mots décrivent un bouddha qui continue la pratique après
avoir atteint la vérité. L’obtention de la vérité, c’est la reconnaissance
par le pratiquant de ce qu’il ou elle a été un bouddha de toute éternité.
C’est pourquoi les bouddhas, même s’ils ont atteint la vérité, ne changent
pas leurs pensées, leur condition physique, leur vie et leur pratique de
Zazen, après avoir atteint la vérité. Ils continuent juste à vivre leurs
vies, en pratiquant Zazen tous les jours. De tels bouddhas sont appelés
«au-delà du bouddha» ou «bouddhas ascendants», parce que ce sont des
bouddhas qui n’en ont pas l’air, et qui continuent la même et habituelle
vie bouddhique que celle qu’ils menaient avant leur éveil. Maître Dôgen
vénérait beaucoup ces bouddhas ascendants. De tels bouddhas sont de vrais
bouddhas, et nous ne pouvons en trouver d’autres qu’eux en ce monde. C’est
pourquoi maître Dôgen explique dans ce chapitre cette affaire des bouddhas
ascendants, en citant les paroles de nombreux maîtres.
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[29] Inmo
Ça
Inmo est un mot courant en chinois, et il a le sens de «ça» ou de «ce
qui». Nous utilisons généralement ces mots pour indiquer quelque chose que
nous n’avons pas besoin d’expliquer. C’est pourquoi les philosophes
bouddhistes, en Chine, l’utilisaient pour suggérer quelque chose
d’inneffable. En même temps, l’un des buts de l’étude du Bouddhisme est de
réaliser la réalité, et selon la philosophie bouddhique, la réalité est
quelque chose d’ineffable. Ainsi, le mot inmo a-t-il été utilisé pour
indiquer la vérité, ou réalité, qui, dans la philosophie bouddhique, est
originellement ineffable. Dans ce chapitre, maître Dôgen explique le sens
de inmo, en citant les paroles des maîtres Ungo Doyo, Samghanandi, Daikan
Eno, Sekito Kisen et autres
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Gyô signifie faits, actions, ou conduite; et ji signifie observance des
préceptes. Ainsi gyôji a-t-il le sens de «Pure conduite et observance des
préceptes». Bref, nous pouvons dire que le Bouddhisme est une religion de
l’action. Le Bouddha Gautama a reconnu l’importance de l’action dans nos
vies, et il a établi une philosophie définitive qui dépend de l’agir. En
somme, la solution à tous les problèmes est fondée sur la philosophie de
l’action, et donc, maître Dôgen tient cette dernière en haute estime. Dans
ce chapitre, il cite de nombreux exemples de pure conduite et d’observance
des préceptes par les Bouddhas et les patriarches. Le contenu de ce
chapitre est en conséquence très concret, et nous encourage dans la
pratique de nos vies de bouddhistes, et dans l’observance des préceptes
bouddhiques.
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[31] Kai-In-Zanmai
La samadhi, un état semblable à la mer.
Kai a le sens de «mer» et in (qui traduit le mot sanscrit mudra ) veut
dire «sceau» ou «tampon». Zanmai (représentation phonétique du mot
sanscrit samadhi) est l’état pendant Zazen. Ainsi, kai-in-zanmai veut dire
«samadhi du sceau de la mer» ou «samadhi comme un état semblable à la
mer». Ces mots apparaîssent souvent dans le sûtra de la Guirlande. Maître
Dôgen explique que ces mots décrivent l’état pendant Zazen, ou
l’interrelation entre sujet et objet, ici et maintenant. Dans ce chapitre,
il glose sur le samadhi comme état semblable à la mer, en citant le sûtra
de Vimalakirti, le sûtra du Lotus, ainsi qu’une conversation entre le
maître Sôzan Honjaku et son disciple.
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[32] Juki
Affirmation
Ju a le sens de donner, et ki signifie affirmation, de sorte que juki veut
dire affirmation. Les sûtras bouddhiques contiennent de nombreuses
descriptions du Bouddha Gautama en train d’affirmer à ses disciples qu’ils
atteindraient à la vérité, mais peu de savants bouddhistes se sont
intérressés au sens de ces affirmations. Maître Dôgen, pourtant, voit une
grande signifiance dans ces affirmations de la philosophie bouddhique.
Dans ce chapitre, il explique le sens de l’affirmation et nous enseigne
pourquoi les sûtras bouddhiques donnent si souvent ce genre
d’affirmations.
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[33] Kannon
Avalokitesvara
Kannon est la prononciation japonaise du nom chinois du Bodhisattva appelé
Avalokitesvara en sanscrit. Avalokitesvara est décrit, dans le sûtra du
Lotus, comme quelqu’un qui vient toujours en ce monde pour sauver un homme
ou une femme qui crie à l’aide. Kannon veut littéralement dire «Qui
considère les sons», et ceci exprime le caractère d’Avalokitesvara qui
répond toujours aux cris à l’aide des êtres vivants de ce monde. C’est
pourquoi on pense généralement à lui en tant que symbole de la compassion.
Mais maître Dôgen entendait Avalokitesvara en tant que symbole d’une force
de vie qui est plus fondamentale aux êtres vivants que la compassion.
C’est pourquoi il explique dans ce chapitre le véritable sens
d’Avalokitesvara, en citant une conversation fameuse à son sujet entre
maître Ungan Donjo et maître Dôgo Enchi.
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[34] Arakan
L’Arhat
Arakan représente le son du mot sanscrit arhan ou arhat qui désigne une
personne digne de vénération. L’ «arhat-ise» est également l’état ultime
du sravaka, ou bouddhiste rigoriste. Le sravaka appartient au Hinayana, ce
qui fait qu’en général, le Mahâyana ne le valorise pas. Mais maître Dôgen
ne partage pas cette opinion. Selon lui, il ne peut pas y avoir de
différence entre le Bouddhisme Hinayana et le Mahâyana, car il croit qu’il
n’existe qu’un seul Bouddhisme, transmis du Bouddha Gautama jusqu’à nous.
Il croit que la différence entre le Hinayana et le Mahâyana est une
différence produite par la différence entre les époques, de sorte que nous
ne devrions pas affirmer l’exsitence de plus d’un Bouddhisme. A partir de
cette base, il explique la valeur suprême de l’arhat, dans ce chapitre.
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[35] Hakujushi
Les cèdres.
Le kôan, ou cas, de hakujushi, «Les cèdres», est très fameux autant en
Chine qu’au Japon. Quoique de nombreux bouddhistes aient présenté leurs
interprétations de ce cas, la plupart sont insatisfaisantes. Dans ce
chapitre, maître Dôgen donne sa propre interprétation. Il décrit d’abord
le caractère de maître Joshu, avant d’interpréter le cas. Dans cette
histoire, un moine demande à Joshu Jushin quelle était l’intention de
Bodhidharma, en venant de l’Ouest en Chine. Maître Joshu répond, «Le cèdre
dans le jardin». Son intention, c’est «Ce n’était que la réalité», ou «Ce
n’était que le Dharma». Mais le moine a seulement compris que les cèdres
ne sont qu’une chose objective. C’est pourquoi il redemande une autre
réponse au maître. Mais celui-ci insiste encore pour dire que les cèdres
dans le jardin ne sont que la réalité.
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[36] Komyô
Clarté
Komyô a le sens de luminosité, lumière ou clarté. Cette lumière est
vénérée dans le Bouddhisme depuis les temps les plus anciens, et a un côté
autant physique que spirituel ou mental. De façon générale, les idéalistes
croient en la lumière spirituelle alors que les matérialistes ne croient
qu’en la lumière physique, mais, selon la théorie bouddhique, la clarté a
autant un côté physique qu’un côté mental. dans ce chapitre, maître Dôgen
explique cette clarté. Il explique que l’Univers est notre propre clarté,
qu’il n’est que clarté, que notre comportement dans l’Univers est clarté,
et qu’il n’y a rien d’autre que la clarté.
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[37] Shinjin-Gakudô
Apprendre la vérité avec le corps et l’esprit.
Shinjin a le sens de «corps et esprit» et gakudô celui d’apprendre la
vérité, de sorte que shinjin-gakudô signifie «Apprendre la vérité avec le
corps et l’esprit». En général, on croit qu’on peut arriver à la vérité à
travers le raisonnement intellectuel. Dans le Bouddhisme, cependant, on
enseigne qu’on peut accéder à la vérité, non par l’intelligence seule,
mais au travers de l’action. L’apprentissage de la vérité dans le
Bouddhisme inclut donc autant la recherche physique de cette vérité, que
la recherche mentale. C’est pourquoi maître Dôgen appelait la recherche
bouddhique de la vérité, «apprendre la vérité avec le corps et l’esprit».
Dans ce chapitre, il explique l’apprentissage de la vérité avec le corps
et l’apprentissage de la vérité avec l’esprit, tout en expliquant que ces
deux façons de chercher sont toujours combinées dans l’unité de l’action.
Ainsi pouvons-nous dire que cette division de l’apprentissage de la vérité
en deux manières n’est qu’une méthode pour expliquer la recherce
bouddhique de la vérité par l’action.
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[38] Muchû-Setsumu
Prêcher un rêve dans un rêve.
Mu est un rêve, chû signifie «dans», et setsu veut dire «prêcher».
Muchû-setsumu veut donc dire «Prêcher un rêve dans un rêve». Dans la
philosophie bouddhique, il existe l’idée que notre vie est une sorte de
rêve, parce que nous ne pouvons reconnaître notre vie-même dans la vie au
quotidien. En d’autres mots, notre vie réelle n’est qu’un moment, ici et
maintenant, et nous ne pouvons saisir un tel moment. Nous vivons à tout
moment dans le présent, et tout moment ne peut être exprimé en mots. Donc,
on peut dire qu’on vit dans une sorte de rêve. En même temps, prêcher la
théorie bouddhique ext un peu comme prêcher dans un rêve, et en plus,
vivre nos vies est aussi une sorte de prêche, qui raconte ou manifeste un
rêve. Aussi maître Dôgen compare-t-il notre vie au prêche d’un rêve dans
un rêve.
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[39] Dôtoku
Exprimer la vérité.
Dô a le sens de parler, et toku signifie «être capable», aussi do-toku
est-il littéralement «pouvoir dire quelque chose». Mais avec le temps, le
sens de dô-toku a changé pour «exprimer la vérité», ou «une expression de
la vérité». Dans ce chapitre, maître Dôgen explique le sens de dô-toku, ou
exprimer la vérité, de son point de vue.
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[40] Gabyô
Image d’un gâteau de riz.
Ga a le sens d’image, peinture ou dessin, et byô, celui de gâteau de riz.
Gabyô est donc un gâteau de riz peint en tant qu’image. Il est inutile de
dire que l’image d’un gâteau de riz ne peut pas satisfaire l’appétit.
C’est pourquoi les gâteaux de riz peints ont souvent été utilisés dans le
Bouddhisme en tant que symbole de quelque chose qui ne sert à rien
d’utile. En particulier, on les a utilisés comme symboles de théories
abstraites et de concepts qui sont inutiles pour réaliser le Bouddhisme.
Mais l’interprétation que fait maître Dôgen de l’image d’un gâteau de riz
diffère de cette interprétation usuelle. Il lui semble que ce gâteau de
riz peint représente une moitié de l’Univers — le côté conceptuel ou
mental de la Réalité. On peut donc dire que même si les théories
abstraites et les mots ont parfois induit en erreur ceux qui étudient le
Bouddhisme, s’il n’y avait ni théories ni mots, il serait impossible de
comprendre le Bouddhisme de manière systémique, ou d’expliquer la
philosophie bouddhique aux autres. Dans ce chapitre, maître Dôgen explique
le vrai sens des gâteaux de riz peints dans le Bouddhisme : les
théories et les concepts-gâteaux de riz peints ne peuvent satisfaire la
faim, mais on peut les utiliser pour expliquer et comprendre la Vérité. En
plus, il insiste sur le fait que toute existence a autant un côté physique
et matériel, qu’un côté conceptuel, mental, et que ces deux aspects sont
inséparables, dans la Réalité. Ainsi, sans l’image d’un gâteau de riz —
c’est-à-dire le concept «gâteau de riz» — nous ne pourrions jamais trouver
l’existence réelle des gâteaux de riz.
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[41] Zenki
Toutes les fonctions
Zen veut dire «tout», et ki a le sens de «fonction», aussi zenki
signifie-t-il «toute fonction», ou «fonction totale». Du point de vue
bouddhique, on peut dire que ce monde est la réalisation de toutes les
fonctions. Maître Dôgen explique l’état de ce monde en citant les paroles
de maître Engo Kokugon à l’effet que la vie est la réalisation de toutes
les fonctions et que la mort est la réalisation de toutes les fonctions.