© Nanabozho (le Grand Lapin)

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 Inde antique

Cette page a été reprise d'un livre d'histoire indien en hindî afin de jeter un peu de lumière sur les nombreux lieux mentionnés dans les sûtras bouddhistes. Entre parenthèses carrées, on trouvétait quelques notes d'éclaircissements. En espérant que cela puisse être utile.
Pier Antonio Morniroli.

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Mahâjanpad

Chapitre 1: Janpad et empires.

 

§ 1. La naissance des Janpad.

Après la guerre du Mahâbhârata, la dynastie Bhârat de Hastinâpur déménagea à Kôshâmbî, capitale du pays Vats. Les Ârya commencèrent à se répandre du Vidarbh (Barâd) au bassin de la Godâvârî. Là, ils fondèrent les deux nouveaux royaumes de Mûlak et d'Ashmak. Pratishthân (la moderne Paithna) capitale du Mûlak, se trouvait dans le haut bassin de la Godâvârî. Ashmak était plus en aval. A l'est se trouvait le Kaling (Orîssâ). De l'union du Vidarbh, du Mûlak et de l'Ashmak se forma ce qui est ensuite devenu le Mahârâshtra. Au delà du Mûlak et de l'Ashmak habitaient des populations non aryennes du nom d'Ândhr, Shabar et Mûcik (Mûshik), avec lesquelles les Ârya avaient des rapports. Les Ândhr vivaient alors le long du fleuve Tel à l'extrémité septentrionale de l'état moderne d'Ândhra Pradesh. Le Shabrî de Bastar et la rivière Mûsî à Haidarâbâd rappellent ces deux noms des Shabar et des Mûcik.

A la même époque, autour des royaumes aryens, on observe un grand chagement. Les royaumes qui auparavant étaient des Jan [royaumes oligarchico-tribaux avec le nom de la "Gens"], ils deviennent alors des Janpad [royaumes de territoires qui prenaient le nom de la "Gens"; comme chez nous, par ex.: Paris qui a pris le nom des Parisii, etc.]. Ces territoires où s'étaient établis les Jan prirent le nom de Janpad. Ainsi, là où s'établit le Jan Kûrû, ce pays devint le Janpad Kûrû, et là où s'établit le Jan Madr, celui-là devint le Janpad Madr. A ce point, à la place du royaume Jan, se forma le pays Janpad. Par exemple; à cette époque, quiconque s'établissait dans le Janpad Madr, se disait Madrak et pouvait devenir citoyen du pays Madr. La même chose arrivait aussi dans les autres Janpad. Dans ces Janpad s'améliorèrent alors l'artisanat et le commerce, ce qui fait que commencèrent à se former de petites cités.

 

§ 2. Les seize Mahâjanpad.

Quelques années après, certains Janpad ayant conquis le territoire d'autres et certains autres ayant fusionné, ils commencèrent à agrandir leurs territoires. Ils prirent le nom de Mahâjanpad. L'époque des Mahâjanpad va des 8°-7° siècles avant notre ère, au 5° siècle de la même. Leur péripéties peuvent être extraites des textes bouddhistes et jaïnistes, en particulier . Dans ces oeuvres la citation des seize Mahâjanpad est bien connue, au point qu'à cette époque, ils étaient devenus proverbiaux. Ces seize formaient huit paires: Ang-Magadha, Kâshî-Koshala, Vriji-Malla, Cedi-Vats, Kuru-Pañcâl, Matsy-Shûrsen, Ashmak-Avanti e Gandhâra-Kamboj.

Cette liste commence à l'orient.  La capitale de l'Ang, Campâ (ou Mâlinî), était l'une des cités les plus prospères de toute l'Inde. Campânagar, le quartier occidental de la moderne ville de Bhâgalpur, située le long du canal ou rivière Campâ, on voit justement où se trouvait la cité antique. La capitale du Magadha était Râjagriha. Alors y régnaient les rois de la dynastie Shishunâk, originaire du Kâshî.

La capitale du royaume de Kâshî, Vârânasî, était de loin le centre le plus riche et avancé de toute l'Inde en fait de commerce et d'artisanat. Même la cité de Sâket (Ayodhyâ) dans le Koshala était célèbre, mais à l'époque, sa capitale était Shrâvastî, sur les rives de l'Acirâvatî (Râptî), et ses ruines se trouvent désormais dans les villages de Saheth-Maheth à la limite des provinces de Gondâ et de Baharâica.

Le Malla et le royaume Vriji étaient respectivement à l'est du Koshala. Les deux étaient des pays "Sangh-râshtr", [d'assemblée, "démocratiques"]. La communauté des Malla se trouvait dans l'actuelle Gorkhapur, dans la province de Devariyâ. Pâvâ et Kushinâra (o Kushinâgara) étaient des villes à eux. Les ruines de Kushinâgara se situent dans la moderne Kasiyâ.

Deux Jan faisaient partie du Vriji-sangh: Videh et Licchavi. Dans l'état Videh, après la fin de la dynastie des Janak, s'était ensuite formé un pays "pañcâyatî" [basé sur l'autorité de cinq membres anciens (pañcâyat), comme c'est encore aujourd'hui le cas dans les villages]. La capitale du Vriji-sangh était Vaishâlî, dont les ruines sont aujourd'hui dans le grand village appelé Basârh dans la province de Muzaffarpur. Tout autour était construite une triple enceinte, dans laquelle il y avait à intervalles des portes et des "gopur" (tours de garde). C'était une cité de grande beauté. On dit que les Vriji avaient 7707 râjâ [électifs], qu'ils discutaient tous en assemblée les questions du royaume. Le Bouddha admirait beaucoup l'organisation de la cité de Vaishâlî et du royaume Vriji-sangh. Une fois, tout en montrant l'assemblée des Vriji, il dit à ses disciples: "Ceux d'entre vous qui n'avez pas vu l'assemblée des dieux, qu'ils regardent cette assemblée!" A Vaishâlî, il y avait une piscine dans laquelle avait lieu l'élection de ces 7707 râjâ et de leurs rânî. Sur cette piscine, on posait des filets en fer, pour que personne d'autre qu'eux ne pusse y prendre son bain.

Le Vats était à l'ouest de Kâshî, et Cedi (l'actuel Bundelkhand) était à l'ouest de celui-ci et au sud de la Jamnâ. A Kaushâmbî, capitale du Vats, régnait le râjâ Udayan, contemporain du Bouddha. Comme ce dernier appartenait à la dynastie Bhârat, son prestige était très grand. Dans une de ses pièces, le grand poète Bhâs lui fait dire: "Voici cette célèbre dynastie Bhârat dont le nom est entré dans les Veda".

Ke Kurû et le Pañcâl étaient d'antiques royaumes qui n'avaient désormais plus aucune importance politique particulière. Mais à cette époque, la vie sociale des "gentes" du "Kurûdharma", c'est-à-dire le pays des Kurû, était encore considérée comme un exemple pour toute l'Inde. Même le Matsy et le Shûrsen n'avaient plus grande importance politique.

Avanti était un grand royaume. Sa capitale Ujjayinî était un grand centre commercial. Même Mâhishmatî, point stratégique de la route du sud, était justement sous sa domination. Les routes commerciales qui arrivent des ports occidentaux comme Bharukacch (Bharuc) et autres, et celles qui arrivent du sud, se rencontrent à Ujjayinî; de là, une route qui passe par Vidishâ (Bhelsâ) et Kaushâmbî, se dirigeait vers Kashî et Shrâvastî; et une autre qui passait par Maturâ, allait vers Kurû et Gandhâra. Ashmak avait une frontière commune avec l'Avanti, car le royaume Mûlak, qui se trouvait entre les deux, en faisait désormais partie. Takshashilâ, capitale du Gandhâra, était, à l'époque, le plus grand centre culturel. Là vivaient divers grands "dishâpramukh" c'est-à-dire de réputation mondiale, et l'enseignement qui concerne "les trois Veda et les dix-huit sciences".

C"est justement à Takshashilâ qu'était l'école des Âtrey, célèbres enseignants de médecine antique. Princes, fils de riches marchands et fils de pauvres agriculteurs venaient y étudier. A cette époque, en Inde, personne ne pouvait se dire savant sans avoir étudié l'enseignement des maîtres de cette cité. Même le Kashmîr était assujetti au Gandhâra. Le nom du Pâmîr et du Badakhshâm était Kamboj, et même lui faisait aussi partie de l'Inde.

Outre ces Mahâjanpad, il y avait aussi des petits Janpad. Au nord du Koshala, il y avait la fédération des Shâkya, dont la capitale était Kapilavâstu. Au Pañjâb sud-occidental, il y avait les états Shivi et Sindhu. Le nom de l'actuel Sindh était alors Sauvîr. Sa capitale Roruk (l'actuelle Rori) était considérée être parmi les plus belles cités de son temps.

Au sud, il y eut alors de remarquables contacts des Ârya avec les états Ândhra, Drâmil (Tamil) et l'île Tâmraparnî (Ceylan, Srî Lanka). En ces lieux, les ascètes ârya et d'autres aryens avaient l'habitude d'aller fonder leurs âshram et leurs colonies, et les marchands de Bharukacch et de Vârânasî y venaient avec leurs navires. Sur ces nouveaux pays lointains se sont formées des légendes. C'est ainsi qu'à propos de Tâmraparnî, était bien connue la rumeur qu'y habitaient les Yakshinî [fabuleuses compagnes des demi-dieux Yaksha dont le chef était Kuber, dieu de la richesse] qui séduisaient et enlevaient les marchands qui arrivaient et se perdaient en ces lieux. Les marchands de Campâ, à l'est, commerçaient avec les côtes de la Birmanie, qu'ils appelaient Suvarnabhûmi [Terre-de-l'or] parce que c'est de là que venait l'or et qu'en commerçant avec ce pays, on gagnait beaucoup. De Bharukacch les gens allaient faire du commerce jusqu'à Bâveru, c'est-à-dire Babylone. On n'y connaissait pas le paon, et les marchands indiens, en l'y apportant pour la première fois, le vendirent pour mille kârshapan [vieille monnaie indienne] pièce! Tels étaient à peu près les limites [géographiques] atteintes alors par les habitants de l'Inde.


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