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Quelqu'un qui se met courageusement en quête de la vérité devrait tout d'abord s'assurer que son objectif est sincère. L'objectif sincère est, par exemple, ce qu'obtint le Bouddha Gautama lorsque, assis sous l'arbre de la Bodhi, il vit Vénus brillant clairement; à cet instant, il réalisa soudain la voie suprême vers la vérité. Celle qu'il avait atteint est au-delà de la portée des Sravakas, des Pratyekabuddhas et ainsi de suite. Le Bouddha Gautama a pu réaliser la vérité par lui-même. Depuis lors, un bouddha a transmis la vérité à un autre bouddha et la transmission est restée ininterrompue, même aujourd'hui. Si quelqu'un a atteint la même vérité, comment pourrait-il ne pas être un bouddha? Se « tourner vers la vérité », c'est reconnaître les limitations des enseignements bouddhistes et éclairer l'état du Bouddhisme. La vérité bouddhique existe sous les pieds de tout être humain. Lorsqu'on est pris par la Vérité, on peut clairement réaliser le moment présent. Quand on est pris par l'éveil, on peut parfaitement se réaliser en tant que simple personne. Donc, même si on comprend parfaitement la vérité, on peut encore se laisser glisser dans un éveil concret. Aller directement à la vérité est quelque chose d'aussi libre et élégant que ceci.
De nos jours, les personnes qui se mettent en quête de la vérité n'ont pas encore reconnu ce qui peut être compris et ce qui ne peut pas l'être, et c'est pourquoi ils aiment bien se mettre en quête d'effets concrets. Y a-t-il qui que ce soit qui ne fasse cette erreur? C'est comme le fils qui a rejeté son père et qui fuit sa terre natale, jetant des joyaux par les fenêtres à chaque pénible pas. Quoique seul fils d'un homme riche, il est longtemps resté vagabond dans un pays étranger. En vérité, il est bien naturel que les gens agissent ainsi.
En général, les étudiants de la vérité veulent se faire attraper par la vérité. Se faire attraper par la vérité, c'est perdre toute trace d'éveil. Les pratiquants de la vérité bouddhique devraient tout d'abord croire dans le Bouddhisme. Cette croyance doit être que nous existons dès l'origine au sein de la vérité, sans illusion, sans fausses images, sans troubles, sans quoi que ce soit en plus ou en moins, et sans erreurs. Il y a les sortes de croyances que nous devrions établir, et c'est ainsi que nous devrions éclairer la vérité. Puis, en fonction de ces croyances, nous pratiquons. Telle est notre base pour notre quête de la vérité.
Ce que signifient réellement ces critères, c'est que nous devons nous asseoir loin des racines de l'intention, et que nous devrions nous tenir loin de la voie qui mène à l'entendement intellectuel. Telle est la méthode qui doit guider les pratiquants au début. Après quoi, la seconde étape est de transcender corps et esprit et de se défaire de l'illusion et de l'éveil.
En général, la personne la plus difficile à trouver est celle qui croit qu'elle existe déjà dans le Bouddhisme lui-même. Si une personne croit sincèrement qu'elle se trouve déjà dans la Vérité, elle comprend naturellement la grande Vérité et elle peut même connaître les origines de l'illusion et de l'éveil.
Parmi ceux qui tentent de s'asseoir loin des racines de l'intention, huit ou neuf sur dix entreverront immédiatement la vérité.
Donc, l'éveil est différent d'un attachement aux anciennes circonstances précédentes, mais en même temps, c'est différent de la vie dans les circonstances nouvelles. L'éveil, c'est simplement agir de la façon la plus réaliste et adéquate au moment présent.
Dans ce
chapitre, maîtreDôgen nous enseigne que le point le plus important dans
l'étude du Bouddhisme, c'est de savoir si notre pratique bouddhique va
dans la bonne direction ou pas.
A l'origine,
le Bouddhisme est une philosophie fondamentalement raisonnable qui est
parfaitement dépourvue d'aucune point douteux. La découverte en a été
faite par le grand génie que fut le Bouddha Gautama, et transmise de
patriarche en patriarche jusqu'à nos jours. Il nous font donc poursuivre
dans le Bouddhisme comme vérité absolue, et c'est ainsi que maître Dôgen
décrit tout d'abord à quel point il est important pour nous de savoir si
nos efforts vont ou non dans la bonne direction.
Et quand nous nous demandons où existent réellement les enseignements du Bouddha Gautama, maître Dôgen proclame qu'ils existent réellement sous nos pieds. Et l'expression "sous nos pieds" ne signifie rien d'autre que par terre, ou dans le monde. Il ne sont en rien une histoire onirique et fantastique produite par un cerveau humain. Mais ils ne sont pas non plus le simple monde matériel que nos organes sensoriels ont saisi. Les enseignements du Bouddha Gautama ne sont rien d'autre que le monde réel, dans lequel nous vivons maintenant, et ils ne sont que la scène sur laquelle nous jouons la pièce que nous appelons notre vie. C'est pourquoi nous, les bouddhistes, avons saisi ce monde comme étant le seul monde, dans lequel nous vivons, et que le Bouddha Gautama nous a enseigné le réalisme comme étant la seule vérité sur la base de la pratique de zazen.
Cependant,
nous, êtres humains, du fait d'avoir été trompés par l'idéalisme qui
n'existe que dans nos cerveaux, ou égarés par le matérialisme qui ne se
fonde que sur nos perceptions sensorielles, avons oublié le monde réel sur
lequel nous devrions nous fonder, en oubliant ainsi le monde réel, où nous
vivons. Nous avons eu tendance à passer des milliers d'années sans
comprendre que nous avions vécu dans des mondes curieux ou étranges, ceux
de l'idéalisme et du matérialisme, sans remarquer la réalité le moins du
monde.
Il faut donc
que nous pratiquions zazen, si nous voulons découvrir ce simple fait: nous
vivons tout simplement en ce monde, en réalité, en équilibrant notre
système nerveux autonome, et en nous éveillant au simple fait que nous
vivons tout simplement dans le monde réel, ici et maintenant.
Si on veut régler son corps et esprit, il existe naturellement deux manières. L'une est de rendre visite à un maître et d'écouter ses enseignements. L'autre est de s'efforcer de pratiquer zazen.
Lorsque nous écoutons les enseignements, notre conscience est libre d'errer n'importe où.
Lorsque nous pratiquons zazen, notre pratique et expérience sont solidement fondées.
Donc, si nous tentons d'entrer dans la Vérité bouddhique en rejetant une manière ou l'autre, nous ne pourrons jamais être frappés en plein dans le mille.
En général, nous avons tous notre propre corps et esprit. Inévitablement, nous sommes parfois forts dans la pratique et parfois faibles. Nous sommes parfois courageux et parfois lâches. Mais en nous servant de ces états du corps et de l'esprit, qui sont parfois mouvants et parfois stables, nous pouvons faire nous mêmes l'expérience d'être un bouddha, directement. Cela, c'est juste une frappe directe.
Autrement dit, si nous nous contentons de suivre l'expérience du Bouddha Gautama, sans changer son corps et esprit que nous avons depuis toujours, nous pouvons dire que nous sommes dans l'ici et maintenant, et nous pouvons appeler cela une frappe directe. Comme ce n'est rien d'autre que suivre le Bouddha Gautama, ce n'est donc pas notre propre vieux point de vue. C'est juste recevoir une frappe directe, il ne s'agit donc pas d'un état nouveau.
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