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Un Zen Méridional

Pouvoir s'asseoir en lotus

© Nanabozho (Gichi Wabush)
Mis à jour le 30 septembre 2008

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Introduction: ma démarche personnelle

Exercices d'assouplissement: les salutations au soleil

La culture du lotus: ou comment ne pas s'endommager les genoux

La pratique de zazen

Introduction: ma démarche personnelle

Pendant des années, à partir de 1973, le Bouddhisme et en particulier, le Zen, n'ont été pour moi que des objets d'étude intellectuelle. J'étais attiré par le Bouddhisme, et la bibliothèque de mes parents m'offrait quelques occasions de m'informer, mais en même temps, j'y trouvais une contrainte que je me refusais à m'appliquer, sans compter le manque d'explications correctes qui me laissait entrevoir quelque chose d'un peu nihilistee. Ces hésitations m'ont tout de même permis de m'offrir une bonne — sans plus — culture générale du Bouddhisme.

Parmi ces livres, une vie de Milarépa, des vies de maîtres Zen, une vie du Bouddha, puis, au gré des rencontres et des suggestions de lectures, Alan Watts, et surtout le célèbre Zen and the Art of Motorcycle Maintenance, de Robert M. Pirsig. Il me faut d'ailleurs mentionner que ce dernier fut le seul à mentionner, ne fut-ce qu'en passant, l'intérêt de la pratique assise. Alan Watts, lui, soutenait qu'elle était inutile. C'est à la suite de la lecture du manga de Sakaguchi Hisachi Ikkyu, une biographie romancée du célèbre moine Zen du XVème siècle, que l'idée s'est imposée à moi, que je devais pratiquer zazen.

Le Zen, introduit en France par Taisen Deshimaru à partir des années '60, étant bien représenté un peu partout, c'est tout naturellement que je me suis dirigé vers le dojo local pour entreprendre cette pratique. Il semble malheureusement que le décès prématuré de maître Deshimaru, en 1982, n'ait pas permis de corriger certaines incohérences au sein de l'association qu'il avait fondée, entraînant ainsi d'énormes lacunes au niveau de l'enseignement et du conseil aux pratiquants. La discussion et les échanges entre pratiquants étant fortement découragée, au profit d'une exclusivité de l'enseignant, semblent avoir fait que la pratique au sein de cette association tende à se résumer à l'assise et bonsoir.

J'avais un jour, lors de ma première sesshin (les retraites de pratique intensive de zazen) demandé au responsable s'il connaissait un moyen d'avoir moins mal aux genoux. Ce que je demandais, ce que je souhaitais, se trouve dans les pages qui suivent. Au lieu de quoi j'ai eu droit à une formule en langue de bois, à l'effet que le mal de genoux, c'est l'ego ! Quoique cette réponse ait trouvé pour moi, malgré tout, un sens, je n'ai pu que m'étonner du manque évident de compassion et d'intelligence de l'enseignant sur ce point, et je ne saurais trop recommander à tous ceux qui désirent se mettre à la méditation de rester attentifs à cet aspect des choses. J'ai en effet appris par la suite que nombreux sont ceux qui ont subi des dommages irréversibles à l'articulation des genoux, faute d'un assouplissement approprié. Rien ne justifie qu'on se retrouve handicapé, surtout que, dans de trop nombreux cas, ce handicap éloigne à tout jamais le pratiquant de la méditation assise, parfois après plusieurs décennies de pratique assidue.

De surcroît, il semble aussi que la pratique de zazen sans la souplesse du corps, et sans l'étude des textes, puisse aboutir à développer des rigidités non seulement physiques, mais aussi mentales, à « assécher » la personne, qui devient ainsi mesquine, dure, hargneuse, voire malpolie, bref tout le contraire de ce qu'on pourrait s'attendre d'une pratique bouddhique. Avec cette conclusion étonnante que des centaines peut-être, voire des milliers de personnes croient pratiquer zazen depuis longtemps, et appliquent erronément ce nom à une pratique qui n'a en réalité rien à voir avec zazen.

Ces déceptions m'ont amené à naviguer sur Internet, à la recherche de sources alternatives, comme le site de maître Nishijima, à la suite de quoi je suis devenu son disciple. Entre autres sites bouddhistes zen, celui de l'Albuquerque Zen Center, aux Etats-Unis d'Amérique comportait, outre quelques descriptions de la vie du moine zen, la reproduction d'un vieil article tiré d'un magazine de yoga. Comme les photos étaient un peu illisibles, étant visiblement des scans de photocopies de photos imprimées, j'ai résolu de les remplacer par des illustrations de mon cru.

D'autre part, sur la recommandation d'un collègue enseignant bouddhiste, je pratique aussi, tous les matins, le sûrya namaskar, les « salutations au soleil ». Cet exercice est excellent pour assouplir un organisme vieillissant tout raide après la nuit d'immobilité, et maintenir un organisme jeune dans sa tonicité. Il permet aussi un réchauffement des muscles avant l'exécution des exercices qui suivent, c'est pourquoi j'ai ajouté un diagramme d'explication pour ceux que cela intéresse.

A vingt-cinq ans, je manquais énormément de souplesse. A trente ans, je pouvais à peine toucher mes genoux en me pliant en deux, et à presque cinquante ans, on peut imaginer que ça ne s'était pas amélioré. Lorsque j'ai entrepris la pratique de zazen, cela s'est avéré assez handicapant, et il m'a semblé que cela n'allait pas s'améliorer tout seul. Depuis bientôt dix ans que je les pratique, ces exercices m'ont progres-sivement permis d'assouplir mes articulations, au point qu'à l'approche de la soixantaine, je dispose d'une souplesse très supérieure à ce qu'il en était dans ma jeunesse, et je me sens physiquement mieux dans ma vie quotidienne et bien plus à l'aise dans ma pratique de zazen.

Je formule le voeu que ces exercices puissent en faire autant pour vous. Plus souple dans le corps vous aidera à être plus souple dans l'esprit, et ce sont là de grands pas sur la Voie de la Libération. C'est pourquoi j'ai également inclus un excellent texte d'Eric Rommeluère sur ce sujet, portant surtout sur la douleur et sa "gestion" et qui est absolument complémentaire à ce qui suit.

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Suite: Exercices d'assouplissement: les salutations au soleil

La culture du lotus: ou comment ne pas s'endommager les genoux

La pratique de zazen

Namo Dharmaya
Michel Yûdô Proulx, le 15 septembre 2006

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