©Nanabozho (le Grand Lapin)


Accueil   Culture du Lotus   Maître Gudo    Articles   Doctrine   Canon Pali
Sutras Mahayana   Humour   Histoire   Galerie   Contact   Liens

Les leçons du temple zen
 Lessons from the temple
Medieval humour

Un moine dit à l'autre, "Le poisson s'est échappé du filet! Comment vivra-t-il?"
L'autre dit, "Quand tu seras sorti du filet, je te le dirai."
Le premier moine saisit le second et lui tordit les bras derrière le dos.
"Je me rends maintenant compte de ce que je me suis laissé empêtrer par ma propre illusion de liberté," dit le second moine.
Le premier moine répliqua. "Voici plusieurs jours que je n'ai pas mangé. Je veux ce poisson et je ferai tout pour l'avoir."

Un moine dit à Joshu, "Votre pont de pierre est renommé de partout, mais arrivé ici, je n'ai vu qu'un tas de pierres."
Joshu dit, "Vous ne voyez que les pierres et pas le pont."
Le moine dit, "C'est quoi, le pont?"
Joshu dit, "Sur quoi pensez-vous être en train de passer?"

Le moine prit une des pierres et en donna des coups sur la tête de Joshu, jusqu'à ce qu'il saigne. Celui ci dit: "Je suppose que je l'ai méritée."


Des professeurs demandèrent à un moine de les instruire des choses de l'esprit. Le moine monta en chaire, la frappa une fois de son bâton et redescendit. Les universitaires en restèrent perplexes. Le moine leur demanda, "Comprenez-vous ce que je viens de vous dire?"

Un professeur dit, "Non, je n'y comprends rien."
Le moine dit, "Alors, j'ai fini mon cours."

Un autre professeur dit, "Nous ne vous paierons pas pour ce cours."


Un étudiant dit au moine en chef, "Aidez-moi à pacifier mon esprit!"
Le moine en chef dit, "Apportez-le ici et je le pacifierai."
L'étudiant dit, "Mais je ne sais pas où il est!"
Le moine répondit, "En ce cas, il est déjà pacifié."
L'étudiant dit, "Expliquez-moi en détail ce que vous venez de faire."
Le moine en chef garda le silence.
L'étudiant dit, "Alors?"
Le moine inclina la tête en disant, "J'essayais de vous embrouiller pour que vous partiez."

Un moine dit à Joshu, "J'arrive tout juste dans votre monastère. Veuillez m'enseigner."
"Avez-vous déjeûné?" lui demanda Joshu.
"Oui, bien sûr," répondit l'étudiant.
"Alors, vous feriez mieux de laver votre bol."
Le moine lava son bol et revint voir Joshu le lendemain.
"Pourquoi vous a-t-il fallu si longtemps pour laver votre bol?" demanda Joshu.
"Ce n'est pas le même bol," répondit l'étudiant.
A cet instant, Joshu obtint l'éveil.

Un jeune moine demanda à son maître, "Quelle est la véritable nature spirituelle de la vie?"
Le maître prit un bol d'eau et le jeta au visage de l'étudiant, en disant "va donc te laver la bouche!"
Le jeune moine prit un torchon et se sécha le visage. "Why don't you make me, old man?"

Un maître sage prit un bâton de bambou et dit aux gens, "Si vous appelez ceci un bâton, vous tombez dans le piège des mots, mais si vous ne l'appelez pas un bâton, vous contredisez les fait. Alors, comment l'appellerez-vous?"

Alors un moine sortit de l'assemblée. Il se saisit du bâton, le cassa en deux et en jeta les morceaux à travers la pièce.

Le silence se fit dans la salle et tous les yeux furent rivés sur le moine.
"Nous voici à égalité, mon frère," dit le moine.
"Je n'ai pas de frère. Le mien est mort il y a longtemps," dit le vieux maître.
"Bientôt, vous souhaiterez que cela ait été le cas," répondit le moine, qui lui tourna le dos et s'en alla.


Un moine était assis dans la forêt avec ses trois étudiants. Il prit son éventail et le plaça devant lui, en disant, "Sans appeler ceci un éventail, dites-moi ce que c'est."

Le premier dit, "On ne pourrait pas l'appeler un seau hygiénique." Le maître le poussa du bout de son bâton.

Le second et le troisième étudiants étaient en fait des cailloux que le maître avait pris pour des étudiants, car il commençait à faire très sombre. Soudain, le maître et son élève se sentirent seuls et eurent peur.

Au loin hurla un loup.


Le moine en chef au monastère se cherchait un remplaçant. Il rassembla les moines, plaça devant eux une bouteille d'eau et dit, "Sans l'appeler une bouteille d'eau, dites moi ce que c'est."

Un moine dit, "Ce n'est pas un bout de bois."

Un autre se versa à boire.

C'est alors que le cuisinier, qui observait la scène, traversa la salle et donna un coup de pied à la bouteille. Il fut alors mis à la tête du monastère.

A cet instant, plusieurs moines accédèrent à l'éveil.

Un autre moine demanda au cuisinier, "Comment avez-vous su la solution à l'énigme du maître?"

Le cuisinier répondit, "Cette bouteille se permettait des commentaires désobligeants sur mon compte, c'est pourquoi je lui ai botté le cul."

Le moine en chef s'esclafa et dit, "Débrouillez-vous avec lui, hé minables!"


Deux sages se tenaient sur un pont au-dessus d'une rivière.
L'un dit à l'autre, "J'aimerais être un poisson. Ils sont si heureux."
L'autre répondit, "Comment pouvez-vous savoir si les poissons sont heureux? Vous n'en êtes pas un."
Le premier dit, "Mais vous n'êtes pas moi, alors comment pouvez-vous savoir ce que je connais de la vie des poissons?"
L'autre réfléchit un moment et répondit, "Parce que j'étais un poisson dans une vie antérieure."
Le premier fit la grimace et dit, "Donc, vous ne m'en voudrez pas si je vous jette du pont dans la rivière, n'est-ce pas?"

A cet instant, le premier sage accéda à l'éveil.
Il dit à l'autre sage ce qui venait de se produire.
"Ouais, moi aussi j'ai accédé à l'éveil," répondit-il. Mais il mentait.


L'étudiant Doko vint au temple, et dit, "Je suis en quête de la vérité. Dans quel état d'esprit dois-je m'entraîner pour la trouver?"

Comme tous les moines étaient en méditation, il ne reçut pas de réponse.

Alors l'étudiant Doko s'approcha d'un vieux moine sage, qui fendait du bois de chauffage. Il lui dit, "Je suis en quête de la vérité. Dans quel état d'esprit dois-je m'entraîner pour la trouver?"

Comme le moine était en train de fendre du bois de chauffage, il ne reçut pas de réponse.

Dégoûté, Doko quitta le temple pour ne jamais revenir. Sur le chemin du retour vers son village, il tomba dans un trou et fut mordu par un serpent. A cet instant, il cru avoir accédé à l'éveil, mais ce n'était qu'un effet du venin. Là haut, au monastère, les moines empilaient toujours plus de leur si précieux bois de chauffage.


Joshu demanda au maître Nansen, "Quelle est la vraie Voie?"

Nansen répondit, "Chaque voie est la vraie Voie."

Joshu demanda, "Puis-je l'étudier?"

Nansen répondit, "Plus on l'étudie, plus on s'en éloigne." 

Joshu demanda, "Sans l'étudier, comment la connaître?"

Nansen répondit, "La Voie n'appartient pas à ce qui est visible, ni à ce qui est invisible. Elle n'appartient pas à ce qui est connu, ni à ce qui est inconnu. Ne la cherchez pas, ne l'étudiez pas, ne la nommez pas. Pour vous trouver sur elle, ouvrez-vous autant que le large ciel."

Joshu demanda, "Comment avez-vous appris tout ça?"

Nansen répondit, "C'est la Voie constante qui habite toutes choses qui me l'a dit."

Joshu dit, "Un de ces jours, je vous tuerai et je prendrai votre place."


Un abbé bouddhiste était très fier et hautain. Il s'habillait avec recherche de vêtements luxueux pour montrer son rang, et même son rosaire était en jade de la meilleure qualité. Etant donné la richesse de son alimentation, il était affligé de terribles flatulences particulièrement odorantes que son cul émettait en permanence. 

Un jour, voyageant sur le Tôkaidô en compagnie de plusieurs acolytes pour une visite officielle à un autre monastère, ils s'arrêtèrent dans une auberge. L'abbé se commanda les meilleurs plats et du riz simple pour ses acolytes. L'aubergiste revint sous peu et servit en premier le riz aux moines, ce qui mit l'abbé hors de lui.

"Comment osez-vous les servir d'abord," s'écria-t-il. "Ne voyez-vous pas que je suis leur abbé?" L'aubergiste s'inclina bien bas. 

"Pardonnez-moi, monseigneur, j'ai mauvaise vue. Mais j'aurais dû savoir que vous étiez le saint homme, tant est forte l'odeur de sainteté qui vous baigne!"


Un paysan travaillait aux champs quand un moine vint à passer. Alors que ce dernier approchait, le paysan péta bruyamment. Le moine l'admonesta en disant: "Sont-ce là des manières lorsqu'on salue un saint homme?"

Le paysan regarda par-dessus son épaule. "Désolé. J'aurais voulu faire mieux, mais j'avais déjà chié!"


C'était un moine zen dont la vanité était sa pauvreté et son humilité. Il vivait dans une grotte près de son monastère, ne mangeait que ce qu'il pouvait récupérer de ce que jetaient les autres, et ne lavait ses robes qu'en marchant sous la pluie. Une fois par semaine, il quittait sa grotte et se rendait au monastère où il se choisissait un jeune moine pour l'accompagner dans sa promenade et faire profiter le jeuneot de sa sagesse dont il était sûr qu'elle était vaste et profonde. Il se régalait de tourmenter les jeunes étudiants et ensuite, de sermonner l'abbé sur la médiocrité de son enseignement.

Un jour en marchant, le jeune qu'il s'était choisi ce jour-là s'arrêta et s'accroupit pour chier. Quand il eût fini, il leva les yeux vers le vieux moine et lui demanda: "Maître, puis-je avoir une feuille pour me torcher le cul?"

Le vieillard lui fit un sourire moqueur. "Le bouddha nous enseigne à respecter la vie sous toutes ses formes merveilleuses. Est-ce bien respectueux de faire ainsi?" 

Le jeune homme réfléchit un moment avant de demander: "Alors passez-moi un bâton? Un bâton n'est pas vivant et sûrement le Bouddha ne me le refuserait pas." 

Le moine branla du chef avec dédain. "Mon fils, le Bouddha chérit toute vie. Celle qui fut, celle qui est et celle qui sera. Regarde autour de toi et choisis autre chose." 

Le jeune homme réfléchit encore un moment avant de tendre la main, d'attraper la manche du moine et de s'en torcher le cul. 

Le vieux fut sidéré. Il considéra sa manche et puis le jeune homme avant de crier: "Mais pourquoi as-tu fait ça? Pourquoi t'es-tu torché avec ma manche?" Le jeune homme se releva et sourit aimablement. "Maître, j'ai cherché tout autour de moi et la seule chose que j'aie pu trouver que le Bouddha ne respecterait ni ne chérirait, c'était vous."