Mis à jour le 5 novembre 2006
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La pratique de zazen
Introduction: ma démarche personnelle
Exercices d'assouplissement: les salutations au soleil
La culture du lotus: ou comment ne pas s'endommager les genoux
S'asseoir
Siddhartha Gautama, après avoir quitté la maison, se livra pendant plusieurs années à l'ascétisme le plus extrême, en même temps qu'il étudiait les doctrines philosophiques les plus importantes de son temps. Aucune ne le satisfit pleinement, et, quant à l'ascétisme, il lui valut de se retrouver aux portes de la mort.
Une légende dit que, totalement décharné, et plus acharné que le plus acharné des saddhus, il ait entendu un musicien expliquer à son élève: "Tu vois, si tu ne tends pas assez la corde, elle ne sonnera pas. Mais si tu la tends trop, elle se casse."
Cette phrase a un sens très précis, physique, pour moi. Quand j'accorde un clavecin et qu'une corde pète, car elles sont souvent à la limite de leur point de rupture, et c'est là qu'elles sonnent le mieux, quand cela se produit, j'en éprouve toujours un sentiment à la limite de l'horreur...
A ce moment, donc, Siddhartha aurait décidé de ne pas casser, et aurait abandonné ses mortifications. Puis, il s'est assis et a compris. Après quoi, jusqu'à la fin de ses jours, il a recommandé de s'asseoir.
Tous les enseignants ont recommandé depuis des siècles la posture du lotus comme étant la meilleure pour la pratique de Zazen.
En effet, elle permet de maintenir le dos droit, du coccyx au crâne, la colonne vertébrale adoptant la forme en S qu'on montre dans tous les dessins d'anatomie. Lorsqu'on se trouve dans cette posture, la respiration se fait calmement et naturellement et le temps peut passer sans que l'on ne s'endorme ni ne s'énerve.
Eric Rommeluère mentionne un petit livre intitulé Zen Buddhist English Sutras publié en 1948 par la Hawaii Soto Mission Association, où, dans la partie consacrée aux explications concernant le zazen, qui fut d'abord écrite en japonais par le révérend Kurebayashi, professeur de bouddhisme Zen à l'université bouddhiste de Komazawa et distribuée par l'administration de l'école Sôtô (ce n'était donc pas un ouvrage uniquement destiné à des occidentaux), il y a ces lignes : "Dans tous les livres sur le Zen, on trouve un passage : `Zazen est une pratique aisée et confortable du Bouddha-dharma.' [d'après le Fukanzazengi de Dôgen] On ne doit pas s'y adonner de telle façon que cela induise une douleur physique. Si on le fait en force, en supportant la douleur, ce ne peut être une pratique aisée, mais une sorte d'auto-mortification."
Ce genre d'affirmation
peut aisément laisser perplexes ceux et celles dont l'expérience est toute
autre. Voyez
d'ailleurs
l'échange mis en ligne par Eric Rommeluère à ce propos, dans le
droit fil de son article sur la douleur et sa "gestion" et qui est
absolument complémentaire à ce qui suit. Cliquez
ici
pour le lire. La conclusion logique, c'est qu'il faut s'assouplir
afin que cela soit possible. Plusieurs méthodes sont possibles, et on peut
combiner selon les circonstances.
Zazen est un "asâna", une posture de yoga. Za veut dire assis, mais aussi, rassemblement. Zen vient du sanscrit Dhyâna qui veut dire contemplation. Elle est la pratique essentielle du Bouddhisme Zen, car c'est par elle que le "zéniste" cherche à actualiser l'enseignement, une pratique de l'unification avec l'Univers.
Si l'on vous enseigne une technique, quelle qu'elle soit, vous pourrez l'apprendre dans une salle de classe ou dans un atelier. Si vous ne l'apprenez que dans une salle de classe, vous aurez du mal à la mettre en pratique naturellement, sans effort. Si vous l'apprenez sur le tas, à l'atelier, il se pourra que vous ne puissiez dépasser la simple pratique ordinaire. La Voie du Milieu, encore là, vous permet de joindre les deux. Vous apprenez la théorie, puis vous la mettez en pratique, et si votre pratique n'est pas efficace, c'est soit que la théorie est mauvaise, soit (ce qui est le plus fréquent) qu'elle a été mal comprise, et surtout mal intégrée.
Celle qu'on utilise dans le Bouddhisme est donc l'assise. Il n'y a que deux ou trois façons de s'asseoir, et toutes consistent à s'asseoir par terre, jambes croisées, le dos droit. Les différences sont: soit on croise les jambes en lotus, soit en demi-lotus, soit en posture dite "birmane". Mais dans tous les cas, ces postures sont difficiles pour des corps habitués aux chaises.