Accueil   Culture du Lotus   Maître Gudo    Articles   Doctrine   Canon Pali
Sutras Mahayana   Humour   Histoire   Galerie   Contact   Liens

Site réalisé par Nanabozoh (le Grand Lapin)
Cette page a été mise à jour le 15 novembre 2006

            Versione italianagakudoit

[Repris du blogue de Gudo Wafu Nishijima rôshi]

12/6/2006

Fukan zazengi 

Nishijima roshi

Fukan-Zazen-Gi (1) Commentaire

MAITRE DOGEN AU KENNIN-JI


Maître Dôgen devint moine bouddhiste en l'an 1212 (E.C.), au temple Enryaku-ji de Kyôto. Il pratiqua la vie monacale pendant environ trois ans. Comme il constatait pourtant que l'entraînement tel que pratiqué dans ce temple à l'époque insistait beaucoup trop sur les considérations intellectuelles, il rendit visite au maître Eisai au Kennin-ji à Kyôto, et finit par s'y transférer.

Comme le Kennin-ji appartient à l'école Rinzaï, on peut supposer que maître Dôgen rçut aussi un kôan de ce maître, et qu'il en considéra également le sens pendant zazen en tant que méthode pour arriver à l'Eveil. Cette méthode diffère de la pratique même de zazen. Mais maître Dôgen avait l'esprit extrêmement vif, tant et si bien qu'il semble peu probable qu'il soit arrivé à l'idée erronée qu'il était arrivé au soi-disant Eveil, alors qu'en fait, il n'avait rien atteint. On peut donc supposer qu'il se soit préoccupé du fait de ne pas avoir fait cette expérience.

Peut-être maître Dôgen avait-il ses doutes sur la façon de pratiquer zazen au Japon, à son époque. Etait-elle juste, ou non ? C'est peut-être pour cela qu'il voulut se rendre en Chine, afin d'y rechercher la véritable pratique bouddhiste de zazen, telle qu'on l'y pratiquait à l'époque.

Mais à cette époque, maître Butsuju Myôzen, qui avait succédé à maître Eisai à la tête du Kennin-ji, a peut-être eu la même idée que maître Dôgen. Il avait espoir en visitant la Chine de vivre directement la situation exacte du Bouddhisme chinois et de zazen. Lui et maître Dôgen décidèrent donc de partir en Chine ensemble afin d'y trouver l'Eveil.



MAITRE MYOZEN ET MAITRE DOGEN EN CHINE

Malheureusement, maître Myôzen tomba malade, deux ans environ après son arrivée en Chine. Il mourut au Keitoku-ji du mont Tendô le 27 mai 1225 (E.C.)

Maître Dôgen poursuivit ses visites à plusieurs temples bouddhistes chinois, un par un. Il espérait y rencontrer un vrai maître bouddhiste qui pusse le satisfaire. Le 1er mai 1225, il fit la rencontre de maître Tendô Nyojo, qui venait d'être nommé maître du Tendôzan Keitoku-ji. Après cela, maître Dôgen étudia le Bouddhisme avec lui jusqu'à son retour au Japon en 1227.

La valeur de ce fait historique est très grande. Avant cette rencontre, maître Dôgen avait pratiqué zazen sur la base de l'idée qu'en le pratiquant, les étudiants pouvaient arriver à l'Eveil, ce qui n'est pas la même chose que la pratique de zazen en elle-même. C'est grâce à la grande préoccupation qu'avait maître Dôgen de ne pouvoir y arriver qu'il partit en Chine.

Mais les enseignements de maître Tendô Nyojo étaient radicalement différents de ce à quoi maître Dôgen s'attendait. Comme il l'expose dans le chapitre Gyôji (chapitre 30) du Shôbôgenzô, maître Tendô Nyojo proclamait que, "Pratiquer zazen, c'est juste se défaire du corps-et-esprit. Il n'est pas du tout nécessaire que nous brûlions de l'encens, récitions les noms du Bouddha, confessions nos péchés, ou lisions les sûtras. Mais si nous nous asseyons, juste, tout a été obtenu depuis le tout début." Ces paroles suggèrent que "pratiquer zazen n'est rien d'autre qu'équilibrer le système nerveux autonome et se défaire de la conscience du corps-et-esprit. Si nous pratiquons seulement zazen, nous avons réalisé depuis le tout début l'abandon de la conscience de notre corps-et-esprit."

Ce mode de pensée est l'un des principes les plus importants de la philosophie bouddhiste. Zazen n'est d'aucune manière l'idée que la pratique de zazen est une méthode, dont le but serait l'Eveil. La pratique de zazen ne doit pas être considérée comme une sorte de moyen instrumental en vue d'un objectif séparé appelé Eveil. ce n'est que l'acte de s'asseoir à l'instant présent. Il nous est donc absolument nécessaire de penser qu'en zazen, l'objectif et la méthode se combinent parfaitement en une seule chose, de par l'acte-même de s'asseoir. Il est donc très important que nous pratiquions zazen en tant que premier éveil, et sans nous préoccuper ni de l'éventualité, ni du moment où il aura lieu. Le premier éveil n'est que la pratique même de zazen à l'instant présent. Le second n'est que la parfaite compréhension du système philosophique bouddhiste fondé sur la vie quotidienne sincère du pratiquant bouddhiste, et sur la pratique de zazen.



LE RETOUR AU JAPON DE MAITRE DOGEN

Maître Dôgen rentra au Japon en 1227. Il avait 27 ans. A son retour, quelqu'un lui demanda : "Qu'avez-vous rapporté de Chine ?" A ce moment, il répondit : "Rien." Et puis il ajouta : "Si je devais dire quelque chose, ce serait que (ce que j'ai rapporté c'est) L'esprit doux et flexible." Et nous pouvons interpréter cela comme notre corps-et-esprit tel qu'il est, dans l'état équilibré du système nerveux autonome.



L'ECRITURE DU FUKAN-ZAZEN-GI

Maître Dôgen, à son retour de Chine, demeura un temps au Kyushu avant de rentrer au Kennin-ji à Kyôto. On peut penser qu'il avait alors un sentiment très fort de devoir répandre le vrai Bouddhisme au Japon, celui qu'il avait étudié sous la direction de maître Tendô Nyojo en Chine. Il parle de cette situation dans le chapitre du Shôbôgenzô intitulé Bendo (chapitre 1.), où il relate que c'était comme s'il avait porté un lourd fardeau sur ses épaules. On peut donc voir son Fukan-Zazen-Gi comme sa proclamation d'ouverture de ses enseignements.

Il y a deux versions différentes du Fukan-Zazen-Gi. L'une est appelée Shinpitsu-Bon, et l'autre Rufu-Bon. Le Shinpitsu-Bon est la version écrite de la propre main de maître Dôgen, alors que le Rufu-Bon est celle qui a été répandue dans le public.

Le Shinpitsu-Bon fut écrit dans un style de caractères chinois qui était nouveau à l'époque, et il fut donc déclaré Trésor national. Il est préservé dans le trésor du Eihei-ji, où il se trouve toujours.

Après l'avoir lu et relu, j'en conclus que le Rufu-Bon a dû être révisé et poli à plusieurs reprises par maître Dôgen lui-même. et donc que cette dernière version est sans doute la plus accomplie, et la plus appropriée pour l'édition standard du Fukan-Zazen-Gi.



La suite: Texte du Fukanzazengi


Pour tout renseignement sur Nishijima Roshi, et sur ses livres et articles publiés par Windbell Publications Ltd, veuillez vous rendre sur le site, à:

http://www.windbell.com

Dogen Sangha

 

© Windbell Publications 1992
4-505 Kamishakujii 3-19
Nerima-ku, Tokyo 177, JAPON
Tél/Fax: +81 (0)3-3929-4680
http://www.windbell.com



Accueil   Culture du Lotus   Maître Gudo    Articles   Doctrine   Canon Pali
Sutras Mahayana   Humour   Histoire   Galerie   Contact   Liens