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Cette page a été mise à jour le 15 novembre 2006

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[Repris du blogue de Gudo Wafu Nishijima rôshi]

22/6/2006

Fukan zazengi

Guide universel à la méthode standard de zazen                              

Nishijima roshi

Fukan-Zazen-Gi (2) Le texte original du Rufu-Bon

Fukan-Zazen-Gi

En général, lorsqu'on part à sa recherche, la vérité fondamentale s'étend de par tout l'univers, et il nous pourrait donc nous sembler parfaitement inutile de nous fonder sur la pratique ou l'expérience (de Zazen). Qui plus est, les méthodes pour arriver aux principes fondamentaux (de la vie) existent naturellement, et dans ce cas, pourquoi donc devrions-nous nous épuiser en efforts ( pour arriver à la vérité ) ? [1]

Surtout dans notre cas, nous, bouddhistes, avons déjà parfaitement laissé derrière nous les valeurs des sociétés séculières, comme autant de rebuts et de poussière. Pourquoi donc faudrait-il que quiconque croie dans la nécessité de méthodes pour balayer ou épousseter ces mêmes valeurs séculières ?

De façon générale, notre situation reste tolérable (adéquate); qu'avons-nous donc besoin de nous promener sur la pointe des pieds ? [2] 

Cependant, même s'il n'y avait qu'un poil d'écart, ce dernier deviendrait toujours plus grand comme si c'était la distance entre ciel et terre; et s'il nous reste en tête la moindre différence entre ce qui est juste et erroné, nous perdons complètement l'esprit dans la plus sérieuse confusion.

Même si nous sommes très fiers de notre vif entendement intellectuel, de toutes nos décisions prises intuitivement, de notre parfait éclairage intuitif que rien ne peut affecter, d'être arrivés à la vérité ultime, d'avoir clarifié ce qu'est l'esprit, et même si nous avons l'impression de nous déplacer élégamment à travers les situations, avec une forte confiance dans notre capacité intellectuelle à comprendre intégralement le monde réel, d'un esprit fort et vif qui transperce le ciel, (en considérant la situationréelle ), nous pouvons voir qu'il nous a été presque impossible de mettre de côté la puissance de notre intellect et d'entrer dans l'état vigoureux de l'agir dans l'aire de la réalité.


Qui plus est, nous pouvons encore retracer les claires traces des pas du génie (le Bouddha Gautama) du Jetavana Anathapindikarama, qui a poursuivi ses efforts pour pratiquer Zazen pendant 6 ans, et nous pouvons toujours entendre, même aujourd'hui, des histoires sur le célèbre maître du temple de Shorin (Bodhidharma), qui pratiqua Zazen face au mur pendant 9 ans. Même ces anciens grands maîtres nous ont montré ces excellents exemples. Comment, donc, nous est-il possible de passer la journée sans pratiquer Zazen?

C'est pourquoi nous devons immédiatement mettre fin aux efforts intellectuels d'étude des mots et de poursuite des discours, et nous mettre à apprendre à faire le pas en arrière qui permet de nous éclairer nous-mêmes. (C'est alors que la conscience du) corps-et-esprit se détachera naturellement et immédiatement de nous, et que notre face et nos yeux originels se manifesteront spontanément. Si nous voulons arriver immédiatement à cet état, nous devons pratiquer (zazen) sur le champ, sans hésiter.

En général, pour pratiquer Zazen, une pièce tranquille est préférable. On doit manger et boire avec modération. Les diverses circonstances doivent être parfaitement mises de côté, on doit cesser toute occupation, ne pas penser au bien et au mal, et ne pas se préoccuper de ce qui est correct ou erroné; mettre un terme aux mouvements de l'esprit, de la volonté et de la conscience, cesser les considérations par image, pensées et intuition et ne jamais tenter de devenir un bouddha! L'état en Zazen n'a rien à voir avec les postures assise ou couchée dans notre vie quotidienne.

A la place où l'on s'asseoit, on étend habituellement une natte épaisse et on se sert d'un coussin rond. Parfois on utilise la pleine posture de lotus, et parfois la posture du demi-lotus. Dans le cas de la pleine posture de lotus, on place d'abord le pied droit sur la cuisse gauche, et ensuite le pied gauche sur la cuisse droite. Dans le cas de la posture de demi-lotus, on presse le pied gauche sur la cuisse droite. Couvrez (les pieds et les cuisses) avec vos vêtements, et ordonnez-les proprement, au besoin. Ensuite, placez la main droite sur le pied gauche, et la main gauche sur la main droite, en faisant se toucher les extrémités des pouces. Ensuite, réglez votre assise pour  maintenir cette posture. Ne penchez pas à gauche, ne vous inclinez pas à droite, ne vous affaissez pas vers l'avant, et ne penchez pas en arrière. Que les oreilles et les épaules soient alignées en opposition mutuelle et verticale, et que le nez et le nombril, eux aussi, s'opposent à la verticale. Collez la langue contre le palais, tenez les lèvres et les dents fermées, et les yeux toujours ouverts. Respirez doucement par le nez, et quand vous aurez réglé la posture, prenez une profonde respiration, et balancez le torse de droite et de gauche. Puis restez assis sans bouger, comme une montagne, et pensez l'état sans pensée. Comment peut-on penser l'état sans pensée? Il est différent de la pensée. Tel est le résumé de la méthode de Zazen.


On ne peut absolument pas appeller Zazen la prétendue étude zen; elle n'est que l'entrée paisible et agréable dans le Dharma. Ce n'est que la fusion de pratique et expérience qui réalise parfaitement la vérité. La règle de l'univers est déjà réalisée, et les complications ne peuvent en aucun cas prendre le pratiquant au piège. Si on a déjà saisi ce sens, (notre état) pourrait être celui d'un dragon, qui a trouvé de l'eau, ou d'un tigre, qui se tient à l'entrée de sa tanière, dans la montagne. Il faut que nous sachions que les véritables règles universelles se manifestent en premier, et que les états de mélancolie et de gaieté se dissipent sans attendre.

Quand on se lève après la séance, on bouge le corps lentement et graduellement, et ensuite on se lève paisiblement et heureusement. Il ne faut pas se dépêcher (en se levant) ni être violent. Nous apprenons depuis les temps anciens que transcender l'état d'une personne ordinaire, surmonter (la sainteté d') un saint, mourir en Zazen et perdre la vie en se tenant toujours debout, ont tous pu se faire grâce au pouvoir de l'équilibre, qu'on obtient grâce à Zazen.

Qui plus est, la signification de la transformation du moment, comme le doigt levé de Gutei, le mât abattu par maître Ananda, l'aiguille dont maître Nagârjuna s'est servi pour instruire Kanadeva, le claquoir dont se sert maître Manjusri, ou les états d'expérience indiqués par un chasse-mouches, un poing, un bâton ou un cri, ne peuvent absolument pas être compris au moyen de considérations mentales ou de distinctions intellectuelles. Comment pourrait-on les (ces états) comprendre grâce à la capacité mystique, ou(en croyant) à une séparation entre pratique et expérience? Ils pourraient être la forme digne qui se situe au-delà de la voix ou de la couleur. Comment ne pourraient-ils pas être différents des [c.-à-d. qu'ils doivent être identiques aux] critères qui précèdent la connaissance ou la vue? En conséquence, nous ne devrions jamais discuter pour savoir si la subtilité est supérieure ou la stupidité inférieure. Nous ne devrions jamais avoir de préférences entre une personne brillante et une personne sotte. 

Si nous nous efforçons de tout coeur, cela pourrait n'être rien d'autre que la poursuite de la vérité. La pratique et l'expérience ne se souillent jamais mutuellement, et l'attitude d'aller de l'avant est encore plus équilibrée et constante. En nous-mêmes et dans le monde extérieur, dans les pays de l'ouest (l'Inde) et dans ceux de l'est (la Chine et le Japon), nous avons pareillement gardé les caractéristiques des bouddhas, et ne manifestons que le comportement fondamental des habitudes  traditionnelles, qui sont de s'asseoir tout simplement en Zazen, en étant retenus par l'état sans mouvement. Même s'il existait des dizaines de milliers de différences, or des milliers de différences (entre les méthodes d'équilibre), il faut ne faire que Zazen et poursuivre nos efforts de quête de la Vérité. Comment nous serait-il possible d'oublier nos places assises en nous rendant dans les, et en revenant des, poussiéreux pays étrangers? Si nous faisons une erreur au moindre pas, il nous faudra trébucher, ou faire une erreur, juste à ce moment. Fort heureusement, nous avons déjà en main l'état le plus important du corps humain, comment les gens peuvent-ils donc dire que c'est perdre son temps à rien faire?

Nous entretenons heureusement notre corps-et-esprit humain, qui sont des facteurs très importants pour poursuivre la Vérité bouddhiste, et donc, comment les gens peuvent-ils vouloir vainement profiter du bonheur instantané qui est comme les étincelles momentanées du silex?

Qui plus est, la substance physique est aussi transitoire que la rosée sur une feuille d'une plante, et l'état de vie humaine ressemble à un éclair. Soudain, elle disparaît et on la perd en un instant. 

C'est pourquoi j'aimerais demander aux personnes de haut rang, qui pratiquent et poursuivent la Vérité, qu'habitués qu'ils sont aux différentes images à l'imitation des dragons, de ne pas avoir peur de rencontrer le vrai dragon lui-même! Efforcez-vous, je vous prie, à la pratique de Zazen, qui indique directement la Vérité; révérez la personne qui a transcendé le savoir et est libre d'intention, qui s'est parfaitement identifiée à la Vérité des bouddhas et qui a reçu de façon authentique l'état équilibré des Patriarches. Si vous pratiquez l'ineffable (c.-à-d. Zazen), il vous sera impossible de ne pas devenir ineffable. Le grand entrepôt de joyaux s'ouvrira naturellement, et vous aurez toute liberté de prendre les joyaux et de les utiliser sans entrave.



La fin du Fukan-Zazen-Gi

[1] Ceci est une critique de ces moines qui pratiquent zazen assidument, afin d'accéder à l'éveil. [retour]

[2] Ce qui suggère une sorte d'effort extrême pour être droit et pur. [retour]


La suite: Commentaires


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