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Le maître zen (zenji) Eihei Dôgen
Le Shôbôgenzô,   maitre Dogen
le "Trésor de l'Oeil du Vrai Dharma" et autres textes.


Quatrième partie


Toutes ces traductions sont basées sur la version Nishijima-Cross du
Gendaigoyaku Shoubougenzou ou Shôbôgenzô en japonais moderne, en 13 volumes, de maître Nishijima.

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[73] Sanjushichi-Bon-Bodai-Bunpô

Les trente-sept méthodes auxiliaires de la Bodhi

Sanjushichi a le sens de «trente-sept». Bon veut dire «sortes». Bodai représente le mot sanscrit bodhi, qui veut dire «vérité». Bunpô signifie «méthodes auxiliaires». Sanjushichibon Bodai Bunpô veut donc dire «les trente-sept sortes de méthodes auxiliaires [pour atteindre] la vérité».
En général, les études bouddhiques se divisent entre Bouddhisme Hinayana et Bouddhisme Mahâyana. Et les trente-sept méthodes sont dites, en général, appartenir au Bouddhisme Hinayana, parce qu’il en est discuté dans l’Abhidharma-mahâvibhasa-çastra, qui est un texte fondamental de ce dernier. Au Japon, et en particulier chez les maîtres mahayanistes, il était très rare que les moines bouddhistes discutent de ces enseignements. Mais maître Dôgen avait ses propres vues du mahâyana et du Hinayana. Selon lui, il n’existe qu’un seul Bouddhisme, qu’enseignait le Bouddha Gautama. Aussi, quoiqu’il y ait des distinctions entre le Mahâyana et le Hinayana, celles-ci sont dûes aux différentes époques pendant lesquelles deux sortes de Bouddhismes ont été enseignés. C’est pourquoi maître Dôgen n’aime pas faire de discriminations entre ces deux courants du Bouddhisme. Dans ce chapitre, maître Dôgen explique les trente-sept méthodes comme pratique bouddhique qui n’est pas divisée entre le Hinayana et le Mahâyana, et qui est fondée sur la pratique de Zazen.
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[74] Temborin
Faire tourner la roue du Dharma

Ten signifie «tourner»; hô a le sens de «Dharma», ou les enseignements du Bouddha, et rin signifie «roue», ou çakra en sanscrit.
Dans l’Inde ancienne, çakra était une roue avec des rayons pointus, utilisée en tant qu’arme. L’enseignement du Bouddha a été assimilé au fait de faire tourner un çakra, c’est pourquoi temborin, ou faire tourner la roue du Dharma, veut dire «enseignement du Bouddha». Dans ce chapitre, maître Dôgen explique le sens véritable de l’enseignement bouddhique. Avant son explication, il cite les paroles de nombreux maîtres sur ce qui se produit lorsque quelqu’un réalise la vérité et revient à l’origine. Maître Dôgen fait cela pour illustrer la valeur des écritures bouddhiques écrites en Chine. Certains prétendent que seules les écritures écrites en Inde peuvent être appelées «écritures bouddhiques», et que les écritures chinoises ne peuvent prétendre à ce titre. Mais maître Dôgen a des vues plus larges : selon lui, les sûtras cités par de vrais Maîtres bouddhistes sont des écritures bouddhiques véritables, même s’ils ont été produit hors de l’Inde. Ils deviennent de véritables écritures bouddhiques parce que ces maîtres véritables les citent. Sur ces bases, maître Dôgen insiste sur le fait que l’enseignement du Bouddhisme peut être fait partout tout le temps. C’est pourquoi il explique, dans ce chapitre, la validité universelle de l’enseignement bouddhique. En même temps, il insiste que de prêcher le véritable Bouddhisme, c’est passer sa vie dans un temple et pratiquer Zazen dans une salle de Zazen.
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[75] Jisho Zanmai
Le samadhi comme auto-expérience.

Ji est réflexif, sho veut dire expérimenter, et zanmai signifie «samadhi», ou «état équilibré». C’est pourquoi jisho zanmai exprime le samadhi, comme état d’auto-expérience.
Dans ce chapitre, maître Dôgen explique le sens de jisho zanmai, ou «samadhi, comme auto-expérience». En même temps, il critique la mauvaise compréhension de maître Dai-e Soko et de ses disciples. Ces derniers comprenaient que jisho zanmai signifie obtenir le soi-disant éveil, et ils faisaient porter leurs efforts pour obtenir ce soi-disant éveil au plan intellectuel. Maître Dôgen n’était pas d’accord avec eux, et c’est pourquoi, dans ce chapitre, il critique fortement maître Dai-e Soko afin de montrer le sens véritable de jisho zanmai.
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[76] Dai Shugyô
Grande pratique

Dai veut dire grand, et shugyô veut dire «pratique». Aussi dai shugyô a-t-il le sens de «grande pratique».
Il y a une histoire célèbre à propos de maître Hyakujo Ekai et d’un renard sauvage; elle concerne la relation entre la pratique bouddhique et la loi des causes et des conséquences. Cette relation est expliquée de deux façons , chacune totalement en désaccord avec l’autre. L’une dit qu’un homme de grande pratique «ne tombe pas dans la loi des causes et des conséquences»; en d’autres mots, il nie l’influence des causes et des conséquences sur une personne qui a une grande pratique. L’autre explication dit, «ne manquez pas de clarté à propos des causes et des conséquences»; en d’autres termes, elle affirme l’influence des causes et des conséquences sur quelqu’un qui a une grande pratique. Mais maître Dôgen considère que la différence entre les deux explications n’est qu’une histoire de pensée intellectuelle, et non pas la situation réelle. Il explique qu’une personne de grande pratique transcende autant la négation que l’affirmation de la loi des causes et des conséquences, en agissant dans le monde réel.
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[77] Koku
L’espace

Ko a le sens de «vacant» ou de «vide», et ku signifie «air», «espace». Ainsi, koku veut dire «espace». L’espace et le temps sont des concepts très importants en philosophie depuis les temps les plus anciens, et même dans l’Inde de l’Antiquité, les gens discutaient fréquemment du problème de l’espace et du temps. Et cette tradition a influencé le Bouddhisme, jusqu’à faire de ce problème de l’espace-temps un aspect important du Bouddhisme. Dans ce chapitre, maître Dôgen discute de l’espace. Il commence par citer une discussion entre maître Shakkyo Ezo et maître Seido Chizo. Puis il donne sa propre explication, en citant un poème de maître Tendô Nyojô, une discussion entre maître Baso Do-itsu et un moine nommé Seizan Ryo, ainsi que les paroles de maître Vasumitra.
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[78] Hatsu-U
Les Patra

Hatsu représente le sanscrit patra, et u signifie bol ou bols. En Inde, les moines bouddhistes mangeaient leurs repas dans un grand bol appelé un patra. Et le mot patra a été traduit par hatsu-u en Chine. Hatsu-u désigne donc les bols à nourriture utilisés en Chine. dans ce chapitre, maître Dôgen explique l’importance du patra, qui est traditionnellement vénéré très hautement, en tant que symbole de la vie bouddhique.
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[79] Ango
La retraite

An signifie «tranquille» et go veut dire «résider». Ango, c’est la retraite d’été de quatre-vingts-dix jours. En Inde, la saison des pluies dure pendant environ trois mois de l’été. Les bouddhistes de l’Inde ancienne profitaient de cette époque pour pratiquer Zazen intensément, et on appelait cette période varsika, en sanscrit. La tradition fut importée en Chine, et c’est ainsi que maître Dôgen en fit l’expérience pendant les trois mois de l’été, lorsqu’il alla en Chine, et il sentit qu’il en allait de sa mission de l’introduire qu Japon. C’est pourquoi il écrivit ce chapitre.
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[80] Tashintsu
Le pouvoir de connaître les pensées des autres

Ta veut dire «autres», shin signifie «esprit», et tsu (abbréviation de jinzu) a le sens de «pouvoir magique». Tashintsu signifie donc «le pouvoir magique de connaître l’esprit des autres». Dans certaines théories bouddhiques, on dit qu’il est possible que les pratiquants du Bouddhisme puissent gagner le pouvoir magique de lire dans l’esprit des autres. En rapport avec ceci, il y a une célèbre histoire de questions et réponses entre maître Nanyo Echu et un moine indien nommé Daini Sanzo. Et cinq maîtres bouddhistes fameux ont discuté le sens de cette histoire. Mais maître Dôgen n’est pas satisfait des explications de ces cinq maîtres célèbres. C’est pourquoi, dans ce chapitre, il critique les vues des cinq maîtres et explique son propre point de vue, dans la foulée.
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[81] Ô Saku Sendaba
Le roi demande son saindhava!

Ô veut dire «roi», saku a le sens de «chercher», «requérir», et sendaba est la translittération phonétique du sanscrit saindhava. Saindhava veut dire «produits de la vallée de l’Indus».
Dans le Mahâ-parinirvâna-sûtra, il y a une histoire qui exprime les multiples sens des mots et l’ambiguïté de la réalité. Lorsqu’un roi a besoin de laver ses mains et demande le saindhava, son serviteur apporte de l’eau. Lorsqu’il mange un repas et qu’il demande le saindhava, son serviteur lui apporte le sel. Lorsqu’il veut boire de l’eau et qu’il demande le saindhava, le serviteur lui apporte une tasse. Et lorsque le roi veut sortir et qu’il demande son saindhava, le serviteur lui amène un cheval. Les moines de l’ancienne Chine utilisaient souvent cette histoire pour illustrer les multiples sens des mots et l’ambiguïté de la réalité. Aussi maître Dôgen explique-t-il le sens du «roi qui demande son saindhava» sur la base de ses propres pensées.
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[82] Ji-Kuin-Mon
Phrases à afficher dans la cuisine

Ji, c’est montrer, kuin, c’est les cuisines d’un temple, et mon a le sens de «phrases». Ji-kuin-mon veut donc dire «Phrases à montrer, à afficher dans les cuisines».
Ce chapitre n’était pas inclus dans le Shôbôgenzô, à l’origine, mais lorsque maître Hangyo Kozen a publié l’édition en 95 chapitres, en 1690, il l’a inclus en même temps que le Bendôwa et le Ju-un-dô-shiki. Maître Dôgen estimait très hautement la valeur de la cuisine dans la vie d’un temple bouddhiste. Il écrivit un livre appelé le Tenzo-kyôkun ou «Instructions pour le cuisinier». La raison pour laquelle maître Dôgen a écrit ce livre, et celle pour laquelle il vénérait le travail des cuisines dans un temple bouddhiste, c’est son expérience en Chine. Juste après être arrivé en Chine, il a rencontré un vieux moine qui était fier d’être le cuisinier de son temple, et qui lui a expliqué la valeur de la cuisine en tant que pratique bouddhique-même. Plus tard, maître Dôgen rencontra un autre vieux moine qui travaillait très diligemment à faire sécher des algues pour le repas des moines, et il s’est rendu compte de l’importance pour un moine bouddhiste de préparer les repas pour les autres pratiquants d’un temple. Maître Dôgen expprime donc cette même idée dans ce chapitre.
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[83] Shukke
Quitter la vie de famille

C’était la coutume, dans l’Inde ancienne, pour ceux qui voulaient chercher la vérité, de quitter leur famille, et cette coutume fut maintenue dans la communauté bouddhique. Premier de tous, on dit du Bouddha Gautama qu’il avait quitté la vie de famille et avait commencé sa vie de moine lorsqu’il avait 29 ans. Donc, dans la communauté bouddhique, on vénère hautement l’abandon de la vie de famille afin de rechercher la vérité. Ce chapitre explique la coutume.
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[84] Sanji-No-Go
Le karma en trois temps

San signifie trois, ji veut dire temps, et go a le sens de «conduite». Dans ce cas-ci, sanji veut dire trois sortes de décalages temporels, et go signifie autant le comportement que ses effets. Comme on sait, la croyance dans les causes et les conséquences est une théorie très importante de la philosophie bouddhique. C’est pourquoi maître Dôgen a écrit un chapitre du Shôbôgenzô intitulé Shinjin-inga, ou «Croyance profonde dans les causes et les conséquences». Il insiste que toutes choses et phénomènes dans l’Univers sont gouvernés par cette loi des causes et des conséquences, parfaitement et sans aucune exception. Selon cette théorie, nous devrions nier l’existence d’un quelconque événement non-déterminé. Mais dans os vies quotidiennes, il semble souvent que de tels accidents se produisent. Aussi, si le Bouddhisme insiste sur le fait que cette loi des causes et des conséquences est totalement parfaite, il lui faut expliquer l’apparente existence de nombreux accidents. Le Bouddhisme explique ces accidents par la théorie selon laquelle il y a trois sortes de décalages temporels entre notre comportement et l’effet de ce comportement. Après avoir agi, l’effet se manifeste parfois immédiatement, parfois ce n’est qu’avec un petit décalage de temps, et parfois cet effet ne se manifeste qu’après un décalage de temps très long. Dans ces deux derniers cas, on doute généralement du fait que cette loi gouverne le monde. Mais si nous reconnaissons les trois types de décalage entre le comportement et ses effets, nous pouvons affirmer l’existence de la loi des causes et des effets dans tous les cas, ssans exception. Maître Dôgen explique ce problème dans le chapitre suivant.
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[85] Shime
Quatre chevaux.

Shi signifie «quatre» et me veut dire «chevaux», shime veut donc dire «quatre chevaux». Dans une écriture bouddhique très ancienne appelée Samyukta gama, on peut trouver une histoire au sujet de quatre types de chevaux : ceux qui connaissent l’intention du cavalier à la vue du fouet, ceux qui connaissent l’intention du cavalier au moment où le fouet touche leur crin, ceux qui la connaissent lorsque le fouet touche leur chair, et ceux qui la connaissent lorsque le fouet touche leurs os. Ces différences entre ces quatre types de chevaux sont utilisées comme métaphore des différences entre les élèves bouddhistes dans leur capacité intuitionnelle à étudier le Bouddhisme. Le Bouddhisme n’est pas toujours étudié par l’intellect, mais parfois par l’intuition. C’est pourquoi il est très important pour les bouddhistes d’avoir la capacité intuitive de réaliser les enseignements de leur maître. Maître Dôgen explique donc le sens de shime, ou des quatre sortes de chevaux, dans ce chapitre.
[86] Shukke-Kudoku
Le mérite de quitter la vie de famille.
Shutsu veut dire «sortir de», ou «transcender». Ke veut dire «maison» ou «vie de famille, et kudoku signifie «mérite». Shukke kudoku signifie donc le mérite de transcender la vie de famille;
Nous, êtres humains, sommes généralement éduqués dans des familles, de sorte qu’on peut dire que l’influence qu’a sur nous notre famille est incroyablement forte. Le but de l’étude du Bouddhisme, c’est d’atteindre à la vérité. De sorte que si nous voulons y arriver, il nous est nécessaire de transcender la vie de famille, car, lorsque nous sommes habitués à la vie de famille, nous en sommes parfois influencés et ne pouvons plus faire le partage de ce qui est la vérité. Donc, le mérite de quitter la vie de famille est très respecté dans le Bouddhisme, et maître Dôgen explique les bénéfices de cet abandon, suivant la tradition bouddhique.
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[87] Kuyo-Shobutsu
Servir des offrandes aux bouddhas

Ku-yo signifie «faire des offrandes», et shobutsu signifie «bouddhas» ce qui fait que Kuyo-shobutsu signifie «faire des offrandes aux bouddhas».
C’est une tradition bouddhique que les croyants bouddhistes servent des offrandes aux bouddhas. Les bouddhas sont des gens qui ont atteint à la vérité, il est donc très naturel que les croyants bouddhistes leur fassent des offrandes. Mais ceux qui ont un point de vue spirituel pourraient dire qu’il n’est pas nécessaire de faire des offrandes matérielles, un déférence purement spirituelle étant suffisante. Cependant, le Bouddhisme n’est pas une religion spirituelle, mais une religion de la réalité. Le Bouddhisme vénère le comportement. Aussi estime-t-il la valeur d’une offrande réelle, et reconnaît-il la sincère attitude de foi présente dans une telle offrande. Ces offrandes ont de la valeur ne fut-ce que parce qu’elles sont comportement bouddhique.
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[88] Kie-Sambô
Prendre refuge dans les Trois Trésors.
Ki-e signifie «dévotion à» ou «prendre refuge dans» et sambô veut dire les Trois Trésors» : Bouddha, Dharma, Sangha. Le Bouddha est Siddhartha Gautama et d’autres qui ont atteint le même état que lui. Le Dharma veut dire la réalité. Le Sangha signifie la communauté bouddhique des moines, des nonnes et des laïcs. Les Trois Trésors sont la suprême valeur dans le Bouddhisme et maître Dôgen souligne l’importance de se vouer aux Trois Trésors, car la dévotion aux Trois Trésors est le commencement et la fin du Bouddhisme.
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[89] Shinjin-Inga
Foi profonde dans les causes et les conséquences.

Shin veut dire profond, et shin (ici prononcé jin) signifie foi. In veut dire cause, et ka (ici prononcé ga) a le sens de conséquence. Shinjin-inga est donc la foi profonde dans les causes et les conséquences.
Il est évident que la théorie bouddhique inclut la foi dans les causes et les conséquences. Mais de nombreux soi-disant mahayanistes disent que cette théorie appartient au Bouddhisme Hinayana, et que le Mahayana peut transcender la foi dans les causes et les conséquences. Cette idée, cependant, est fausse. Maître Dôgen insistait pour dire que, pour comprendre le Bouddhisme, il est très important de croire en la loi des causes et des conséquences, c’est pourquoi il a souligné cette importance dans ce chapitre. Il y a, dans le Bouddhisme chinois, une histoire très célèbre à propos d’un prêtre bouddhiste qui était tombé dans la vie d’un renard sauvage parce qu’il avait nié cette loi, mais qui fut sauvé par les paroles de maître Hyakujo Ekai. De nombreux étudiants du Bouddhisme se sont mépris sur cette histoire en croyant à un exemple qui enseigne la transcendance des causes et des conséquences. Mais maître Dôgen explique le sens de l’histoire et explique la foi profonde dans les causes et les conséquences, dans la théorie bouddhique.
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[90] Shizen-Biku
Le bhiksu dans le quatrième Dhyana

Shi veut dire quatre. Zen représente le mot sanscrit dhyana, qui signifie Zazen, ou l’état en Zazen. Biku représente le mot sanscrit bhiksu, qui ceut dire un moine bouddhiste. Shizen-biku, ou le bhiksu qui a atteint le quatrième état en Zazen, était un moine qui s’était mépris sur son propre état, en croyant qu’il était un arhat, le quatrième et dernier stade d’un pratiquant du Bouddhisme. A sa mort, ce moine vit une image qui n’est normalement vue que par quelqu’un qui a atteint le quatrième état en Zazen, aussi crut-il s’être fait tromper par le Bouddha Gautama. Et, à cause de cette idée fausse, il tomba en enfer. Maître Dôgen cite cette histoire en tant qu’exemple d’une mauvaise approche du Bouddhisme. De plus, il insiste fortement dans ce chapitre sur le fait que c’est une sérieuse erreur pour les étudiants du Bouddhisme que de croire que les enseignements du Bouddhisme, du Confucianisme et du Taoïsme sont les mêmes.
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[91] Yui-Butsu-Yo-Butsu
Seuls les Bouddhas, ensemble avec les Bouddhas.

Yui veut dire «seulement», butsu veut dire «bouddha» ou «bouddhas» et yo signifie «et» ou «ensemble avec». en conséquence, Yui-butsu-yo-butsu signifie «seuls les Bouddhas, ensemble avec les Bouddhas». Yui-butsu-yo-butsu sont des paroles très connues du sûtra du Lotus. La phrase du sûtra du Lotus qui comprend ces mots yui-butsu-yo-butsu, est «seuls les Bouddhas, ensemble avec les Bouddhas sont directement en mesure de réaliser que tous les dharmas sont forme véritable». Dans ce chapitre, maître Dôgen explique ce que sont les bouddhas.
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[92] Shoji
Vie et mort

Sho signifie «vie» et ji veut dire «mort», shoji veut donc dire «vie et mort». Nous avons les mots «vie» et «mort», mais maître Dôgen ne nous recommande pas de comprendre intellectuellement ce que sont notre vie et notre mort. Il trouvait la valeur dans notre vrai vie quotidienne elle-même. Ainsi, dans ce chapitre, maître Dôgen explique vie-et-mort comme le véritable état momentané de notre vie quotidienne dans lequel vie et mort sont combinés.
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[93] Dôshin
La volonté de vérité

Dô, qui veut dire «voie» ou «vérité», est une traduction du mot sanscrit bodhi, et shin signifie «esprit» ou «volonté». Dôshin représente donc le sanscrit bodhicitta. Dans ce chapitre, maître Dôgen prêche la volonté pour la vérité, la dévotion aux Trois Trésors, la fabrication d’images du Bouddha, et la pratique de Zazen. Les enseignements de ce chapitre sont plutôt concrets et directs, ce qui fait que certains savants bouddhistes ont pu supposer que ce chapitre ait pu être prêché aux laïcs, hommes et femmes.
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[94] Jukai
Recevoir les préceptes.

Ju veut dire «recevoir», et kai signifie les «préceptes bouddhiques», ainsi jukai signifie «recevoir les préceptes». La tradition bouddhique veut que les gens qui veulent entrer dans les ordres bouddhiques reçoivent les préceptes. On peut donc dire que de recevoir les préceptes bouddhiques est une cérémonie d’entrée dans les ordres bouddhiques, ou pour devenir bouddhiste. Maître Dôgen estimait hautement la valeur de recevoir les préceptes. C’est pourquoi il explique dans ce chapitre la valeur de recevoir les préceptes, et fait valoir un exemple de cérémonie de réception des préceptes.
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[95] Hachi-Dainingaku
Les huit vérités d’un grand être humain

Hachi signifie huit. Dainin parle d’un grand être humain, c’est-à-dire un bouddha. Et kaku, ici prononcé gaku, veut dire une réflexion intuitive, ou vérité. Les huit vérités d’un grand être humain ont été prêchées dans le Yuikyo-gyô et cet enseignement fut le dernier du Bouddha Gautama, donné juste avant sa mort. Maître Dôgen prêchait aussi ces chapitres lorsqu’il a senti que sa mort n’était plus éloignée, et il n’a rien prêché de plus après ce chapitre. Celui-ci est donc devenu le dernier chapitre de l’édition en 95 chapitres du Shôbôgenzô.
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[Appendice n°1] Butsu-Kôjo-No-Ji
Le problème de l’état ascendant de bouddha

Les mots butsu-kôjo-no-ji décrivent le fait que même après avoir obtenu la vérité, les maîtres bouddhistes continuent leur vie quotidienne comme s’ils n’avaient pas du tout obtenu l’éveil. Si on compare ce chapitre qui provient du «Shôbôgenzô secret» en 28 chapitres à celui de l’édition en 95 chapitres, on leur trouve de nombreuses différences. Celui de l’édition en 95 chapitres est constitué de nombreuses histoires de maîtres chinois en rapport avec butsu-kôjo-no-ji. Ce chapitre-ci contient une explication philosophique plutôt longue debutsu-kôjo-no-ji et à peine une couple d’histoires. Il peut donc être utile de lire ce chapitre extrait de l’édition en 28 chapitres, afin d’obtenir une connaissance plus exacte sur butsu-kôjo-no-ji, ou «le problème de l’état ascendant de bouddha».
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[Appendice n° 2] Ippyakuhachi-Hômyômon
Cent-huit portes de l’éveil du dharma

Ippyaku-hachi veut dire cent-huit. Hô veut dire Dharma, c’est-à-dire les enseignements du Bouddha ou l’Univers. Myô a le sens de clarté ou d’illumination. Mon veut dire porte, c’est-à-dire un moyen pour quelque chose, ou un aspect partiel de quelque chose. Ainsi, ippyakuhachi-hômyô-mon veut dire «les cent-huit portes de l’éveil du Dharma». En compilant ce chapitre, maître Dôgen cite deux paragraphes du sûtra Butsu-hongyô-jikkyô, qui est une biographie du Bouddha Gautama. Ce chapitre est le 11° de l’édition en 12 chapitres du Shôbôgenzô, mais ne se trouve ni dans l’édition en 95 chapitres, ni dans celle en 75 chapitres. .

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