Rentrer la tête dans les
épaules n'empêche pas la pluie de me tomber sur le crâne...
Aujourd'hui,
il pleut, et en rentrant chez moi, je me suis à nouveau
surpris à rentrer la tête dans les épaules, et à me crisper
le corps et le visage par rapport aux gouttes froides qui me
tombent dessus. Je suis obligé de me forcer à me rappeler
que les gouttes me tombent sur le crâne (chauve) sans égard
à mon état de crispation ou de détente. Effectivement, comme
la crispation finit par me causer des douleurs aux épaules
et au muscles du visage, autant se détendre, ce qui implique
d'accepter tranquillou le fait qu'il pleut, que les gouttes
de pluie sont froides, et oublier que je préfèrerais qu'il
fasse beau.
C'est
simple, et on pourrait le comprendre aisément; manque de
pot, je fais partie de ces gens qui comprennent vite, mais à
qui il faut expliquer longtemps.
Le
Bouddhisme, c'est pareil, c'est simple, mais il faut
l'expliquer longtemps. Certes, si on arrive à comprendre, ça
va vite, et on se dit: "Bon sang! Mais c'est bien sûr!". En
attendant, pour les gens qui aiment les idées simples (avec
des phrases du style "Tout ce qui va mal dans le monde,
c'est la faute à [...]*" par exemple), le Bouddhisme n'est
pas facile à faire passer.
Le
Bouddha a dit un jour, vers la fin de sa vie, qu'il n'avait
jamais rien enseigné d'autre que dukkha:
le stress,
l'insatisfaction, le mal-être, la souffrance. En gros, c'est
le même topo que les gouttes d'eau sur le crâne: les choses
ne sont pas (ou alors bien rarement!) comme on le voudrait.
Se crisper, c'est empirer la situation. Prendre les choses
comme elles sont, c'est se donner les moyens d'être mieux.
C'est ce que voulait dire Dongshan Liangjie (Tozan Ryokai)
lorsqu'il répondait à quelqu'un : "Quand il fait chaud, je
suis complètement chaud. Quand il fait froid, je suis
complètement froid".
Mxl
*remplacer les points par le
mot ou nom qui vous paraîtra approprié