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Grand Lapin) |
Action et vie quotidienne
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[Ce qui suit est une traduction d'une traduction anglaise de trois entretiens que maître Nishijima a accordés à la radio 1 de la NHK, en décembre 1994]
Les activités principales de nos vies de tous les jours sont centrées sur les repas, le sommeil et le travail, et comprennent les actions de se lever, de s'habiller et ainsi de suite. Dans ma première causerie, j'ai cité maître Tendo Nyojo qui disait, "La forme splendide et d'or est de s'habiller et de manger ses repas." Ceci veut dire que la véritable signification de la splendeur du Bouddha Gautama se trouve dans nos activités quotidiennes de manger et de nous habiller, tout autant que ce l'était pour le Bouddha Gautama lui-même.
C'est là une assertion plutôt rare pour une religion. Celles-ci nous disent généralement que les activités telles que s'habiller et manger viennent après la foi spirituelle, en importance. Nous croyons généralement qu'une religion doit valoriser les côtés spirituels de la vie aux dépens des activités quotidiennes comme celles-là. Ces activités quotidiennes ne nous semblent pas assez sublimes pour qu'on les mette au centre de la foi dans une religion. C'est là l'idée la plus communément répandue.
Mais la philosophie bouddhique est fondée sur l'action, de sorte que les activités de manger, de nous habiller, de nous laver -- se laver le visage après s'être levés le matin -- ces activités quotidiennes forment l'essence des enseignements du Bouddha Gautama.
Dans le Shôbôgenzô, il y a un chapitre appelé Hatsu-U, ou les Bols bouddhiques. Ces bols sont appelés patra en sanscrit, et o-ryoki en japonais moderne. Dans ce chapitre, maître Dôgen explique que de manger les repas est une pratique bouddhique importante. Il dit, "Les patra sont le corps-et-l'esprit des patriarches bouddhistes." De la sorte, maître Dôgen montrte qu'il tient les bols en haute estime en tant que symboles de sa religion.
Maître Dôgen a aussi écrit un livre appelé Fushuku Han Ho ou Règles pour Manger les Repas. Traditionnellement, les moines, dans les temples, au Japon, mangent un gruau de riz le matin et du riz à midi. Le livre établit les règles de conduite lors du déjeûner et du dîner. Il établit les détails de la façon dont les repas doivent être consommés. Lorsqu'il avait vingt-trois ans, maître Dôgen est parti pour la Chine et est resté là, à vivre dans les temples, pendant quatre ans. Pendant cette durée, il s'est rendu compte que la façon de consommer les repas qu'avaient les moines chinois était une tradition, et il a voulu ramener cette tradition au Japon et l'y établir. Il voulait qu'au Japon, les gens suivent exactement la façon traditionnelle de manger. L'un de ces règles dit qu'avant de commencer à manger, nous devrions réciter le Gokan No Ge ou les Cinq Réflexions à haute voix. Les Cinq Réflexions sont :
Nous réfléchissons sur l'insuffisance de notre effort en cette vie;
nous considérons l'effort de celui qui a préparé ce repas.
Après le froid hiver, les gens plantent des pousses de riz et s'en occupent pendant tout l'été. Puis, à l'automne, le riz est récolté et battu pour nous donner du grain à manger. Si nous pensons à l'effort qui entre en jeu, ici, le travail qu'il faut pour arracher les mauvaises herbes, pour fournir de l'eau aux rizières quand il faut et pour planter les pousses de riz au bon moment, le simple fait de produire du riz implique une énorme quantité de travail. Non seulement le riz, mais aussi les légumes et toutes les autres nourritures impliquent du temps et du travail. Nous devons réfléchir à la manière dont la nourriture arrive sur la table. C'est la première réflexion.
Nous réfléchissons à nos mérites.
Nous savons que nous ne méritons pas ce repas.
Il nous est permis de devenir moines grâce à la bienveillance de nombreuses personnes, qui nous donnent ainsi la chance de pratiquer le Bouddhisme. Si nous considérons notre pratique bouddhique, nous ne pourrons jamais avoir l'impression d'en avoir fait assez. Aussi mangeons nous en réfléchissant sur les insuffisances de notre conduite.
Nous pensons aux sources de nos illusions mentales et à nos erreurs.
Nous devons éviter l'avidité, la colère et l'ignorance.
Nous essayons de ne pas être avides, de ne pas nous mettre en colère et de ne pas nous plaindre. Ces trois chose sont connues comme les trois poisons. Dans le Bouddhisme, éviter ces trois états fait partie de notre entraînement à éviter les pensées inutiles, à éviter de faire le mal, de faire des erreurs. Il nous faut éviter ces états lorsque nous mangeons nos repas.
Nous réfléchissons à la raison de manger notre repas.
Il nous évite de devenir faibles et maigres.
Le Bouddhisme dit que la nourriture est une sorte de médicament efficace pour nous empêcher de nous affaiblir, et les repas sont traditionnellement appelés "Grand remède." Cette expression nous donne une indication de l'importance que donne le Bouddhisme aux repas. Quoique la médecine moderne et ses techniques soient très avancées, nos repas gardent leur importance primordiale pour notre santé, et les médicaments ne peuvent avoir d'importance que secondaire. La nourriture que nous mangeons chaque jour nourrit notre corps et nous empêche de nous affaiblir. De sorte que, du point de vue du Bouddhisme, la nourriture est en réalité un bon remède, et nous mangeons nos repas pour éviter de devenir faibles et maigres. Si nous nous affaiblissons, nous perdons notre capacité à travailler.
Nous méditons sur la raison finale pour prendre nos repas.
Ce n'est que pour atteindre la vérité.
Lorsque nous mangeons ce repas, à l'instant, nous saisissons la vérité du Bouddhisme. Nous ne mangeons pas que pour nourrir notre corps, mais nous en faisons aussi une pratique pour accomplir notre tâche d'atteindre à la vérité bouddhique.
Ce sont là les cinq réflexions.
A ce sujet, maître Kôdô Sawaki, avec qui j'ai longtemps étudié, disait souvent lors de ses enseignements : " Mangeons-nous pour travailler, ou travaillons-nous pour manger? Bien que nombreux soient ceux qui pensent que manger est plus important, et qu'ils travaillent en sorte de pouvoir manger, avec le travail en second dans l'ordre des priorités, dans le Bouddhisme, la valeur de l'être humain provient du travail qu'il accomplit. Il n'est pas important de manger, il se trouve simplement que nous devons manger si nous voulons être en mesure de travailler." C'est ce que Sawaki Roshi disait souvent. Et ce sens est inclus dans les cinq réflexions.
Le Bouddhisme vénère aussi le Kasaya, le vêtement bouddhique.
En plus de sa vision traditionnelle des repas, le bouddhisme a aussi une tradition pour ce que nous portons. Il y a deux chapitres du Shôbôgenzô sur le kasaya: Kesa Kudoku, Les Mérites du Kasaya, et Den-e, La Transmission de la Robe. Le Kesa Kudoku explique ce qu'est la valeur du kasaya, et Den e décrit la sorte de kasaya que portent les prêtres, et renvoie à la robe comme coeur et corps du Bouddha.
La religion nommée Bouddhisme a longtemps été pratiquée en Inde, au Tibet, en Chine, au Japon et dans de nombreux pays du Sud-Est asiatique. Les bouddhistes de tous ces pays portent le kasaya, quoique les styles en soient quelque peu différents, d'un pays à l'autre. Le port du kesaya nous identifie en tant que bouddhistes.
Mais le kasaya n'est pas seulement un uniforme qui montre que nous sommes des bouddhistes. Le porter incarne aussi la religion elle-même. Les gens tendent à croire que l'habit fait le moine, et de nos jours, il y a de nombreuses modes, de nombreux tissus, couleurs et designs qui nous permettent de nous exprimer. Les vêtements expriment l'histoire de l'humanité et nous disent quelque chose de celui/celle qui les porte..
Dans le chapitre du Shôbôgenzo appelé Senmen, ou se Laver le Visage, maître Dôgen dit que se laver est très important. Il cite le Sûtra du Lotus pour établir son point de vue :
"Le bodhisattva s'enduit le corps d'huile,
Après avoir rincé la poussière,
Et endosse une robe fraîche et propre :
Totalement propre au dedans comme au dehors ."
Maître Dôgen fait le commentaire suivant : "Ainsi, baigner le corps-et-l'esprit, appliquer de l'huile parfumée et se débarasser de la poussière et de la saleté, sont un Dharma du Bouddha de toute première importance." Et il continue sur la toilette du visage : "La toilette du visage a été transmise de l'Inde, à l'ouest, et s'est répandue à travers la Chine, à l'est."
Nous avons tendance à croire que la toilette du visage soit un détail sans importance dans nos vies quotidiennes. Mais en fait, se laver le visage est une expression importante de notre civilisation. Si on regarde en rétrospective l'Histoire du Japon, on n'avait pas coutume de se laver à l'eau chaude dans les temps anciens. Ils avaient la coutume du "misogi" qui est de se laver à l'eau froide. Puis, à la période de Nara, l'usage de l'eau chaude vint au Japon avec le Bouddhisme et devint progressivement coutumier. L'épouse de l'Empereur Shomu est réputée avoir bâti les premiers bains publics, et c'est ainsi que la toilette du corps se répandit dans la société ordinaire, du fait de faire partie d'une coutume religieuse. Se laver le corps pour rester propres et se laver le visage sont deux bons indicateurs du niveau d'une civilisation.
Dans ce même chapitre, maître Dôgen explique aussi comment se nettoyer les dents. Il décrit l'usage d'une tige de saule, coutume provenant de l'Inde, à l'origine. Les moines bouddhistes avaient toujours avec eux une tige de saule à cet usage lorsqu'ils partaient en voyage. Ils devaient transporter 18 objets différents, en voyage, et la tige de saule est le plus important d'entre eux.
De telle sorte que dans le Bouddhisme, nous voyons que la toilette du visage et des dents font partie du comportement de base des moines. Ces deux coutumes sont venues au Japon en provenance de l'Inde, via la Chine. Maître Dôgen déplore le fait qu'à son époque, l'usage de se brosser les dents avait pratiquement disparu, en Chine. Il en a rétabli la pratique dans son temple, Eihei-ji, et les moines, là-bas, perpétuent cette pratique encore aujourd'hui. Maître Dôgen était très heureux d'être en mesure de rétablir ces usages. Il ajoute, "Avant de nous être lavé le visage, accomplir l'une quelconque des diverses pratiques est impoli." Ceci confirme clairement que de se laver le visage, le matin, est un élément vital de la conduite bouddhique.
Dans un autre chapitre, intitulé Senjo, ou "Toilette", on peut trouver ce passage :
"L'eau n'est pas toujours originellement pure ou originellement impure. Le corps n'est pas toujours originellement pur ou originellement impur." Ce qui signifie que ce n'est pas que le corps soit propre ou non, ou que l'eau soit sale ou pas qui est important. La signification de la toilette, dans le Bouddhisme n'est pas seulement de laver notre corps sale dans de l'eau propre; le Bouddha Gautama nous a enseigné que l'action elle-même de se laver est importante, et nous suivons ses enseignements. Ils disent que la toilette de notre corps a une signification religieuse importante.
Dans ce même chapitre, maître Dôgen nous enseigne de couper nos ongles. Nous n'avons pas l'habitude d'imaginer que se couper les ongles fasse partie de la pratique religieuse, mais dans le Bouddhisme, c'en est un élément essentiel. Le chapitre contient aussi des instructions détaillées sur la façon d'aller aux lieux d'aisance; quelle sorte de préparation et comment nous devrions les utiliser. Ces choses ont couchées en grand détail.
On nous dit, en particulier, à quel point il est important de garder propres les parties du corps. Dans le Japon moderne, on n'a pas l'habitude de se laver le derrière après être allé se soulager, mais cette coutume existe toujours en Inde. Dans les hôtels en Inde, il y a toujours dans les cabinets un petit bol à cet usage. On remplit le bol avec de l'eau et on l'utilise pour se laver le derrière. Ces usages on été transmis aux temples de Chine, et lorsque maître Dôgen y a résidé, il les a observés et les a ramenés au Japon. C'est ce qui s'est produit. On peut supposer qu'il a établi les mêmes coutumes au Eihei-ji. De nos jours, la plupart des pays occidentaux utilisent le papier de toilettes. Il y a de nombreux pays et usages différents. Parmi toutes ces coutumes différentes, au fur et à mesure que la société mondiale adopte les meilleures d'entre elles, la civilisation avance.
Si on regarde autour du monde, on peut voir de nombreux usages variés, certains bons, certains moins bons. lorsque j'observe les divers pays, j'use d'un critère très simple pour juger du niveau de cette société &emdash; l'état des toilettes publiques dans ce pays. Si elles sont propres, cela montre que le niveau de civilisation de ce pays est élevé. Ce devrait vraiment être une priorité pour nous, de garder propres les toilettes publiques, et afin d'y arriver, il faut que les gens se rendent compte de l'importance de l'hygiène privée et publique.
Toutes ces sortes d'activités quotidiennes sont clairement décrites dans le Shôbôgenzô comme comportement religieux. Pour citer maître Dôgen encore une fois :
Feu mon maître Tendo, le Bouddha éternel Š disait dans son prêche formel, dans la salle de conférences,
"Je me rappelle ce qui suit : un moine demande à Hyakujo, 'Qu'est-ce qui est miraculeux?' Hyakujo répond 'S'asseoir seul au sommet du Grand et Puissant Pic.' Moines, ne vous laissez pas distraire. Laissez le bonhomme se tuer en restant assis un moment. Si on devait brusquement me demander, 'Acarya Nyojo, Qu'est-ce qui est miraculeux?', Je me contenterais de leur répondre 'Quel miracle est-ce qu'il pourrait y avoir? Finalement qu'est ce qu'il y a à dire? Le patra de Joji s'est déplacé au mont Tendo et va manger des repas.'"
Ainsi, en réponse à la question 'Qu'est-ce qui est miraculeux?', maître Hyakujo dit que de s'asseoir seul dans sa hutte sur la montagne est la plus merveilleuse des choses Maître Tendo nous dit de ne pas être surpris et de laisser Hyakujo continuer à pratiquer Zazen dans sa hutte. Il dit que si quelqu'un devait venir à lui et lui demander précisément à l'instant quelle est la chose la plus merveilleuse,, il répondrait qu'il n'y a rien de tel que des miracles dans notre vie quotidienne. A la fin, il dit seulement à tout le monde que sur le mont Tendo, il utilise toujours les bols qu'il avait dans son vieux temple, Joji, tous les jours. Il exprime ceci comme un fait merveilleux!
Cette sorte d'exemple est bien la plus merveilleuse des choses. Il montre que le Bouddhisme est centré sur l'action, et illustre également l'acceptation de la situation réelle, celle qui est devant nous dans notre vie de tous les jours &emdash; mener une vie sincère. Ce sont là effectivement des pratiques bouddhiques.
De nos jours, on use l'une des deux attitudes fondamentales de la vie quotidienne : une attitude positive, optimiste, ou une attitude négative, critique. J'ai l'impression que la majorité des gens, dans les sociétés modernes, ont un point de vue critique, pessimiste, ou négatif : que devrions nous faire pour les armes nucléaires; que devons-nous faire pour préserver la terre de la pollution; comment résoudre le problème de la couche d'ozone; qu'est-ce que les hommes sont stupides pour créer des situations comme la Somalie; pourquoi les pays d'Europe de l'Est sont toujours en train de se battre. Ces sortes de soucis pessimistes sont des vues négatives et sont largement répandus. Mais ce n'est pas la voie bouddhique. Nous vivons juste au moment présent. Nous nous concentrons et agissons à ce moment. Aussi longtemps que nous vivrons en agissant au moment présent, en faisant des efforts pour améliorer la situation, nous sommes libres de l'angoisse et de la souffrance.
En général, on croit que les religions embrassent cette sorte d'attitude "concernée", mais c'est fondamentalement pessimiste. Ça provient d'une croyance qui veut que le monde dans lequel nous vivons est plein de péché et d'impureté. Si nous nous forçons à aller de l'avant en nous efforçant de nous débarrasser de la face mauvaise du monde, de sorte que seule reste la bonne, nous finissons par nous sentir anxieux et pessimistes. C'est là l'aspect normal de la religion.
Mais le Bouddhisme n'a pas de tel point de vue. Il n'y a pas d'impératif pour améliorer la réalité. Nous acceptons la merveille du monde tel qu'il est. Cette attitude d'accepter les choses comme elles sont est notre état naturel ou originel. Si notre comportement s'égare de la voie naturelle, nous générons notre propre insatisfaction et nous mettons à nous plaindre. C'est ce qui nous conduit à avoir une vision pessimiste et négative du monde. Evidemment, il y a des choses qui se produisent, dans la vie, qui nous rendent malheureux parfois, mais la question, c'est de savoir si cette sorte de point de vue est la vue fondamentale correcte.
C'est cette question que le Bouddha Gautama s'était posée. Après avoir suivi pendant quelques années la vie sévère de l'ascète, il a fini par découvrir que ce monde est merveilleusement positif tel qu'il est. Et il a voulu dire à tout le monde ce qu'il avait découvert. Il a voulu enseigner à tous ce fait. C'est là l'origine de la religion bouddhique. Cependant nombreux sont ceux qui doutent de ce que je dis. Ils croient que le Bouddhisme est basé sur une vue pessimiste, qui dit que le monde est plein de souffrances. Ils croient que le Bouddhisme dit que le monde est souffrance, et que notre rôle est de l'accepter et de supporter la souffrance. Ils croient que c'est là la vie bouddhique. Je m'insurge fortement contre cette opinion.
Le Shôbôgenzô ne contient rien de tel. C'est ainsi que je le vois. Au contraire, maître Dôgen nous dit que nous devons accepter le monde dans sa splendeur tel qu'il est. C'est là le principe fondamental de son enseignement.
La raison pour laquelle les gens pensent que le Bouddhisme tient une vision si pessimiste du monde nous vient des interprétations traditionnelles des Quatre Nobles Vérités. Ces Quatre Nobles Vérités sont au centre de la foi bouddhique. L'interprétation traditionnelle de ces vérités donne de la vie un tableau lugubre, comme si nous devions engager le combat dans un monde de souffrances, afin de bannir tous nos désirs et atteindre un quelconque état spécial. Mais cette interprétation n'est pas la seule. En voici une autre dont je crois qu'elle nous montre clairement la voie bouddhique en ce monde, et qui est consistante avec les enseignements de maître Dôgen.
La première Noble Vérité est interprétée dans le sens où le monde est plein de souffrances, mais cette vérité n'est que la première de quatre qu'il faut prendre toutes ensemble. Elle signifie que le monde est plein de souffrances lorsque nous l'observons d'une certaine manière, d'un certain point de vue. Si nous envisageons le monde d'un point de vue idéaliste, comparé à la perfection des idées dans nos têtes, le monde est loin d'être parfait. C'est ce hiatus entre nos idées parfaites et le monde réel qui nous fait souffrir.
La seconde Noble Vérité dit que, si nous quittons les vues idéalistes, nous pouvons trouver un point de vue objectif : ce monde n'est qu'une accumulation de matière. Il s'agit d'une vue différente, scientifique, du monde. Mais il ne nous est pas possible de découvrir la valeur ultime de la vie seulement à partir de cette vision du monde. C'est à dire que nous tendons à perdre de vue le sens de la vie.
Afin de nous débarasser de ces deux façons d'envisager l'existence, l'une qui nous fait souffrir lorsque nous la comparons à nos idéaux, et l'autre dans laquelle nous ne pouvons pas trouver une raison de vivre, nous devons entrer dans le monde de l'action. C'est là la troisième Noble Vérité. Cette troisième vérité nous exhorte à nier ces deux premiers points de vue. Cesser de nous plaindre et de nous sentir insatisfaits, cesser de laisser la situation nous emporter; en nous reposant sur nos propres actions, nous pouvons commencer à vivre notre propre vie. C'est là le sens de la troisième Noble Vérité. Si nous centrons nos vies sur l'agir, nous pouvons vivre en unité avec la vérité.
Cette unité avec la vérité est la Voie que nous suivons. C'est là la quatrième Noble Vérité. Elle nous exhorte à suivre la voie de l'action dans nos vies quotidiennes; de vivre nos vies en unité avec la loi de l'Univers.
Si nous considérons le sens véritable des Quatre Nobles Vérités de la sorte, elle ne nous donnent pas une vision pessimiste du monde; elles nous enseignent ce que nous devons faire afin d'être heureux. C'est la manière dont le Bouddhisme nous enseigne à vivre notre vie quotidienne.
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