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Le problème du sexe dans le Bouddhisme
par
le Révérend KUSALA BHIKSHU
(tiré d'une conférence donnée dans un High School -- lycée
-- de Los Angeles)
Tous droits réservés
Il semblerait que de nos jours, à Los Angeles, cela soit OK de
faire ou d'être tout ce qu'on veut, au plan sexuel... Et si vous
avez assez de chance pour découvrir votre véritable identité
sexuelle, vous serez heureux et accomplis pour le reste de vos
jours.
Eh bien, en ce monde de Samsâra,
ça ne marche tout simplement pas comme ça.
Le Bouddha, plus que toute autre chose,
était un homme, qui est passé de l'enfance à l'âge adulte, s'est
marié, et a eu son premier enfant à l'âge de 29 ans. Il est
passé à travers toutes les étapes que traversent les hommes, au
plan sexuel, et à l'âge de 35 ans, il a mis fin pour toujours à
son désir sexuel dans le Nirvâna.
La grande question, aujourd'hui c'est, est-ce que le désir de
sexe conduit toujours à la souffrance? La réponse est oui! Mais
la raison pourrait vous en surprendre.
Dans tout ce qu'a dit le Bouddha à propos du sexe, il est clair
que l'activité sexuelle ne pourra jamais satisfaire le désir
sexuel.
Or, voilà un truc vraiment nul, si on y pense bien. On peut
baiser mille fois, et en vouloir une mille et unième. On peut
avoir 90 ans, être aveugle et infirme, et toujours en vouloir,
même sans pouvoir y arriver physiquement. On ne pourra jamais se
défaire de son désir sexuel en ayant des relations sexuelles. En
fait, il semble bien que, plus on en a, et plus on en veut.
Je pense que le sexe ressemble beaucoup à la faim. Et pour être
honnête, j'en ai tellement marre d'avoir faim. J'ai eu faim à
chaque jour de ma vie. J'ai faim le matin, j'ai faim
l'après-midi, j'ai faim le soir. Pensez à tout le temps et
l'argent que j'aurais pu économiser si j'avais pu cesser de
manger!
Donc demain, je vais me lever tôt, et manger autant que je le
voudrai, et de tout ce que je voudrai? Tout ce qui a l'air bon,
je vais en manger et continuer d'en manger, jusqu'à ce que je
sois tellement plein et satisfait que je n'aurai plus jamais
envie de manger de toute ma vie.
Si je faisais ça, qu'est-ce qui se passerait? Je m'éveillerais
le jour suivant et j'aurais encore faim. Le sexe fonctionne tout
pareil!
Vous pourriez vous dire: "Bien, Kusala est un moine, et les
moines n'ont pas de relations sexuelles, donc peut-être que si
je choisis le célibat, j'aurai pas à souffrir."
Si seulement c'était si facile!
Ceux qui choisissent un style de vie de célibataire (qui
"désirent" ne pas en avoir) souffrent d'une autre manière que
ceux qui choississent d'avoir des relations sexuelles (qui
"désirent" en avoir). Mais tout le monde (y-compris les moines)
souffre du sexe s'ils ont du désir.
La seule façon d'avoir du sexe et de ne pas souffrir, c'est de
n'avoir aucun désir d'avoir du sexe. On dirait un "kôan Zen",
n'est-ce pas? Pour mettre fin à notre souffrance, il nous faut
mettre fin à notre désir, à notre avidité inextinguible, à notre
soif.
Quand un bouddhiste met fin à son désir dans le Nirvâna, quelle
raison pourrait-il avoir d'avoir du sexe juste pour le
plaisir???
Le problème du sexe, selon le Bouddhisme, ce n'est pas
l'activité sexuelle, mais le désir pour elle. Le désir sexuel
d'un être humain ne pourra jamais, au bout du compte, être
satisfait au moyen de l'activité sexuelle.
Samsára: 'cycle des renaissances', litt.
errance perpétuelle, est le nom qu'on donne aux étapes de la vie
qui sans cesse enfle et s'enfonce, comme les vagues, symbole de
ce processus continu qui consiste à naître encore et encore, à
devenir vieux, à souffrir et de mourir.[retour]
Nibbána, (Sanscrit Nirvána): litt.
'extinction' (nir + âva, cesser de souffler, s'éteindre); selon
les commentaires, 'libération du désir' (nir+ vana). Le nibbána
constitue le but ultime, et le plus élevé de toute aspiration
bouddhiste.
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