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Cette page a été mise à jour le 5 décembre 2006

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[Repris du blogue de Gudo Wafu Nishijima rôshi]

29/10/2006

Gakudô-yôjin-shu 

Gakudo-yojin-shu (5) 

(Suite du texte)

No.7 Quiconque se languit de pratiquer le Bouddhisme et de transcender la société séculière doit sans faute se mettre à la pratique de zazen.

Le Bouddhisme est supérieur aux autres enseignements. C'est pourquoi les gens le veulent. A l'époque du Bouddha Gautama, il n'y avait pas deux enseignements. Le grand maître le Bouddha Gautama guidait les êtres vivants avec la seule Vérité suprême.

Comme maître Mahâ Kashyapa a transmis l'essence et le trésor des enseignements du Bouddha Gautama, vingt-huit générations en Inde, six générations en Chine, et des patriarches des cinq écoles, ont transmis les enseignements de successeur authentique en successeur authentique, sans aucune rupture de transmission.

Donc, depuis (que maître Bodhidharma est venu en Chine à/dans) le milieu de l'ère Futsu de la dynastie Ryan (527), parmi toutes ces excellentes personnes, des prêtres bouddhistes aux rois et officiels, il n'y en a aucun qui ait manqué de se consacrer au Bouddhisme. A dire vrai, si on aime l'excellence, il faut aimer ce qui est vraiment excellent. Ne soyez pas comme Shoko, qui aimait les dragons, mais perdit connaissance lorsqu'il en vit un vrai.

En Chine, et en Orient, le réseau des enseignements abstraits s'est étendu au-dessus de l'océan et des montagnes. Mais quoiqu'il couvre leurs montagnes, lees prêtres bouddhistes n'ont pas d'unité de nuages et d'esprit. Et même si le réseau s'étend par-dessus l'océan, l'unité de l'esprit et des vagues s'est asséchée.

Les sots aiment les enseignements systématiques des lettres. Ils sont aussi stupides que l'homme qui a saisi un oeil de poisson et prétend tenir une perle. Les gens qui s'illusionnent aiment bien jouer avec les mots. Ils se trompent aussi lourdement que celui qui chérit un caillou dans le nid d'une hirondelle comme si c'était un joyau précieux. La plupart d'entre eux tombent dans les pièges des démons, et endommagent généralement leur corps aussi. Il est très regrettable que dans ce pays éloigné de la civilisation1 les gens glissent aussi facilement dans la vénération des mauvaises coutumes et que les vrais enseignements du Bouddha Gautama n'aient jamais pu s'y répandre. En Chine, d'un autre côté, le pays tout entier s'est déjà voué aux enseignements corrects du Bouddha Gautama.

Dans notre pays, en Corée et ainsi de suite, les véritables enseignements ne se sont pas encore répandus. Pourquoi n'est-ce pas le cas? Pourquoi les véritables enseignements ne se sont-ils pas répandus? Au moins, les Coréens ont pu en entendre parler, mais nous au Japon, nous n'avons même pas pu entendre leur nom. La raison en est que les nombreux enseignants qui sont allé du Japon en Chine par le passé sont tous restés à l'intérieur du filet des enseignements abstraits. Quoiqu'ils aient transmis les sutras bouddhistes, c'est comme s'ils avaient complètement oublié le Bouddhisme lui-même. Quel en était l'utilité? Leurs efforts se sont montés à rien, parce qu'ils étaient ignorants des vraies traditions de quête de la vérité. Il est vraiment pitoyable qu'en dépit de leurs efforts, ils aient passé leur existence entière à gâcher leurs corps humains.

En général, quand on étudie le Bouddhisme, quand on passe pour la première fois la porte du Bouddhisme, nous écoutons les révérends prêtres bouddhistes et nous essayons de pratiquer selon leurs enseignements. A ce moment-là, il y a quelque chose que nous devons savoir. Voici ce que c'est: l'Univers nous fait tourner, et nous faisons tourner l'Univers. Lorsque nous pouvons faire tourner l'Univers, nous sommes forts et l'Univers est faible. Lorsque l'Univers nous fait tourner en retour, c'est lui qui est fort et nous qui sommes faibles.

Les enseignements bouddhistes ont toujours eu ces deux facteurs, mais aucun autre que le véritable successeur ne l'a jamais su. presque personne d'autre que les humbles prêtres à la robe de pièces n'ont jamais entendu cet enseignement. Tant que ce vieux principe ne soit reconnu, il n'est pas possible de poursuivre la vérité de façon intuitive, et encore moins de distinguer entre ce qui est correct et erroné.

De nos jours, cependant ce vieux principe a été transmis naturellement à ceux d'entre nous qui pratiquons zazen et poursuivons la vérité. C'est ainsi que nous ne faisons pas d'erreurs. Les autres écoles ne sont pas comme cela.

Quand on aspire à la voie du Bouddha Gautama et qu'on la recherche, on ne peut en aucun cas y arriver sans pratiquer zazen.



1 Toujours le Japon, au XIII° siècle.


(Commentaire)

Dans ce chapitre, l'insistance est mise sur le besoin de pratiquer zazen si l'on veut surmonter les divers fardeaux de la gloire et de la richesse dans les sociétés séculières, afin de vivre dans le monde de la Vérité.
Car, de nos jours, les gens ordinaires, qui vivent dans les sociétés ordinaires, ne reconnaissent pas cette nécessité. C'est pourquoi, ceux qui ont un système nerveux sympathique un peu plus fort finiront leur vie en gardant leur forte avidité de gloire; et ceux qui ont un système nervveux parasympathique plus fort ne pourront jamais se défaire de leur avidité de valeurs matérielles, et finiront leur vie dans l'esclavage des biens matériels.
C'est cette situation qui fait que, dans nos sociétés humaines, nous avons tendance à entrer en compétition les uns contre les autres, soit entre ceux qui recherchent la gloire, soit entre ceux qui recherchent la richesse.
D'un point de vue bouddhiste, nous pouvons cependant nous demander s'il est vraiment confortable et bénéfique pour nous de lutter pour ces choses au quotidien.
Vu de cette perspective, nous, bouddhistes, observons habituellement l'existence d'une valeur bien plus élevée de la Vérité, et pouvons développer l'envie de Vérité, valeur la plus élevée de tout l'Univers. Il nous est cependant nécessaire de maintenir notre système nerveux autonome en état d'équilibre, si nous voulons maintenir cette envie. C'est à cause de cela que le Bouddha Gautama nous a recommandé de pratiquer zazen tous les jours. Et donc pour cette même raison que maître Dôgen nous fait la même recommandation sincère de le pratiquer encore et toujours.



No.8 Sur la conduite des prêtres et nonnes bouddhistes qui pratiquent zazen.

Depuis l'époque du Bouddha Gautama, la transmission en ligne directe est passée par vingt-huit générations en Inde et six générations en Chine, sans que même un seul cheveu y ait été ajouté, et sans que même un seul grain de poussière en ait été enlevé. La robe rituelle est arrivée jusqu'à maître Daikan Eno du Mont Sokei et les enseignements bouddhiques se sont répandus à travers tout l'Univers. Depuis lors, l'essence et le trésor des vrais enseignements du Bouddha Gautama ont fleuri dans la grande Chine des Tang. La situation réelle de ces enseignements ne peut être saisie, de quelque manière qu'on tâtonne, et ne peut être atteinte où qu'on cherche. La situation réelle est qu'à l'emplacement de la perception, nous oublions ce que nous reconnaissons, et qu'au moment de l'obtention, nous transcendons le mental.

Maître Daikan Eno a transcendé cet humble personnage sur le Mont Obai, et maître Taiso Eka s'est coupé le bras au Pic Shoshitsu. Lorsqu'ils ont reçu la moelle de leur maître, ils ont changé leur situation mentale et joui de l'excellent style du comportement bouddhique. Après s'être prosternés, ils ont fait un pas en arrière et se sont mis en ligne en toute discrétion. En même temps, ils ne sont restés en aucun endroit fixe et n'avaient rien à quoi s'attacher, que ce soit en corps ou en esprit. Ils ne se sont pas arrêtés et ne sont pas restés.

Un prêtre bouddhiste demanda à maître Joshu: « La Nature-de-Bouddha existe-t-elle même chez un chien, ou pas? » Maître Joshu répondit: « Rien ». Devons nous nous arrêter pour considérer le mot « rien »? Devons-nous nous attarder sur le mot « rien »? Si nous cherchons quelque chose de concret sur quoi nous appuyer, il n'y a rien du tout.

Essayez ceci: relâchez vos mains. Relâchez simplement votre prise un instant. Comment sont corps et esprit? Comment est la conduite réelle? Comment sont la vie et la mort? Comment est le Bouddhisme? Comment sont les règles séculières? Comment sont les montagnes, les rivières et la terre, ou les gens et les animaux domestiques, comment sont-ils, à la fin? Quand on enquête encore et encore sur ces choses, deux formes – le mouvement et le non-mouvement – n'apparaissent naturellement pas du tout. Lorsque cette non-apparition a lieu, l'état n'est pas rigide, mais rares sont ceux qui peuvent en faire l'expérience, et nombreux ceux qui sont trompés par elle.

Qui se met en quête de la vérité est déjà à mi-chemin de la vérité. N'abandonnez pas tant que vous n'y serez pas arrivés. Tel est mon voeu. Tel est mon voeu.


(Commentaire)


Dans ce chapitre, maître Dôgen explique la pratique de zazen, maintenue par de nombreux maîtres sans changement dans le contenu, depuis l'époque du Bouddha Gautam, et il explique que les caractéristiques de zazen ne sont pas nos efforts pour atteindre quelque chose au plan théorique, ni de percevoir des sortes de  stimuli speciaux.

En tant que tel, la valeur de zazen n'a pas reçu de reconnaissance théorique avant les XX° ou XXI° siècles.

Mais de nos jours, nous avons la chance de connaître cette valeur réelle clairement grâce à la recherche scientifique. Lorsque nous le pratiquons, et que nous réglons notre posture sur la forme traditionnelle, le système nerveux sympathique et le système nerveux parasympathique s'équilibrent, et la fonction du système nerveux autonome devient équivalente à plus ou moins zéro. Dans cette situation, la fonction du système nerveux sympathique, qui est de se soucier de divers problèmes, et celle du parasympathique, qui est d'évacuer la tension, peuvent s'harmoniser et notre corps et esprit peut réaliser le point de vue réaliste, où il n'y a ni stagnation, ni attachement. C'est ainsi que nous pouvons entrer de façon automatique dans l'état de l'action, où nous sommes tout simplement assis dans la réalité



Suite du texte du Gakudô Yôjin shu



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