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© Nanabozho (le Grand Lapin)

Shurangama Sûtra

Sûtra de la Marche héroïque

Volume V

[1] [2] [3] [4] [5] [6] [7] [8] [9]

1 Ananda joignit ses paumes, salua et dit au Bouddha: «Après avoir entendu l'expression vraie et effective, grandement aimable et sans contrainte du Dharma par le Bouddha, qui est vraie dans sa nature et merveilleusement éternelle, je n'ai toujours pas compris la séquence pour défaire les noeuds de sorte que lorsque les six sont dénoués, l'un disparaît aussi. J'espère seulement que vous aurez de la compassion et qu'encore une fois vous aurez de l'empathie pour cette assemblée et pour ceux qui sont à venir, en nous offrant une explication du Dharma qui lavera et rincera nos souillures à l'enracinement profond.

2 Alors, sur le trône du lion, l'Ainsi-Venu rajusta ses robes de Nirvâna, arrangea son vêtement samghati, saisit la table incrustée des sept gemmes, et prit sur la table un superbe et exquis vêtement que lui avait donné un dieu descendu du ciel Suyama.

3 Alors, à la vue de toute l'assemblée, il le noua en un noeud et le montra à Ananda, en demandant: «Comment appelle-t-on ceci?»

Ananda et la grande assemblée répondirent ensemble: «On appelle cela un noeud».

L'Ainsi-Venu noua alors un autre noeud dans le superbe vêtement et demanda encore une fois à Ananda: «Comment appelle-t-on ceci?»

Ananda et la grande assemblée répondirent encore une fois tous ensemble: «Cela aussi, on l'appelle un noeud».

Il continua de la sorte jusqu'à ce qu'il eût noué six noeuds dans le superbe vêtement. Chaque fois qu'il faisait un noeud, il le montrait à Ananda et demandait: «Comment appelle-t-on ceci?»

Et à chaque fois Ananda et la grande assemblée répondaient de la même façon: «On appelle cela un noeud».

4 Le Bouddha dit à Ananda: «Quand j'ai d'abord noué le vêtement, vous l'avez appelé un noeud. Vu que ce superbe vêtement est fondamentalement d'une seule pièce, comment pouvez-vous donner la même réponse la seconde ainsi que la troisième fois?»

5 Ananda dit au Bouddha: «Honoré du Monde, ce superbe vêtement n'est que d'une seule pièce, mais de la façon dont je vois les choses, lorsque l'Ainsi-Venu le noue une fois, cela s'appelle un noeud. S'il devait le nouer cent fois, on parlerait de cent noeuds. Et puisque maintenant, exactement six noeuds ---  et non pas cinq ou sept --- on été noués dans le vêtement, pourquoi l'Ainsi-Venu ne me permettrait-il de parler d'un seul noeud et non de deux ou trois?»

6 Le Bouddha dit à Ananda: «Tu sais que ce précieux vêtement est fondamentalement d'une seule pièce, mais quand je l'ai noué six fois, tu as dit qu'il avait six noeuds. Considère soigneusement la substance du vêtement : elle reste inchangée, si ce n'est des noeuds qu'il contient.

«Qu'en penses-tu? Tu as identifié le premier noeud que j'ai fait comme le numéro un. Je suis maintenant sur le point de nouer le septième noeud. L'appelleras-tu aussi le numéro un?

7 «Non, Honoré du Monde. S'il y a six noeuds, le sixième ne pourra jamais être appelé le premier. Même si j'épuisais toute mon intelligence et mon éloquence dans une vie après l'autre, je ne pourrais jamais renverser la séquence de ces six noeuds.

Le Bouddha dit: «Il en est ainsi. Les six noeuds ne sont pas identiques. Considère leur origine : ils sont créés à partir d'un seul vêtement et ont été noués dans un certain ordre. Il est impossible de brouiller cette séquence.

8 «Il en va de même de tes six organes sensoriels. De ce qui était identique, des différences importantes surgissent».

9 Le Bouddha dit à Ananda: «Imaginons que tu ne veuilles pas de ces six noeuds et que tu veuilles qu'il n'y ait là qu'un seul vêtement, comment pourrais-tu arriver à cette fin?»

Ananda répondit : «Tant qu'il y aura ces noeuds, il n'y aura pas de dispute sur ce qu'il sont et sur ce qu'ils ne sont pas. Leur existence même amènera telles distinctions que ce noeud n'étant pas celui-là et celui-là n'étant pas celui-ci. Mais si l'Ainsi-Venu devait tous les dénouer à l'instant, en sorte qu'il n'en reste aucun, alors il n'y aurait ni «ceci» ni «cela». Il n'y aurait même pas quelque chose qui serait «un», et encore moins «six»».

Le Bouddha dit : «C'est également ce qui arrive lorsque les six organes des sens sont libérés : même le «un» disparaît.

10 «C'est parce que ton mental et ta nature sont fous et dérangés depuis des temps immémoriaux que tu as créé une fausse connaissance et de fausses conceptions. Comme cette fausseté continue à surgir sans répit, la perception se fatigue et les souillures surviennent.

11 «Tout comme les fleurs tournoyantes ont apparu lorsque les yeux se sont fatigués de fixer, ce sont là aussi des dérangements qui surviennent sans cause à l'intérieur de la clarté tranquille et essentielle.

12 «Tout, en ce monde &emdash; les montagnes, les rivières, la terre elle-même, de même que la naissance, la mort et le Nirvâna &emdash; sont comme ces fleurs qui apparaissent à cause du fait que nous sommes retournés sans dessus-dessous par l'insanité et la fatigue».

13 Ananda répondit : «Cette fatigue est semblable à ces noeuds. Comment les dénouons-nous?»

L'Ainsi-Venu saisit le vêtement noué, tira sur son extrémité gauche et demanda à Ananda : «Est-ce là la façon de les dénouer?»

«Non, Honoré du Monde».

Alors le Bouddha tira sur son extrémité droite et redemanda à Ananda : «Est-ce là la façon de les dénouer?»

«Non, Honoré du Monde».

14 Le Bouddha dit à Ananda : «Je viens de tirer sur le vêtement à gauche et à droite et je n'ai pourtant pas été capable de défaire les noeuds. Quelle méthode proposes-tu pour les dénouer?»

Ananda dit au Bouddha: «Honoré du Monde, vous devez défaire les noeuds à partir du centre. Alors ils seront défaits».

15 Le Bouddha dit à Ananda : «Exactement. Exactement. Si tu veux les défaire, il faut le faire à partir du milieu.

«Ananda, le Bouddha Dharma que j'explique provient des causes et des conditions. Mais cela n'implique pas de s'agripper au mélange et à la fusion des apparences grossières et mondaines. L'Ainsi-Venu comprend tous les dharmas mondains et transcendants et connaît leurs causes fondamentales et quelles conditions les amènent à l'existence.

16 «Il en est ainsi dans la mesure où je sais combien de gouttes de pluie tombent dans autant de mondes qu'il y a de grains de sable dans le Gange. Il en va de même de tout ce que tu peux voir : pourquoi le pin est droit, pourquoi les ronces sont tordues, pourquoi l'oie est blanche, le corbeau noir &emdash; je comprends toutes ces raisons.

17 «En conséquence, Ananda, tu peux choisir n'importe lequel des six organes sensoriels à ta convenance. Si les noeuds des organes sensoriels sont enlevés, alors les phénomènes impurs disparaissent d'eux-mêmes et toute fausseté cesse d'être. Si ce qui reste n'est pas la vérité, où donc espères-tu trouver la vérité?»

18 «Ananda, je te le demande maintenant, est-ce que les six noeuds de ce superbe vêtement peuvent être dénoués simultanément et défaits tous ensemble?»

«Non, Honoré du Monde. Tout comme les noeuds ont été à l'origine noués en séquence, ils doivent être maintenant dénoués en séquence. la substance des six noeuds est la même, mais ils n'ont pas été faits simultanément, de sorte que maintenant quand on les défait, comment pourrait-on les dénouer simultanément?»

19 Le Bouddha dit : «Il en va de même de la libération des six organes des sens. Lorsque l'organe sensoriel commence à être libéré, on réalise d'abord la vacuité des gens. Lorsque la nature de cette vacuité est pleinement comprise, alors on est libéré des dharmas. Une fois qu'on est libéré des dharmas, aucune sorte de vacuité ne surgit.

20 «On appelle cela la Patience avec la Non-Production que les Bodhisattvas obtiennent au moyen de la samadhi».

En recevant l'enseignement du Bouddha, Ananda et la grande assemblée gagnèrent une sagesse et une conscience qui étaient parfaitement pénétrantes et libres de doutes et d'illusion.

Tous au même moment, ils joignirent les paumes et s'inclinèrent aux pieds du Bouddha. Ananda dit alors au Bouddha: «Aujourd'hui nos corps et nos esprits sont éclairés, et nous voici heureusement libres d'obstruction.

21 «Nous avons compris le sens de la fin des six et de l'un. Et pourtant, nous n'avons pas progressé vers la pénétration fondamentale et parfaite.

«Honoré du Monde, nous qui avons dérivé et nous sommes fourvoyés éon après éon; sans domicile et seuls, nous n'avions aucune idée, n'avions jamais imaginé que nous pourrions rencontrer le Bouddha dans une relation si serrée. Nous sommes comme des enfants perdus qui viennent tout soudain de retrouver leur mère compatissante.

22 SI, grâce à cette rencontre, nous réalisons la Voie, [ce n'aura pas été en vain]. Si nous traitions cet enseignement secret avec notre mode antérieur d'entendement, ce serait pareil que si nous ne l'avions même pas entendu.

23 «Nous souhaitons seulement que le Grandement Compatissant nous accorde le profond secret en tant qu'enseignement final de l'Ainsi-Venu». Après avoir dit cela, Ananda se prosterna, se retira, et attendit en silence la transmission cachée du Bouddha.

Alors, l'Honoré du Monde dit à tous ceux qui étaient dans l'assemblée et qui étaient de grands Bodhisattvas et de grands Arhats qui avaient mis fin à leurs écoulement : «Vous tous, Bodhisattvas et Arhats qui êtes nés du sein de mon Dharma et avez atteint le stade au-delà de l'étude, je vous le demande maintenant : lorsque vous avez manifesté pour la première fois votre résolution et vous êtes éveillés aux dix-huit domaines, lequel d'entre eux vous a apporté la pénétration parfaite? Grâce à quel expédient êtes-vous entrés en samadhi?»

25 Kaundinya, en même temps que les autres cinq Bhikshus, se leva de son siège, s'inclina aux pieds du Bouddha et lui dit : «Lorsque j'étais dans le Parc aux Cerfs et dans le Jardin des Faisants, j'ai observé l'Ainsi-Venu immédiatement après son accomplissement de la Voie. C'est en entendant la voix du Bouddha que j'ai compris les Quatre Vérités.

26 «Le Bouddha nous interroge à nous, les Bhikshus. Comme j'ai été le premier à comprendre, l'Ainsi-Venu m'a certifié et m'a appelé Ajnata. Le son merveilleux de sa voix fut tout aussi secret qu'envahissant. C'est par le son que je suis devenu un Arhat.

27 «Le Bouddha s'enquiert de la parfaite pénétration. Comme c'est par lui que j'ai été certifié, le son est le moyen suprême».

28 Upanishad se leva de son siège, s'inclina aux pieds du Bouddha et lui dit : «Moi aussi, j'ai vu le Bouddha dès qu'il a eu accompli la Voie. J'ai appris à contempler les attributs de l'impureté jusqu'à ce que j'en arrive à l'exécrer et suis arrivé à comprendre que la nature de toutes formes est impure. Les os nus et la fine poussière retournent tous à la vacuité, et je me suis ainsi débarrassé autant de la vacuité que des formes. Avec cette réalisation, j'ai accompli la Voie au-delà de l'étude.

30 «L'Ainsi-Venu m'a certifié et m'a appelé Upanishad. Les objets de la forme ont pris fin et la forme merveilleuse fut en même temps secrète et omniprésente. Ainsi, c'est par les attributs de la forme que je suis devenu un Arhat. Le Bouddha s'enquiert de la parfaite pénétration. Comme j'ai été certifié par leur intermédiaire, les formes sont le moyen suprême».

Pure Jeunesse Exaltée par le Parfum se leva de son siège, s'inclina aux pieds du Bouddha et lui dit : «J'ai entendu l'Ainsi-Venu m'enseigner de contempler avec attention tous les phénomènes conditionnés.

31 «J'ai ensuite quitté le Bouddha et j'ai demeuré dans la quiétude d'une pure demeure. J'ai observé que lorsque les Bhikshus allumaient de l'encens «coulant», son odeur pénétrante entraient doucement dans mes narines. J'ai contemplé ce parfum : elle ne provenait pas du bois; et elle ne provenait pas de la vacuité; elle ne provenait pas de la fumée, et elle ne provenait pas du feu. Elle ne venait de nulle part et elle n'allait nulle part. A cause de cela, mon esprit discriminant a été balayé et j'ai atteint l'absence d'écoulements.

32 «L'Ainsi-Venu m'a certifié et m'a appelé Exalté par le Parfum. Les odeurs impures s'évanouirent tout soudain, et le merveilleux parfum fut en même temps secret et omniprésent. C'est par l'ornement du parfum que je suis devenu un Arhat.

Le Bouddha s'enquiert de la parfaite pénétration. Comme j'ai été certifié par leur intermédiaire, être exalté par les parfums est le moyen suprême».

33 Les deux Princes du Dharma, le Roi de Médecine et Médecine supérieure, ainsi que cinq cents dieux Brahma dans l'assemblée se levèrent de leurs sièges, s'inclinèrent aux pieds du Bouddha et lui dirent : «Depuis des temps immémoriaux jusqu'à aujourd'hui, nous avons été de bons médecins pour le monde. Nos bouches ont goûté beaucoup d'herbes, de bois, de métaux et de pierres du monde Saha (notre monde), cent huit mille saveurs. Nous connaissons en détail l'amer, le sûr, le salé, le fade, le doux et les saveurs piquantes et ainsi de suite, dans toutes leurs combinaisons et leurs changements inhérents. Nous avons une connaissance complète de leurs capacités à réchauffer, à être ou ne pas être poison.

35 «En servant l'Ainsi-Venu nous en sommes venus à connaître que la nature des saveurs n'est ni vide ni existante, ni du corps, ni de l'esprit, ni séparé du corps ou de l'esprit. Nous nous sommes éveillés en distinguant entre les saveurs.

«L'Ainsi-Venu nous a scellé et certifié frères et nous a nommés Bodhisattvas Roi de Médecine et Médecine supérieure. Maintenant dans l'assemblée nous sommes des Princes du Dharma sui sommes montés au niveau du Bodhisattva parce que nous nous sommes éveillés grâce aux saveurs.

36 «Le Bouddha s'enquiert de la parfaite pénétration. Comme nous avons été certifiés par elle, la cause des saveurs est le moyen suprême».

Bhadrapala et seize seigneurs éveillés qui étaient ses compagnons, se levèrent de leurs sièges, s'inclinèrent aux pieds du Bouddha et lui dirent :

37 «La première fois que nous avons entendu le Dharma et que nous avons quitté la vie de famille, c'était sous le Bouddha Roi du Son Impressionnant. Un jours, alors qu'il était temps que le Sangha prenne son bain, j'ai suivi la coutume et je suis entré dans l'établissement de bains. Soudain, je me suis éveillé au fait que l'eau n'emporte pas la poussière, ni ne nettoie le corps. Et à ce moment, j'ai été gagné par la paix et j'ai atteint l'état où il n'y a rien du tout.

38 «Jusqu'à ce jour, je n'ai jamais oublié cette expérience. Ayant quitté la maison avec le Bouddha, j'ai avancé au-delà de l'étude. Le Bouddha m'a appelé Bhadrapala. Le toucher merveilleux m'a été révélé, et j'ai atteint le niveau d'être un disciple du Bouddha.

39 «Le Bouddha s'enquiert de la parfaite pénétration. Comme j'ai été certifié par lui, le toucher est le moyen suprême».

Mahakaçyapa, la bhikshuni Lumière Pourpre-dorée ainsi que d'autres se levèrent de leurs sièges, s'inclinèrent aux pieds du Bouddha et lui dirent :

40 «Au cours d'un éon passé dans cette région, je me suis approché d'un Bouddha appelé Soleil, Lune et Lampe, qui était alors dans le monde. C'est de lui que j'ai entendu le Dharma et je l'ai cultivé et étudié avec lui. Après que ce Bouddha soit entré dans la tranquillité, j'ai fait des offrandes à sa sharira et allumé des lampes pour continuer sa lumière. La bhikshuni Lumière Pourpre-dorée a doré l'image du Bouddha. A partir de cette époque, d'une vie après l'autre, mon corps a toujours été parfait et a brillé d'une lumière pourpre-dorée. La bhikshuni Lumière Pourpre-dorée, et d'autres, font partie de ma suite, et nous avons tous pris la résolution d'atteindre la Bodhi au même moment.

5p 42 «J'ai contemplé que les six objets sensoriels du monde changent et se dégradent; ils ne sont qu'une immobilité vide. C'est sur cette base que j'ai cultivé la tranquillité. Maintenant, mon corps et mon esprit peuvent passer par des centaines de milliers d'éons comme s'ils n'étaient qu'un claquement de doigts.

42-43 «C'est en me basant sur la vacuité des dharmas, que j'ai accompli l'état d'Arhat. L'Honoré du Monde dit que je suis le plus avancé dans les pratiques ascétiques dhuta. Le merveilleux Dharma m'a apporté l'éveil et la compréhension, et j'ai mis fin à tous les écoulements. Le Bouddha s'enquiert de la parfaite pénétration. Comme j'ai été certifié par eux, les dharmas sont le moyen suprême».

43-44 Aniruddha se leva de son siège, s'inclina aux pieds du Bouddha et lui dit : «Lorsque j'ai quitté la maison, j'aimais bien dormir tout le temps. L'Ainsi-Venu me le reprocha et me dit que je ne valais pas mieux qu'une bêtes. En entendant les reproches du Bouddha, je pleurai et me repris. Pendant sept jours je ne dormis point, et j'en ai perdu la vue des deux yeux.

44-45 «L'Honoré du Monde m'a enseigné le Vajra Samadhi de la Vue délicieuse, qui Illumine et qui est Claire. Sans faire usage de mes yeux, je pouvais contempler les dix directions avec une clarté véritable et pénétrante, tout comme si je regardais un morceau de fruit dans la paume de ma main. L'Ainsi-Venu m'a certifié comme ayant atteint l'état d'Arhat.

45 «Le Bouddha s'enquiert de la parfaite pénétration. Comme j'ai été certifié par cela, renvoyer la vue vers sa source est le moyen suprême».

Kçudrapanthaka se leva de son siège, s'inclina aux pieds du Bouddha et lui dit :

48 «Je suis déficient dans la capacité à mémoriser et je n'ai pas beaucoup d'intelligence innée. Lorsque j'ai rencontré le Bouddha pour la première fois, j'ai entendu le Dharma et j'ai quitté la vie de famille. Mais lorsque j'ai tenté de me rappeler un vers d'un gâtha de l'Ainsi-Venu, j'ai passé cent jours à en mémoriser la première partie et à oublier la dernière, ou à mémoriser la dernière et oublier la première.

50 «Le Bouddha a eu pitié de mon obtusité et m'a enseigné à me relaxer et à réguler ma respiration. J'ai contemplé ma respiration complètement jusqu'au point subtil où le surgissement, la permanence, la dégradation et la cessation se produisent à tout moment.

51 «Mon esprit a soudain atteint une vaste non-obstruction, jusqu'à ce que prennent fin mes écoulements et que j'aie accompli l'état d'Arhat. Sous le siège du Bouddha, j'ai reçu le sceau et la certification de ce que j'étais au-delà de l'étude.

52 «Le Bouddha s'enquiert de la parfaite pénétration. Comme j'ai été certifié par cela, renvoyer la respiration vers la vacuité est le moyen suprême».

53 Gavampati se leva de son siège, s'inclina aux pieds du Bouddha et lui dit : «J'ai créé une offense dont le résultat fut un karma de la bouche pendant tout un éon passé. J'ai humilié un Shramana, et d'une vie après l'autre, j'ai traîné cette maladie du ruminant.

54-55 «L'Ainsi-Venu m'a enseigné la porte du Dharma pour l'esprit fondamental de la pureté d'une saveur unique. Mes pensées ont pris fin, je suis entré en samadhi, et j'ai appris en contemplant les saveurs comment elles n'ont pas de substance et ne sont pas des choses. Avec pour résultat que mon esprit a transcendé tous les écoulements mondains.

55 «Au plan interne, mon corps et mon esprit on été libérés et au plan externe, j'ai quitté le monde. J'ai laissé les trois domaines de l'existence loin derrière, tout comme un oiseau relâché de sa cage. Je me suis détaché de l'ordure et j'ai essuyé les souillures, et c'est ainsi que mon oeil du Dharma est devenu pur et que j'ai accompli l'état d'Arhat. L'Ainsi-Venu m'a personnellement certifié comme ayant atteint le stade au-delà de l'étude.

56 «Le Bouddha s'enquiert de la parfaite pénétration. Comme j'ai été certifié par cela, renvoyer la saveur (vers sa source et retourner la conscience est le moyen suprême».

Pilindavatsa se leva de son siège, s'inclina aux pieds du Bouddha et lui dit :

57 «A partir du jour où j'ai résolu de suivre le Bouddha et d'entrer dans le courant, j'ai souvent entendu l'Ainsi-Venu expliquer comment il n'y a rien en ce monde qui apporte le bonheur. Une fois, j'étais en tournée d'aumônes dans la ville, et je réfléchissais sur cette porte du Dharma et je n'ai pas fait attention à une épine empoisonnée sur mon chemin sur laquelle je me suis piqué le pied. Mon esprit était conscient de la forte douleur physique, mais bien que ma conscience faisait l'expérience de la douleur, j'étais également conscient que dans mon coeur pur, il n'y avait ni douleur ni conscience d'icelle.

58 «J'ai aussi pensé: «est-il possible qu'un corps ait deux consciences ?» Ayant réfléchi sur cela pendant un court instant, mon corps et mon esprit sont soudainement devenus vides. Après vingt et un jours, mes écoulements ont disparu et j'ai accompli l'état d'Arhat. Le Bouddha m'a personnellement certifié et a confirmé que j'avais atteint le stade au-delà de l'étude.

59 «Le Bouddha s'enquiert de la parfaite pénétration. Comme j'ai été certifié par cela, purifier la conscience et oublier le corps est le moyen suprême».

Subhuti se leva de son siège, s'inclina aux pieds du Bouddha et lui dit : «Depuis des éons lointains jusqu'à ce jour, mon esprit est resté sans obstacle. Je me rappelle d'aussi nombreuses vies passées qu'il y a de grains de sable dans le Gange. Dès le début, dans le ventre de ma mère, j'ai connu la vacuité et la tranquillité au point que les dix directions sont devenues vides et que j'ai été cause que des êtres ont été certifiés à la nature de la vacuité.

60 «Ayant reçu de l'Ainsi-Venu la révélation que la nature éveillée est véritable vacuité et que la nature de la vacuité est parfaite et claire, j'ai atteint l'état d'Arhat. J'ai soudain pénétré dans la mer de magnifique et claire vacuité de l'Ainsi-Venu. Ma connaissance et mes conceptions sont devenues identiques à celles des Bouddhas. J'ai été certifié comme ayant atteint le stade au-delà de l'étude. Dans la libération de la nature de la vacuité, je reste insurpassé.

61 «Le Bouddha s'enquiert de la parfaite pénétration. Comme j'ai été certifié par cela, tous les phénomènes entrent dans la vacuité jusqu'à ce que la vacuité et ce qui vacuité même disparaissent. Retourner les dharmas à la vacuité est le moyen suprême».

62 Shariputra se leva de son siège, s'inclina aux pieds du Bouddha et lui dit : «Depuis des éons lointains jusqu'à ce jour, mon esprit et mes conceptions sont purs. De la sorte, je suis passé par d'aussi nombreuses naissances qu'il y a de grains de sable dans le Gange. D'un seul regard, je puis comprendre toutes les diverses transformations et changements de ce qui est mondain autant que de ce qui est transcendant sans aucune obstruction.

«J'ai un jour rencontré les frères Kashyapa sur la route, et j'ai marché avec eux. Ils parlaient des causes et des conditions, et je me suis éveillé au sans-limites de mon esprit.

64 «J'ai suivi le Bouddha et j'ai quitté la vie de famille. Ma conscience visuelle est devenue claire et parfaite, j'ai obtenu une grande intrépidité et je suis devenu un Arhat. En tant que l'un des disciples les plus anciens du Bouddha, je suis né de la bouche du Bouddha, né du Dharma par transformation.

65 «Le Bouddha s'enquiert de la parfaite pénétration. Comme j'ai été certifié par cela, que l'esprit et la vue émettent de la lumière et que la lumière irradie à travers la connaissance tout autant que la vue est le moyen suprême».

Le Bodhisattva Valeureux Universel se leva de son siège, s'inclina aux pieds du Bouddha, et lui dit : «J'ai été un Prince du Dharma avec autant d'Ainsi-Venus qu'il y a de grains de sable dans le Gange. Les Ainsi-Venus dans les dix directions disent à leurs disciples qui ont les racines d'un Bodhisattva de cultiver la conduite du Valeureux Universel, appelée d'après moi.

66-67 «Honoré du Monde, j'utilise mon esprit pour écouter et distinguer la connaissance et les conceptions des êtres. En d'autres régions distantes d'autant de domaines qu'il y a de grains de sable dans le Gange, pour chaque être qui prend la résolution de pratiquer la conduite du Valeureux Universel, je monte immédiatement sur mon éléphant à six défenses, et je crée des centaines de milliers de corps redupliqués qui vont en ces endroits. Quoique leurs obstacles puissent être si lourds qu'ils ne puissent me voir, je caresse en secret le sommet de leurs crânes, je les protège et leur apporte le réconfort, et je les aide à réussir.

67 «Le Bouddha s'enquiert de la parfaite pénétration. La cause fondamentale dont je parle est écouter avec l'esprit, distinguer avec aisance et émettre de la lumière. Ceci est le moyen suprême».

68 Sundarananda se leva de son siège, s'inclina aux pieds du Bouddha, et lui dit : «Quand j'ai quitté la maison pour suivre le Bouddha pour entrer dans le courant, j'ai reçu les préceptes complets, mais mon esprit a toujours été trop dispersé pour la samadhi, et je ne pouvais atteindre l'état de ne plus avoir d'écoulements. L'Honoré du Monde a enseigné à Kaushthila et à moi à contempler le point blanc au bout de notre nez.

69 «Dès le départ, j'ai contemplé avec détermination. après trois semaines, j'ai vu que lorsque je respirais, le souffle dans mes narines ressemblait à de la fumée. A l'intérieur, mon corps et mon esprit se sont clarifiés et à l'extérieur, j'ai parfaitement compris que le monde était comme le cristal, vide et pur. L'apparence fumeuse a progressivement disparu et le souffle dans mes narines est devenu blanc.

70 «Mon esprit s'est ouvert et mes écoulements ont pris fin. Chaque inhalation et chaque exhalation du souffle furent transformées en lumière qui a illuminé les dix directions, et j'ai atteint l'état d'Arhat. L'Honoré du Monde a prédit que dans le futur, j'obtiendrais la Bodhi.

«Le Bouddha s'enquiert de la parfaite pénétration. J'y suis arrivé au moyen de la disparition du souffle, jusqu'à ce que celui-ci émette de la lumière et que la lumière éteigne complètement mes écoulements. C'est cela, le moyen suprême».

71 Purnamaitreyaniputra se leva de son siège, s'inclina aux pieds du Bouddha et lui dit : «Pendant de vastes éons, j'ai possédé une éloquence sans obstacle. Quand je discute de la souffrance et de la vacuité, je pénètre profondément dans la réalité ultime. De la même manière, je ne ressens aucune peur lorsque je donne des enseignements subtils et merveilleux à l'assemblée sur les portes secrètes du Dharma d'autant d'Ainsi-Venus qu'il y a de grains de sable dans le Gange.

72 «L'Honoré du Monde savait que j'avais une grande éloquence, et, usant de ce son pour faire tourner la roue du Dharma, il m'a enseigné à propager le Dharma. Je me suis joint au Bouddha pour l'aider à faire tourner la roue du Dharma. J'ai accompli l'état d'Arhat grâce à son rugissement de lion. L'Honoré du Monde m'a certifié comme étant le meilleur pour parler du Dharma.

73 «Le Bouddha s'enquiert de la parfaite pénétration. J'ai utilisé les sons du Dharma pour subjuguer démons et adversaires et pour faire fondre mes écoulements. C'est cela, le moyen suprême».

73-74 Upali se leva de son siège, s'inclina aux pieds du Bouddha et lui dit : «J'ai suivi le Bouddha en personne, lorsqu'il a fui la ville et quitté la vie de famille. J'ai observé l'Ainsi-Venu endurer six années d'ascétisme diligent. J'ai vu l'Ainsi-Venu subjuguer tous les démons, ainsi que les adhérents aux voies extérieures et se libérer de tous les écoulements basés sur le désir mondain et l'avidité.

79 «Je me suis basé sur les enseignements du Bouddha sur les préceptes, comprenant les trois mille comportements impressionnants et les quatre-vingt mille aspects subtils jusqu'à ce que mon karma de nature et celui de la contrainte deviennent purs. Mon corps et mon esprit devinrent tranquilles et j'ai accompli l'état d'Arhat.

84-85 «Dans l'assemblée de l'Ainsi-Venu, je garde le compte des règles qui gouvernent la discipline. Le Bouddha lui-même a certifié le fait que mon esprit maintient les préceptes et que je les cultive sincèrement. Je suis considéré comme étant un des chefs de l'assemblée.

85 «Le Bouddha s'enquiert de la parfaite pénétration. J'ai discipliné le corps jusqu'à ce qu'il atteigne l'aisance et le confort. Alors, j'ai discipliné l'esprit jusqu'à ce qu'il ait atteint la clarté pénétrante. Après quoi mon corps comme mon esprit ont fait l'expérience d'une absorption pénétrante et complète. C'est cela, le moyen suprême».

86 Mahamaudgalyayana se leva de son siège, s'inclina aux pieds du Bouddha et lui dit : «Un jour que j'étais sur la route à faire ma tournée d'aumônes, j'ai rencontré les trois frères Kashyapa &emdash;Uruvilva, Gaya, et Nadi&emdash;qui ont proclamé pour moi le profond principe des causes et des conditions de l'Ainsi-Venu. J'ai immédiatement pris la résolution et j'ai obtenu une grande compréhension.

87 «L'Ainsi-Venu m'a accepté, j'ai été spontanément enveloppé du kashaya et mes cheveux et ma barbe sont tombés d'eux-mêmes. J'ai erré dans les dix directions, n'ayant aucune obstruction incapacitante. Mes pénétrations spirituelles sont estimées insurpassées et j'ai accompli l'état d'Arhat.

88 «Non seulement l'Honoré du Monde, mais les Ainsi-Venus dans les dix directions louent mes pouvoirs spirituels comme étant parfaitement clairs et purs, maîtrisés et sans peur.

88 «Le Bouddha s'enquiert de la parfaite pénétration. Au moyen d'une attention sans relâche à ce qui est profond, la lumière de mon esprit a été révélée, tout comme l'eau se clarifie lorsque la boue décante. A terme, mon esprit est devenu pur et lustré. C'est cela, le moyen suprême».

89 Ucchushma s'avança devant le Bouddha, joignit ses paumes, s'inclina à ses pieds et lui dit : «Je suis encore en mesure de me rappeler à quel point, il y a de nombreux éons, j'étais à l'excès rempli d'avidité et de désir. Le Bouddha appelé Roi de Vacuité était au monde, et il dit que les gens possédés de trop de désir sensuel deviendraient une masse de feu crépitant. Il m'enseigna à contempler la fraîcheur et la chaleur qui se trouvent partout dans mon corps entier.

90-91 «Une lumière spirituel se forma en moi et transforma mes pensées de sensualité excessive en feu de la sagesse. Après cela, tous les Bouddhas m'ont appelé du nom de Tête de Feu.

91 «A cause de la puissance de cette Samadhi de Lumière de Feu, j'ai accompli l'état d'Arhat. J'ai fait un grand voeu à l'effet que chaque fois qu'un Bouddha accomplirait la Voie, je serais un puissant chevalier et que je soumettrais personnellement l'inimitié des démons.

91-92 «Le Bouddha s'enquiert de la parfaite pénétration. J'ai fait usage de la contemplation attentive des effets de la chaleur dans mon corps et mon esprit jusqu'à ce qu'elle devienne sans obstruction et pénétrante et que tous mes écoulements aient été consumés. J'ai produit une brillance aveuglante et j'ai accédé à l'éveil. J'ai produit une brillance éblouissante et suis monté vers l'éveil. C'est cela, le moyen suprême».

92 Le Bodhisattva Maintenance de la Terre se leva de son siège, s'inclina aux pieds du Bouddha, et lui dit : «Je me rappelle lorsque, dans le passé, l'Ainsi-Venu Lumière Universelle est apparu dans le monde. J'étais un Bhikshu qui travaillait continuellement à niveler les routes principales, les quais de traversiers, et les points dangereux dans le sol, là où le manque d'entretien aurait pu gêner ou endommager les voitures. Je faisais tout, de la construction de ponts au transport de sable.

93 «Grâce à l'apparition de Bouddhas illimités dans le monde, j'étais diligent en ce dur labeur. S'il y avait des gens qui attendaient près des murs ou des portes des cités, et qui avaient besoin de quelqu'un pour transporter leurs biens, je les portais tout au long jusqu'à leur destination, je posais là leurs biens et repartais sans prendre de récompense.

94 «Lorsque le Bouddha Vipaçyin apparut au monde, il y avait partout la famine. Je transportais les gens sur mon dos, et peu importe la distance, je n'acceptais jamais qu'une petite pièce. S'il y avait un char à boeufs pris dans la vase, je faisais usage de ma force spirituelle pour pousser les roues hors de l'ornière et résoudre le problème.

95 «Un jour un roi invita le Bouddha à une fête végétarienne. A cette époque, je servais le Bouddha en nivelant le chemin pour lui au fur et à mesure de ses pas. L'Ainsi-Venu Vipaçyin me caressa la tête et dit: «Tu dois niveler le sol de ton esprit, et alors tout le reste en ce monde sera de niveau».

95 «Immédiatement, mon esprit s'est ouvert et j'ai vu comment les particules de terre qui composent mon propre corps n'étaient en rien différentes de toutes les autres qui composent le monde. Ces particules de poussière ne sont pas en conflit avec notre nature, au point que même la lame d'une épée ne peut pas leur faire de mal.

96 «Au sein de la nature du Dharma je me suis éveillé à la patience avec la non-production des dharmas et j'ai accompli l'état d'Arhat. Mon esprit est revenu et je suis maintenant au rang des Bodhisattvas. En entendant l'Ainsi-Venu proclamer la Merveilleuse Fleur de Lotus, le niveau de la connaissance et de la vision du Bouddha, j'ai déjà été certifié comme ayant compris, et je suis un des chefs de cette assemblée.

97 «Le Bouddha s'enquiert de la parfaite pénétration. En contemplant attentivement le corps et l'environnement, j'ai vu que ces deux poussières impures sont exactement la même. Fondamentalement, tout est le Trésor de l'Ainsi-Venu, mais c'est alors que la fausseté surgit et crée la poussière impure. Une fois cette poussière impure éliminée, la sagesse est parfaite, et on accomplit la Voie insurpassée. C'est cela, le moyen suprême».

La Pure Jeunesse Clair-de-Lune se leva de son siège, s'inclina aux pieds du Bouddha et lui dit : «Je me rappelle qu'il y a longtemps, au-delà d'éons aussi nombreux qu'il y a de grains de sable dans le Gange, il y eut dans le monde un Bouddha appelé Dieu-de-l'Eau, qui enseignait à tous les Bodhisattvas à cultiver la contemplation de l'eau et à entrer en samadhi.

98 «J'ai réfléchi à la façon dont l'essence de l'eau n'est pas en discorde à travers tout le corps. J'ai commencé par le mucus, le flegme, la salive, la moelle et le sang, et j'ai passé à l'urine et aux excrément. Au cours de sa circulation à travers mon corps, la nature de l'eau restait la même. J'ai vu que l'eau dans mon corps n'était en rien différente de celle qui se trouve dans le monde extérieur, même dans les terres royales aux bannières flottantes avec leurs mers d'eaux parfumées.

99 «A cette époque, lorsque j'ai eu réussi cette contemplation de l'eau, je ne pouvais voir que l'eau. Je n'étais pas encore arrivé au-delà de mon corps physique.

«J'étais un Bhikshu à l'époque, et un jour que je me trouvais en dhyâna dans ma chambre, un de mes disciples jeta un regard par la fenêtre et ne vit que de l'eau claire qui emplissait toute la chambre. Il ne vit rien d'autre.

100 «Le garçon était jeune, et ne sachant mieux, il prit une tuile et la jeta dans l'eau. Elle frappa l'eau en faisant «clonk». Il regarda tout autour avant de repartir. Lorsque je sortis de ma concentration, je pris soudain conscience d'une douleur au coeur, et je me sentis comme Shariputra a dû se sentir lorsqu'il a rencontré ce cruel fantôme.

101 «Je me suis dit : «Je suis déjà un Arhat et j'ai abandonné depuis longtemps les conditions qui apportent la maladie. Pourquoi est-ce que je ressens soudain cette douleur dans mon coeur? Suis-je sur le point de perdre ma position de non-retraite?'

101-102 «C'est alors que le jeune revint promptement vers moi et me raconta ce qui s'était produit. Je lui dis donc rapidement : «Lorsque tu reverras cette eau, patauge dans cette eau, et enlève la tuile». Le garçon était obéissant, de sorte que lorsque je rentrai en samadhi, il vit l'eau à nouveau ainsi que la tuile, ouvrit la porte, et l'enleva. Lorsque je ressortis de concentration, mon corps était comme avant.

102 «J'ai rencontré d'innombrables Bouddhas et j'ai cultivé ainsi jusqu'à la venue de l'Ainsi-Venu, Roi des Pénétrations Maîtresses des Montagnes et des Mers. Puis j'ai fini par ne plus avoir de corps. Ma nature et les mers d'eaux parfumées à travers toutes les dix directions étaient identiques avec la Véritable Vacuité, sans aucune dualité ni différence. Je suis maintenant en compagnie de l'Ainsi-Venu et on me connaît sous le nom de Pure Jeunesse, et je me suis joint à l'assemblée des Bodhisattvas.

103 «Le Bouddha s'enquiert de la parfaite pénétration. Grâce à la nature de l'eau, j'ai pénétré dans le flot de la saveur unique, j'ai obtenu la patience avec la non-production des dharmas, et j'ai atteint la perfection de la Bodhi. C'est cela, le moyen suprême».

104 Le Prince du Dharma Lumière Vaidurya se leva de son siège, s'inclina aux pieds du Bouddha, et lui dit : «Je me rappelle encore qu'à travers des éons aussi nombreux que les grains de sable dans le Gange jusqu'à l'époque d'un Bouddha appelé Son Sans Limites, qui enseignait aux Bodhisattvas que l'éveil fondamental est merveilleux et clair. Il leur enseignait à contempler ce monde et les corps physiques de tous les êtres comme autant de fausses conditions propulsées par la force du vent.

104 «A cette époque, j'ai contemplé la position du monde, et j'ai regardé le passage du temps en ce monde. J'ai réfléchi sur le mouvement et l'immobilité de mon corps. J'ai considéré le surgissement des pensées dans mon esprit. Il n'y avait pas de différence entre ces sortes de mouvement; elles étaient toutes semblables.

105 «Alors, j'ai compris que la nature du mouvement ne vient de nulle part, et ne va nulle part. Chaque particule de matière à travers les dix directions et chaque être plongé dans l'illusion ne sont qu'une seule et même fausseté vide.

105-106 «A terme, les êtres dans chacun des mondes des trois mille millions de systèmes de mondes étaient comme autant de moustiques confinés dans un vase, bourdonnant de façon monotone. Pris dans ces quelques pouces carrés, ils bourdonnent dans un crescendo affolant. Peu après, j'ai rencontré le Bouddha, j'ai atteint la patience avec la non-existence des êtres et des dharmas.

106 «Mon esprit s'est alors ouvert, et j'ai pu voir le pays du Bouddha Immuable à l'est. Je suis devenu un Prince du Dharma et j'ai servi les Bouddhas des dix directions. Mon corps et mon esprit émettent une lumière qui les rend complètement clair et translucide.

107 «Le Bouddha s'enquiert de la parfaite pénétration. J'ai contemplé la puissance du vent comme dépourvue de quoi que ce soit à quoi on puisse se fier, je me suis éveillé à l'esprit de la Bodhi et suis entré en samadhi, entremêlé à l'esprit unique et merveilleux, transmis par tous les Bouddhas des dix directions. C'est cela, le moyen suprême».

107 Le Bodhisattva Trésor de Vacuité se leva de son siège, s'inclina aux pieds du Bouddha, et lui dit :«L'Ainsi-Venu et moi-même avons atteint des corps sans limites lorsque nous étions avec le Bouddha Lumière de la Samadhi.

108 «A cette époque, j'avais dans mes mains quatre énormes perles précieuses, qui brillaient sur des terres de Bouddhas aussi nombreuses que des grains de poussière dans les dix directions, les transformant en vacuité.

108 «Dans mon esprit apparut un grand et parfait miroir et il en sortit quatre sortes de lumière précieuse, merveilleuse, subtile qui se déversaient dans les dix directions jusqu'aux limites les plus lointaines de la vacuité.

109 «Toutes les terres royales ornées de bannières se reflétaient dans ce miroir et passaient à travers mon corps. Cette interaction était totalement sans obstacle, car mon corps était comme la vacuité.

109 «Comme mon esprit était devenu complètement souple, je pouvais entrer à mon aise dans autant de pays qu'il y a de fins grains de poussière et pouvait accomplir le travail du Bouddha à grande échelle.

110 «J'ai obtenu ce grand pouvoir spirituel en contemplant en détail comment les quatre éléments manquent de toute fiabilité; comment la naissance et la cessation des pensées fausses n'est en rien différente de la vacuité; comment toutes les terres de Bouddha sont fondamentalement les mêmes. Une fois que j'ai eu réalisé cette identité, j'ai obtenu la patience avec la non-existence des êtres et des dharmas.

111 «Le Bouddha s'enquiert de la parfaite pénétration. Je me suis servi de la contemplation du sans-limites de la vacuité pour entrer en samadhi et atteindre un pouvoir merveilleux et une clarté parfaite. C'est cela, le moyen suprême».

111 Le Bodhisattva Maitreya se leva de son siège, s'inclina aux pieds du Bouddha et lui dit : «Je me rappelle quand, il a autant d'éons qu'il y a de fins grains de poussière, un Bouddha appelé Lumière du Soleil, de la Lune et de la Lampe est apparu dans le monde. Sous ce Bouddha j'ai quitté la vie de famille; et pourtant j'étais profondément à la recherche de la gloire mondaine, et j'aimais m'associer avec des gens appartenant aux bonnes familles.

115 «C'est alors que l'Honoré du Monde m'a enseigné à cultiver la Concentration de Conscience seule, et que je suis entré en samadhi. Pendant de nombreux éons, j'ai usé de cette samadhi alors que je servais des Bouddhas aussi nombreux qu'il y a de grains de sable dans le Gange. Ma recherche de la gloire mondaine et d'un nom ont complètement cessé et ne s'est jamais plus manifestée.

116 «Lorsque le Bouddha Lampe Brûlante est apparu en ce monde, j'ai finalement accompli la Samadhi de Conscience insurpassé, merveilleusement parfaite.

116-117 «J'ai continué jusqu'à ce que, aux extrémités de l'espace vide, toutes les terres de l'Ainsi-Venu, qu'elles soient pures ou souillées, existantes ou non-existantes, soient des transformations qui n'apparaissaient que dans mon propre esprit.

117 «Honoré du Monde, parce que je comprends la Conscience Seule, des Ainsi-Venus sans limites proviennent de cette nature de la conscience. Maintenant, j'ai reçu cette prédiction que je serai le prochain à prendre la place du Bouddha.

117-118 «Le Bouddha s'enquiert de la parfaite pénétration. J'ai contemplé intensément les dix directions comme tirant leur origine de la seule conscience. Lorsque la conscience est parfaite et claire, on parfait la sagesse qui perçoit la réalité ultime. On laisse derrière de compter sur les autres, et l'attachement à des calculs incessants, et on atteint la patience avec la non-existence des êtres et des dharmas. C'est cela, le moyen suprême».

119 Le Prince du Dharma Grande Force, de même que cinquante-deux collègues Bodhisattvas, se levèrent de leurs sièges, s'inclinèrent aux pieds du Bouddha et lui dirent:

120 «Je me rappelle quand, il y a autant d'éons qu'il y a de grains de sable dans le Gange, un Bouddha appelé Lumière Sans Limites est apparu dans le monde. Au cours de ce même éon, il y eut douze Ainsi-Venus successifs, dont le dernier s'est appelé le Bouddha Lumière surpassant celle du Soleil et de la Lune. Ces Bouddhas m'ont enseigné la Samadhi de la Récitation Bouddhique :

120-121 «Suppose deux personnes, dont une se rappellerait toujours l'autre, alors que cette dernière aurait entièrement oublié la première. Même si ces deux personnes devaient se rencontrer ou se voir, ce serait pareil, qu'elles se rencontrent et se voient ou non.

123 «D'un autre côté, si deux personnes développent une mémoire intense l'une de l'autre, alors, une vie après l'autre, ils seront l'un par rapport à l'autre comme un objet et son ombre, et ils ne seront jamais séparés.

124 «Les Ainsi-Venus dans les dix directions sont tendrement préoccupés des êtres sensibles tout comme une mère se rappelle son fils. Mais si le fils s'enfuit, à quoi bon que sa mère s'en préoccupe? Cependant, si ce fils se rappelle de sa mère de la même manière que celle-ci se rappelle de lui, alors vie après vie, cette mère et ce fils ne seront jamais bien éloignés l'un de l'autre.

«Si les êtres sensibles se rappellent du Bouddha et le gardent à l'esprit, ils le verront certainement maintenant et dans le futur.

125 «Etant proches du Bouddha, même sans l'aide d'expédients, ils s'éveilleront par eux-mêmes.

«C'est comme une personne qui, une fois parfumée par l'encens, transporte le parfum sur son corps. C'est ce qu'on appelle l'ornement du parfum et de la lumière.

125-126 «Sur la base de la causalité, j'ai fait usage de la conscience du Bouddha pour être patient avec le non surgissement des êtres autant que des dharmas. Maintenant, en ce monde je m'assemble avec tous ceux qui sont conscients du Bouddha, et je les ramène à la Terre Pure.

126 «Le Bouddha s'enquiert de la parfaite pénétration. Je ne choisirais aucun autre moyen que celui qui consiste à rassembler les facultés des six sens par l'usage continuel de la pure conscience du Bouddha pour obtenir la samadhi. C'est là le moyen suprême».

Shurangama Sutra, Volume 5, Deuxième Partie, Texte du Sûtra:

 

124 «Si des êtres sensibles se rappellent le Bouddha et le gardent à l'esprit, ils le verront certainement maintenant et à l'avenir.

125 «Etant proches du Bouddha, même sans l'aide d'expédients, ils s'éveilleront par eux-mêmes.

«C'est comme une personne qui, une fois parfumée par l'encens, transporte le parfum sur son corps. C'est ce qu'on appelle l'ornement de le parfum et de la lumière.

125-126 «Sur la base de la causalité, j'ai fait usage de la conscience du Bouddha pour être patient avec le non surgissement des êtres autant que des dharmas. Maintenant, en ce monde je m'assemble avec tous ceux qui sont conscients du Bouddha, et je les ramène à la Terre Pure.

126 «Le Bouddha s'enquiert de la parfaite pénétration. Je ne choisirais aucun autre moyen que celui qui consiste à rassembler les facultés des six sens par l'usage continuel de la pure conscience du Bouddha pour obtenir le samadhi. C'est là le moyen suprême.»

127 Alors, le Bodhisattva qui Contemple les Sons du Monde (Avalokiteçvara) se leva de son siège, s'inclina aux pieds du Bouddha, et lui dit :

131)«Honoré du Monde, je me rappelle qu'il y eut dans le monde, il y a autant d'éons qu'il y a de grains de sable dans le Gange, un Bouddha appelé Celui qui Contemple les Sons du Monde. J'ai pris la résolution de Bodhi alors que j'étais en compagnie de ce Bouddha, qui m'a enseigné à entrer en samadhi au moyen d'un processus d'écoute et de réflexion.

131-132 «Au départ, je suis entré dans le flot de l'écoute et j'ai oublié l'endroit où j'étais entré. Comme autant cet endroit que l'entrée étaient calmes, les deux attributs de mouvement et d'immobilité se sont annulés mutuellement et n'ont pas surgi. Après quoi, en avançant graduellement, l'écoute et ce qui était entendu ont disparu tous deux. Une fois que l'écoute eût pris fin, il n'y avait plus rien à quoi se fier, et autant la conscience que ses objets devinrent vides. Lorsque la vacuité de la conscience eut été ultimement parfaite, la vacuité et ce qui était vidé cessèrent également d'être. Lorsque la naissance et la cessation eurent disparu, la tranquillité fut révélée.

134 «Soudain, j'ai transcendé le mondain et le transcendantal, et une parfaite clarté a prévalu à travers les dix direction. J'ai obtenu deux états suprêmes.

134 «Tout d'abord, j'ai fait l'union au-dessus avec l'esprit merveilleusement éveillé fondamental de tous les Bouddhas des dix directions, et j'en ai tiré une force de compassion égale à celle de tous les Bouddhas, Ainsi-Venus.

134 «En second, j'ai fait l'union en dessous avec tous les êtres dans les six voies, et j'en ai tiré un regard bienveillant pour tous les êtres sensibles.

135-136 «Honoré du Monde, parce que j'ai servi et que j'ai fait des offrandes à l'Ainsi-Venu qui Contemple les Sons du Monde, j'ai reçu de cet Ainsi-Venu une transmission du Vajra-Samadhi de Tous les Etres qui sont comme une Illusion lorsqu'on est Plongé dans l'Ecoute et qu'on Cultive l'Ecoute. Parce que j'ai acquis une force de compassion égale à celle de tous les Bouddhas, les Ainsi-Venus, j'ai atteint trente-deux corps de réaction et j'ai pénétré toutes les terres.

136-137 «Honoré du Monde, si les Bodhisattvas entrent en samadhi et progressent dans leur culture jusqu'à ce qu'ils mettent fin aux écoulements et qu'ils montrent la perfection de leur entendement supérieur, j'apparaîtrai sous la forme d'un Bouddha et je leur exposerai le Dharma, faisant en sorte qu'ils atteignent la libération.

137 «Si ceux qui étudient sont tranquilles et ont une merveilleuse clarté et montrent la perfection de leur magnificence supérieure, je leur apparaîtrai sous la forme d'un Eveillé en Solitaire et je leur exposerai le Dharma, faisant en sorte qu'ils atteignent la libération.

138 «Si ceux qui étudient on rompu les douze conditions causales, et, ayant rompu ces conditions, révèlent une nature suprême, et montrent la perfection de la magnificence, je leur apparaîtrai sous la forme d'un Eveillé aux Conditions et je leur exposerai le Dharma, faisant en sorte qu'ils atteignent la libération.

140 «Si ceux qui étudient ont atteint la vacuité des Quatre Vérités, et, par leur culture de la Voie, peuvent entrer dans la tranquillité et montrer la perfection de la magnificente nature, je leur apparaîtrai sous la forme d'un Auditeur et je leur exposerai le Dharma, faisant en sorte qu'ils atteignent la libération.

140-141 «Si des êtres souhaitent avoir l'esprit clair et éveillé et ainsi ne se livrent pas aux désirs mondains, souhaitant purifier leurs corps, je leur apparaîtrai sous la forme d'un Brahma Roi et je leur exposerai le Dharma, faisant en sorte qu'ils atteignent la libération.

141 «Si des êtres souhaitent être des dirigeants célestes et diriger des êtres célestes, je leur apparaîtrai sous la forme d'un Shakra et je leur exposerai le Dharma, ce qui leur permettra d'accomplir leur voeu.

142 «Si des êtres souhaitent atteindre à la maîtrise physique de soi et errer à travers les dix directions, je leur apparaîtrai sous la forme d'un dieu du Ciel de la Maîtrise de Soi et je leur exposerai le Dharma, ce qui leur permettra d'accomplir leur voeu.

143 «Si des êtres souhaitent atteindre à la maîtrise physique de soi et voler à travers l'espace, je leur apparaîtrai sous la forme d'un dieu du Ciel de la Grande Maîtrise de Soi et je leur exposerai le Dharma, ce qui leur permettra d'accomplir leur voeu.

143 «Si des êtres aiment à gouverner des fantômes et des esprits afin de secourir et de protéger leurs nations, je leur apparaîtrai sous la forme d'un grand général céleste et je leur exposerai le Dharma, ce qui leur permettra d'accomplir leur voeu.

144 «Si des êtres aiment à gouverner le monde afin de protéger les êtres, je leur apparaîtrai sous la forme de l'un des Quatre Rois Célestes et je leur exposerai le Dharma, ce qui leur permettra d'accomplir leur voeu.

144 «Si des êtres ont plaisir à naître dans des palais célestes et à fréquenter les fantômes et les esprits, je leur apparaîtrai sous la forme d'un prince des royaumes des Quatre Rois Célestes et je leur exposerai le Dharma, ce qui leur permettra d'accomplir leur voeu.

145 «Si des êtres aimeraient être rois des peuples, je leur apparaîtrai sous la forme d'un roi humain et je leur exposerai le Dharma, ce qui leur permettra d'accomplir leur voeu.

145-146 «Si des êtres ont plaisir à être chefs de clans que les gens du monde respectent et à qui on cède le passage, je leur apparaîtrai sous la forme d'un ancien et je leur exposerai le Dharma, ce qui leur permettra d'accomplir leur voeu.

146 «Si des êtres se complaisent à discuter les classiques et se tiennent élevés et purs, je leur apparaîtrai sous la forme d'un upasaka et je leur exposerai le Dharma, ce qui leur permettra d'accomplir leur voeu.

147 «Si des êtres ont plaisir à gouverner leur pays et à régler les affaires de l'Etat, je leur apparaîtrai sous la forme d'un haut-fonctionnaire et je leur exposerai le Dharma, ce qui leur permettra d'accomplir leur voeu.

147 «Si des êtres aiment la divination et les incantations et souhaitent se garder et se protéger, je leur apparaîtrai sous la forme d'un Brahmane et je leur exposerai le Dharma, ce qui leur permettra d'accomplir leur voeu.

148 «Si des hommes aiment l'étude et veulent quitter la vie de famille et garder les préceptes et les règles, je leur apparaîtrai sous la forme d'un Bhikshu et je leur exposerai le Dharma, ce qui leur permettra d'accomplir leur voeu.

150 «Si des femmes aiment l'étude et veulent quitter la vie de famille et garder les préceptes et les règles, je leur apparaîtrai sous la forme d'une Bhikshuni et je leur exposerai le Dharma, ce qui leur permettra d'accomplir leur voeu.

151 «Si des hommes ont plaisir à garder les cinq préceptes, je leur apparaîtrai sous la forme d'un upasaka et je leur exposerai le Dharma, ce qui leur permettra d'accomplir leur voeu. Si des femmes souhaitent maintenir les cinq préceptes, je leur apparaîtrai sous la forme d'une upasika et je leur exposerai le Dharma, ce qui leur permettra d'accomplir leur voeu.

151-152 «Si des femmes veulent gouverner les affaires internes de leur maisonnée ou de leur pays, je leur apparaîtrai sous la forme d'une reine, d'une noble dame, ou d'un tuteur de dames de cour et je leur exposerai le Dharma, ce qui leur permettra d'accomplir leur voeu.

152 «Si de jeunes hommes souhaitent demeurer purs, je leur apparaîtrai sous la forme d'un garçon vierge et je leur exposerai le Dharma, ce qui leur permettra d'accomplir leur voeu.

152 «Si des jeunes filles veulent rester vierges et ne souhaitent pas se marier, je leur apparaîtrai sous la forme d'un jeune vierge et je leur exposerai le Dharma, ce qui leur permettra d'accomplir leur voeu.

153 «Si des êtres célestes souhaitent échapper à leur destin céleste, je leur apparaîtrai sous la forme d'un dieu et je leur exposerai le Dharma, ce qui leur permettra d'accomplir leur voeu.

153 «Si des dragons veulent quitter leur lot d'être des dragons, je leur apparaîtrai sous la forme d'un dragon et je leur exposerai le Dharma, ce qui leur permettra d'accomplir leur voeu.

154 «Si des yakshas veulent échapper à leur présent destin, je leur apparaîtrai sous la forme d'un yaksha et je leur exposerai le Dharma, ce qui leur permettra d'accomplir leur voeu.

155 «Si des gandharvas souhaitent être libérés de leur destin, je leur apparaîtrai sous la forme d'un gandharva et je leur exposerai le Dharma, ce qui leur permettra d'accomplir leur voeu.

155 «Si des asuras (Titans) souhaitent être libérés de leur destin, je leur apparaîtrai sous la forme d'un asura et je leur exposerai le Dharma, ce qui leur permettra d'accomplir leur voeu.

157 «Si des kinnaras souhaitent transcender leur destin, je leur apparaîtrai sous la forme d'un kinnara et je leur exposerai le Dharma, ce qui leur permettra d'accomplir leur voeu.

157 «Si des mahoragas souhaitent être libérés de leur destin, je leur apparaîtrai sous la forme d'un mahoraga et je leur exposerai le Dharma, ce qui leur permettra d'accomplir leur voeu.

158 «Si des êtres humains aiment être des gens et cultiver, je leur apparaîtrai sous forme humaine et je leur exposerai le Dharma, ce qui leur permettra d'accomplir leur voeu.

158 «Si des non-humains, soit avec une forme ou sans forme, soit avec pensée soit sans pensée, languissent d'être libérés de leur destin, je leur apparaîtrai dans un corps semblable au leur et je leur exposerai le Dharma, ce qui leur permettra d'accomplir leur voeu.

159 «Ceux-ci sont ce qu'on appelle les trente-deux corps de réaction merveilleusement purs qui entrent dans toutes les terres. Ils viennent à être grâce à la merveilleuse force sans effort et la maîtrise de soi du Samadhi de Devenir Plongé dans l'Ecoute et la Culture de l'Ecoute.

160 «Honoré du Monde, également à cause de la merveilleuse force sans effort de ce Vajra-Samadhi de Devenir Plongé dans l'Ecoute et la Culture de l'Ecoute, j'ai une douce empathie pour tous les êtres dans les six voies à travers les dix directions et les trois périodes de temps. Sur la base de mes réalisations physiques et mentales, je peux faire en sorte que les êtres qui rencontrent mes avatars reçoivent les vertus méritoires des quatorze sortes d'intrépidité.

161 D'abord : parce que je ne contemple pas les sons en eux-mêmes, mais bien plutôt le contemplateur, je peux permettre aux êtres à travers les dix directions qui souffrent et qui sont en détresse d'atteindre à la libération en contemplant leurs sons de récitation de mon nom.

161 «En second : comme je peux tourner ma connaissance et mes visions à l'intérieur, je peux empêcher les êtres qui sont pris dans un feu ardent d'en être brûlés.

162 «Troisièmement : comme je peux tourner ma contemplation et mon écoute à l'intérieur, je peux empêcher les êtres qui sombrent dans les eaux profondes de se noyer.

162 «Quatrièmement : comme mes pensées fausses sont tranchées et que mon esprit est sans pensées de meurtre ou de nuisance, je peux empêcher les êtres qui pénètrent dans le territoire des fantômes d'être objet de nuisances.

163 «Cinquièmement : comme je suis plongé dans l'écoute et que j'ai réalisé ce qu'est l'écoute, de telle sorte que les six organes sensoriels ont été dissous et sont redevenus identiques avec l'écoute, je peux empêcher les êtres d'être blessés, en faisant en sorte que les couteaux se brisent en morceaux. Je peux faire en sorte que les épées n'aient pas plus d'effet que si elle coupaient l'eau ou que si quelqu'un soufflait sur la lumière.

164 «Sixièmement : comme mon écoute est devenue si compénétrante et mon énergie essentielle claire, la lumière pénètre le Domaine du Dharma de telle sorte qu'il ne demeure aucune obscurité. C'est ainsi que je peux préserver les êtres des yakshas, rakshasas, kumbhetas, piçachas, et putanas en empêchant ces fantômes de les voir même s'ils s'en approchent.

165 «Septièmement : comme la nature du son a complètement fondu, et grâce à la contemplation, mon écoute est retournée à elle-même; laissant tomber l'implication avec les objets des sens faux et impurs, je peux libérer les êtres des liens des cangues et des chaînes.

166 «Huitièmement : lorsqu'il n'y a plus de son et que l'écoute est parfaite, un pouvoir de compassion totale surgit et je protège des voleurs les êtres qui voyagent sur une route dangereuse.

166 «Neuvièmement : lorsque l'écoute m'habite, il se produit une séparation des objets impurs qui fait que les formes n'agissent plus en tant que voleurs. Alors je peux permettre de laisser le plaisir, l'avidité et le désir loin derrière.

168 «Dixièmement : quand le son est si pur qu'il n'y a pas d'objet impur, l'organe sensoriel et l'état externe se trouvent parfaitement fusionnés, et rien n'est apparié à rien d'autre. Alors, je peux permettre aux êtres qui sont pleins de colère et de haine de cesser d'être haineux.

170 «Onzièmement : quand les objets impurs ont disparu, une lumière part en spirale, et le Domaine du Dharma ainsi que le corps et l'esprit sont comme du cristal, transparent et sans obstacle. Alors, je peux permettre à tous les êtres sombres et obtus dont les natures sont sans obstacle &emdash; tous icchantikas &emdash; pour qu'ils soient pour toujours libres de la stupidité et de l'obscurité.

172-173 «Douzièmement : lorsque la forme se dissipe et retourne à l'audition, alors immobile au sein de l'immobile Bodhimeta je peux voyager parmi les êtres sans rien déranger dans leurs mondes; je peux passer par les dix directions en faisant des offrandes à autant de Bouddhas, Ainsi-Venus, qu'il y a de fins grains de poussière. Aux côtés de chaque Bouddha je deviens un Prince du Dharma, et je peux permettre aux êtres sans enfants à travers tout le Domaine du Dharma qui souhaitent avoir des fils de recevoir la bénédiction de fils méritoires, vertueux, et sages.

173 «Treizièmement : grâce à la pénétration des six organes sensoriels, la lumière et ce qui est éclairé ne sont pas deux. Embrassant les dix directions, un grand miroir parfait se tient dans le Trésor Vide de l'Ainsi-Venu. J'hérite des portes secrètes du Dharma d'autant d'Ainsi-Venus qu'il y a de fins grains de poussière à travers les dix directions, et je les reçois sans perte. Je peux permettre aux êtres sans enfants à travers tout le Domaine du Dharma qui souhaitent avoir des filles de recevoir la bénédiction de très jolies filles qui sont droites, vertueuses et obéissantes et que tout le monde chérit et respecte.

174 «Quatorzièmement : Dans ce système de trois mille millions de mondes avec ses milliards de soleils et de lunes, autant de princes du Dharma qu'il y a de grains de sable dans soixante-deux Ganges apparaissent dans le monde, cultivent le Dharma, et agissent en tant que modèles afin d'enseigner et de transformer les êtres. Ils répondent aux êtres au moyen d'expédients et de la sagesse, de manière différente pour chacun.

175 «Cependant, parce que j'ai obtenu la parfaite pénétration de l'organe sensoriel et que j'ai découvert la merveille de la porte de l'oreille, grâce à quoi mon corps et mon esprit ont inclus de façon subtile et miraculeuse tout le Domaine du Dharma, je peux permettre aux êtres qui invoquent mon nom d'obtenir autant de mérite et de vertu qu'en pourrait obtenir une personne qui invoquerait les noms de tous les princes du Dharma en nombre équivalent aux grains de sable dans soixante-deux Ganges.

176 «Honoré du Monde, le mérite de mon seul nom est le même que celui de tous ces nombreux noms, parce que j'ai obtenu une pénétration véritable et parfaite grâce à ma culture.

«C'est ce qu'on appelle les quatorze pouvoirs de conférer l'intrépidité; c'est grâce à eux que je bénit les êtres vivants.

177 «Qui plus est, Honoré du Monde, parce que j'ai obtenu une parfaite pénétration et que j'ai cultivé la voie de la certification qui est sans égale, j'ai été aussi doté de quatre vertus inconcevables et merveilleuses sans effort.

«D'abord : parce que j'ai atteint la merveille miraculeuse d'entendre l'esprit, l'essence de l'esprit a été libérée de l'organe et des états de l'ouïe. En conséquence, il n'y a aucune distinction entre la vue, l'ouïe, la sensation, la connaissance, etc. L'éveil est devenu un éveil simple, de fusion parfaite, pur et précieux. Pour cette raison, je suis en mesure de manifester de nombreuses apparences merveilleuses et de proclamer des mantras spirituels secrets sans limites.

178 «Parmi celles-là, je peux apparaître avec une tête ou trois têtes, cinq têtes, sept têtes, neuf têtes, onze têtes etc., y-compris avec cent-huit têtes, un millier de têtes, dix-mille têtes ou quatre-vingt quatre mille têtes vajra;

178 «deux bras, quatre bras, six bras, huit bras, dix bras, douze bras, quatorze, seize, dix-huit bras ou vingt bras, vingt-quatre bras etc. jusqu'à même cent-huit bras, mille bras, dix-mille bras ou quatre-vingt quatre mille bras de mûdra;

179 «deux yeux, trois yeux, quatre yeux, neuf yeux, etc. y-compris cent-huit yeux, mille yeux, dix-mille yeux ou quatre-vingt quatre mille yeux purs et précieux, parfois pleins de compassion, parfois terrifiants, parfois en samadhi, parfois faisant preuve de sagesse, afin de venir au secours et de protéger les êtres sensibles afin qu'ils atteignent une grande maîtrise de soi.

180 «Deuxièmement : parce que l'ouïe et la considération ont échappé aux six objets d'impureté, de même que le son franchit un mur, elles ne pouvaient plus être gênées. C'est pour cette raison que j'ai la merveilleuse capacité de manifester une forme après l'autre et de réciter mantra sur mantra. Ces formes et ces mantras chassent les craintes des êtres sensibles. C'est pourquoi, à travers les dix directions, en autant de terres qu'il y a de fins grains de poussière, je suis connu comme celui qui accorde la capacité de ne pas avoir peur.

180-181 «Troisièmement : parce que j'ai cultivé la pénétration et la purification fondamentales et merveilleuses de l'organe des sens, partout où je me rends dans n'importe quel monde, je peux inspirer aux êtres d'offrir leurs vies et leurs biens pour rechercher ma sympathie.

181 «Quatrièmement : parce que j'ai obtenu l'esprit du Bouddhas et que j'ai été certifié comme ayant atteint la fin ultime, je peux faire des offrandes de rares trésors aux Ainsi-Venus des dix directions et aux être des six sentiers à travers tout le Domaine du Dharma.

182 «Si des êtres cherchent un époux ou une épouse, ils peuvent obtenir un époux ou une épouse. S'ils cherchent des enfants, ils peuvent avoir des enfants. S'ils cherchent le samadhi, ils obtiennent le samadhi; s'ils recherchent une longue vie, ils obtiennent une longue vie, etc., jusqu'à s'ils cherchent le grand Nirvâna, ils obtiennent le grand Nirvâna.»

182-183 «Le Bouddha s'enquiert de la parfaite pénétration. Par le portail de l'oreille, j'ai obtenu un samadhi parfait et illuminant qui m'a permis de réagir aisément aux esprits des être. En pénétrant dans le courant jusqu'à revenir à la nature et obtenir le samadhi, j'ai accompli la Bodhi. C'est là le moyen suprême».

183 «Honoré du Monde, ce Bouddha, l'Ainsi-Venu, a fait mon éloge comme ayant bien obtenu la porte du Dharma de la parfaite pénétration. Dans la grande assemblée, il m'a accordé une prédiction et le nom de Celui qui Contemple les Sons du Monde.

183-184 «Parce que ma contemplation et mon écoute sont parfaitement claires dans les dix directions, le nom de Celui qui Contemple les Sons du Monde envahit tous les domaines dans les dix directions.»

184)Alors l'Honoré du Monde sur son trône du Lion émit simultanément de ses cinq extrémités une lumière radieuse qui brilla loin à travers les dix directions pour baigner la tête d'autant d'Ainsi-Venus et de Princes du Dharma Bodhisattvas qu'il y a de grains de poussière.

185)Tous ces Ainsi-Venus émirent également de leurs cinq extrémités des lumières radieuses qui étaient aussi nombreuses que des grains de poussière et qui venaient des différentes directions baigner la tête du Bouddha tout comme celles des grands Bodhisattvas et Arhats de l'assemblée.

185 Les bosquets, les arbres, les bassins, et les étangs proclamèrent tous le son du Dharma. Les lumières se mélangeaient et s'entremêlaient comme un réseau soyeux serti de joyaux. Tout le monde dans cette grande assemblée fit l'expérience de cet événement sans précédent et atteignit le Vajra Samadhi.

186)Alors des cieux tombèrent des centaines de précieuses fleurs de lotus en diverses variétés et combinaisons de bleu, de jaune, de rouge et de blanc. Tout l'espace dans les dix directions tourna de la couleur des sept joyaux.

186 Ce monde Saha, la grande terre elle-même avec ses montagnes et ses rivières disparut totalement, et tout ce qui pouvait être vu étaient des terres aussi nombreuses que des grains de poussière se réunissant en un seul domaine. De purs chants de louanges s'entendirent spontanément de partout en célébration.

187)Alors l'Ainsi-Venu dit au Prince du Dharma Manjuçri : «Tu devrais maintenant contempler ce vingt-cinq grands Bodhisattvas et Arhats qui sont au-delà de l'étude. Chacun d'eux a expliqué l'expédient initial de sa réalisation de la Voie. Tous disent avoir cultivé la véritable et réelle pénétration parfaite. Leur culture est égale sans distinctions de supériorité et d'infériorité ni d'antériorité ou de postériorité.

188 «Je souhaiterais maintenant faire en sorte qu'Ananda s'éveille, et c'est pourquoi je demande laquelle des ces vingt-cinq pratiques est appropriée à ses facultés, et laquelle sera, après mon extinction, l'expédient le plus aisé pour que des êtres de ce domaine-ci puissent entrer afin d'accomplir le véhicule du Bodhisattva et de rechercher la Voie insurpassée.»

189 Le Prince du Dharma, Manjuçri, en recevant l'enseignement compatissant du Bouddha, se leva de son siège, s'inclina aux pieds du Bouddha, et, en se fondant sur l'esprit impressionnant du Bouddha, chanta ces vers pour le Bouddha.

190 «La mer de l'éveil en sa nature est parfaite et claire.
La Bodhi distincte et complète est sa source miraculeuse.
Mais quand brilla sa clarté fondamentale pour faire apparaître les objets,
Avec l'existence des objets, la brillance de la nature s'évanouit.

191 «La confusion sur la fausseté amène la vacuité.
En se fondant sur la vacuité, les mondes viennent à être.
Les pensées se figent, formant des contrées.
La conscience devient des êtres.

192 «La vacuité créée dans le cadre du grand éveil,
Est comme une seule bulle dans tout l'océan.
Les êtres sujets aux écoulements et les terres telles de fins grains de poussière,
Emergent tous de l'espace vide.
De même que la bulle éclate, ainsi l'espace n'a jamais existé.
Combien moins encore les trois états de l'être!

193 «Retournant à la source, la nature n'est pas deux.
Nombreuses sont les entrées à travers les expédients;
La sage nature les compénètre tous.
Qu'elles soient favorables ou adverses, toutes les situations sont expédientes.
Ceux qui ont au départ résolu d'entrer en samadhi,
Progressent lentement ou rapidement selon la méthode choisie.

194 «Les formes sont objets impurs créés par la pensée.
Elles ne peuvent être discernées par l'essence de l'esprit.
Comment quelque chose qui n'est pas clairement discernable
Peut être utilisée pour obtenir la parfaite pénétration?

195 «Le langage est entremêlé de sons.
Mais le sens d'un mot, d'un nom, d'une phrase,
Est tel qu'aucun en particulier ne peut les inclure tous.
Comment pourrait-on s'en servir pour atteindre la parfaite pénétration?

195 «La conscience des odeurs vient par le contact avec elles.
A part cela, on ne sait pas qu'elles existent.
Vu que la sensation qu'on en a n'est pas constante,
Comment pourrait-on s'en servir pour atteindre la parfaite pénétration?

196 «Les saveurs ne nous sont pas fondamentales par nature.
Elles n'existent que quand il y a quelque chose à goûter.
Si cette sensation n'est pas perpétuelle,
Comment pourrait-on s'en servir pour atteindre la parfaite pénétration?

196 «Le toucher ne devient clair que quand on touche quelque chose.
Sans un objet, il ne peut y avoir contact.
Si contact et séparation fluctuent,
Comment pourrait-on s'en servir pour atteindre la parfaite pénétration?

197 «Les dharmas sont connus pour être poussière impure intérieure.
Reconnus en tant que poussière impure, ils sont certes objets des sens.
L'imbrication du sujet et de l'objet ne peut être envahissante;
Comment pourrait-on s'en servir pour atteindre la parfaite pénétration?

198 «Même si la vision est en elle-même lucide et pénétrante,
Discernant clairement devant elle, elle ne peut discerner derrière.
Ne pouvant jamais atteindre que la moitié de quatre directions,
Comment pourrait-on s'en servir pour atteindre la parfaite pénétration?

198 «Le souffle du nez entre et sort.
Mais dans les pauses entre deux il n'y a pas d'air.
Ces interruptions le rendent inconsistant.
Comment pourrait-on s'en servir pour atteindre la parfaite pénétration?

199 «La langue n'est pas un organe sans fonction;
Les saveurs forment la source de sa sensation.
Quand cessent les saveurs elle ne connaît plus rien.
Comment pourrait-on s'en servir pour atteindre la parfaite pénétration?

199 «Il en va de même pour le corps et les objets du toucher.
Aucun ne peut être considéré comme parfaite conscience.
Avec des divisions définies et limitées,
Comment pourrait-on s'en servir pour atteindre la parfaite pénétration?

200 «La connaissance mentale est une masse de délibération.
Ce qu'elle perçoit n'est jamais profonde intuition.
Incapable d'aller au-delà de la réflexion et de la pensée,
Comment pourrait-on s'en servir pour atteindre la parfaite pénétration?

200 «La conscience visuelle combine trois aspects.
Sonde son origine : elle n'a pas d'apparence.
Comme sa substance même est variable,
Comment pourrait-on s'en servir pour atteindre la parfaite pénétration?

201 «L'essence de l'ouïe pénètre les dix directions,
Pour ceux qui ont déjà développé de grandes causes,
Ceux de résolution initiale ne peuvent entrer par là.
Comment pourrait-on s'en servir pour atteindre la parfaite pénétration?

201 «Réfléchir sur le nez est une méthode provisoire.
Cela ne sert qu'à se rassembler et à tranquilliser le mental.
Une fois tranquillisé, le mental est simplement immobile.
Comment pourrait-on s'en servir pour atteindre la parfaite pénétration?

202 «Ceux dont la réalisation est antérieure se sont éveillés en
Parlant le Dharma au moyen du langage,
Mais comme les mots et les phrases ne sont pas libres d'écoulements,
Comment pourrait-on s'en servir pour atteindre la parfaite pénétration?

203 «Refréner les transgressions ne contrôle que le corps.
Pour qui n'a plus de corps, il n'y a rien à refréner.
Comme sa source n'est pas capable de se répandre partout,
Comment pourrait-on s'en servir pour atteindre la parfaite pénétration?

203 «Les pénétrations spirituelles sont basées sur les causes passées.
Quel rapport y a-t-il avec le fait de distinguer les dharmas?
La pensée conditionnée n'est pas séparée des choses.
Comment pourrait-on s'en servir pour atteindre la parfaite pénétration?

204 «On peut contempler la nature de la terre,
Mais elle est ferme et solide, impénétrable.
Tout ce qui est conditionné n'est pas la nature prudente.
Comment pourrait-on s'en servir pour atteindre la parfaite pénétration?

205 «On peut contempler la nature de l'eau,
Mais une telle réflexion mentale n'est pas le vrai et réel.
Cette état d'ainsité n'est pas une vue éclairée.
Comment pourrait-on s'en servir pour atteindre la parfaite pénétration?

205 «On peut contempler la nature du feu,
Mais admettre de ne pas aimer quelque chose n'est pas un vrai renoncement.
Cet expédient ne peut servir pour les débutants.
Comment pourrait-on s'en servir pour atteindre la parfaite pénétration?

206 «On peut contempler la nature du vent,
Mais le mouvement et l'immobilité ne sont pas deux.
La dualité ne peut apporter l'éveil suprême.
Comment pourrait-on s'en servir pour atteindre la parfaite pénétration?

206 «On peut contempler la nature de la vacuité.
Mais son aspect est trouble et sans relief, manquant de conscience.
Mais tout ce qui est inconscient est différent de la Bodhi.
Comment pourrait-on s'en servir pour atteindre la parfaite pénétration?

207 «On peut contempler la nature de la conscience;
Et pourtant c'est une conscience qui n'est pas éternelle qu'on regarde.
Même la pensée en est vide et fausse.
Comment pourrait-on s'en servir pour atteindre la parfaite pénétration?

207 «Toutes activités sont impermanentes;
De la sorte, aussi, la conscience tire son origine de sa survenue et de sa cessation.
Comme à tout moment les facteurs de cause et d'effet diffèrent,
Comment pourrait-on s'en servir pour atteindre la parfaite pénétration?

208 «J'informe maintenant l'Honoré du Monde,
Le Bouddha qui apparaît dans le monde Saha :
En cette terre, la vraie substance de l'enseignement
Réside dans la pure écoute des sons.
Si quelqu'un veut atteindre au samadhi,
L'écoute est la meilleure façon d'entrer.

209 «A part de la souffrance, on trouve la libération.
Combien est excellent celui qui contemple les sons du monde !
A travers des éons aussi nombreux que les sables du Gange.
Il entre dans des terres de Bouddha comme en autant de fins grains de poussière.
Obtenant un grand pouvoir de maîtrise de soi,
Il confère l'absence de peur aux êtres sensibles.

210 «Merveilleux est le son de Celui qui Contemple les Sons du Monde,
Un pur son, comme le rugissement de l'océan.
Il sauve le monde et en lui porte à tous la paix.
Il a transcendé le monde et sa réalisation est éternelle.

210 «J'évalue maintenant, ô Ainsi-Venu,
Ce que Celui qui Contemple les Sons du Monde vient d'expliquer :
Considère quelqu'un dans un endroit tranquille, qui,
Lorsque roulent les tambours dans les dix directions,
Peut entendre ensemble les sons des dix emplacements.
C'est là véritable et vraie perfection.

211 «Les yeux ne peuvent voir au travers des formes solides.
Il en va largement de même pour la bouche et le nez.
Le corps ne manifeste la conscience que par le contact.
Le mental, empêtré dans les pensées, manque de claires connexions.

212 «Les sons peuvent être entendus même à travers de solides murs.
Les oreilles peuvent écouter des choses proches et d'autres éloignées.
Aucun autre des cinq organes ne peut rivaliser.
Cela, donc, est véritable et vraie pénétration.

213 «La nature des sons est basée sur le mouvement et l'immobilité.
On entend selon qu'il y a des sons ou non.
Sans son, on dit qu'il n'y a pas d'ouïe.
Mais cela ne veut pas dire que la nature auditive soit partie.

213 «En l'absence de son, la nature n'est pas terminée;
214 Et elle ne vient pas à être en présence de son.
Entièrement au-delà de la naissance et de la cessation.
Elle est, donc, vraiment éternelle.

214 «Toujours présente, même pendant les rêveries,
Elle ne disparaît pas lorsque conditions et pensées ne sont plus.
Eveillée, cette contemplation transcende la cognition,
Atteignant au-delà et du corps et de l'esprit.

215 «Maintenant, en ce monde Saha, la théorie des sons
A été proclamée et comprise.
Et pourtant les êtres sont confus à propos de la source de l'ouïe.
Ils suivent les sons et ainsi tournent et s'écoulent .
Le pouvoir de mémoire d'Ananda était exceptionnel;
Et pourtant il est tombé en proie à un complot obscène.
N'est pas d'entendre des sons qu'il fut presque perdu ?
En renversant le flot, on sera au-dessus de la fausseté.

217 «Ananda, écoute attentivement :
Je prend refuge dans le pouvoir impressionnant du Bouddha,
En te décrivant le roi de Vajra,
Un samadhi inconcevable qui est comme une illusion.
Est la vraie mère de tous les Bouddhas.

218 «Vous pouvez entendre les portes secrètes du Dharma
De Bouddhas aussi nombreux que des grains de poussière,
Mais sans d'abord renoncer au désir et aux écoulements,
Tu pourras amasser de la connaissance, et pourtant continuer à te tromper.

219 «Tu exploites la connaissance pour saisir la Bouddhéité des Bouddhas.
Pourquoi ne fais-tu pas usage de ton ouïe ?

220 «L'ouïe ne survient pas spontanément;
Elle tire son nom des sons.
Mais lorsque l'ouïe revient et est libre de sons,
Comment on appelle ce qui vient d'être libéré  ?

221 «Aussitôt qu'un organe sensoriel revient à la source,
Tous les six sont libérés.

222 «La vue et l'ouïe sont comme une enveloppe illusoire.
Le triple domaine, une vision de fleurs dans l'espace.
Lorsque l'ouïe se retourne, l'enveloppe des organes des sens disparaît.
La poussière impure cède la place à une intuition pure et parfaite.

223 «Avec une pureté extrême, la lumière est pénétrante.
Une immobilité brille et inclut en elle toute la vacuité.
Si on considère le monde de ce point de vue,
Tout ce qui se produit n'est rien mieux qu'un rêve.
La fille de Matangi, elle aussi, fait partie du rêve.
Qui était alors en mesure de te détenir physiquement ?

224 «Prend un marionnettiste au travail,
Qui rend la poupée aussi vraie que les gens.
Bien qu'on les voie se mouvoir librement,
Elles ne sont vraiment gouvernées que par des ficelles.
Qu'on cesse d'effectuer leur contrôle et elles s'immobilisent.
L'entière illusion n'a jamais vraiment eu lieu.

225 «Il en va de même des six organes des sens.
Au commencement, il n'y avait qu'une seule clarté essentielle.
Qui s'est divisée en une sextuple combinaison.
Si une seule des parties cesse et retourne,
Toutes les six fonctions s'arrêteront aussi.
Répondant à une pensée, les objets impurs disparaissent,
Devenant pure et merveilleuse clarté parfaite.

226 «S'il reste des impuretés résiduelles, il faut encore étudier.
Lorsque la clarté est suprême, on devient un Ainsi-Venu.

226 «Ananda, et tout le monde dans cette grande assemblée,
Renversez votre mécanisme de l'ouïe.
Retournez l'ouïe pour entendre votre propre nature
La nature deviendra la Voie suprême.
C'est là ce que signifie vraiment la parfaite pénétration.

228 «C'est là le portail par lequel ont passé autant de Bouddhas que de grains de poussière.
C'est là l'unique voie qui mène au Nirvana.
Les Ainsi-Venus du passé ont perfectionné cette méthode.
Les Bodhisattvas se fondent maintenant dans cette totale clarté.
Les gens du futur qui étudieront et pratiqueront
Se fieront également à ce Dharma.
Par cette méthode j'ai moi aussi été certifié.
Le Bodhisattva qui Contemple les Sons du Monde n'a pas été le seul.

229 «Le Bouddha, l'Honoré du Monde,
S'est enquis auprès de moi de quel expédient,
Pourrait sauver ceux qui, au cours de l'éon final
Chercheront à échapper au monde,
Et à parfaire l'esprit du Nirvana:
La meilleure façon est de contempler les sons du monde.

230 «Toutes les autres sortes d'expédients
Requièrent l'esprit supérieur du Bouddha.
Dans certains cas ils apportent une transcendance immédiate,
Mais ne sont pas des moyens de pratique habituels,
Exposés pour les racines avec ou sans profondeur, indifféremment.

230 «Je m'incline devant les Ainsi-Venus et le Tripitaka

231 Et ces inconcevables Personnes sans écoulements,
Confiant qu'ils les aideront dans le futur,
De sorte que personne ne doutera de cette méthode.
C'est un expédient aisé à maîtriser ; un enseignement approprié pour Ananda
Et pour ceux qui pataugeront à l'âge final.
Ils doivent utiliser l'organe de l'ouïe pour cultiver
Une parfaite pénétration surpassant toutes les autres
C'est là le chemin pour l'esprit véritable.»

232 Là-dessus, Ananda et tous les autres dans la grande assemblée firent l'expérience d'une clarté de corps et d'esprit en recevant un enseignement aussi profond. Ils contemplèrent la Bodhi et le Parinirvâna du Bouddha comme quelqu'un qui, ayant voyagé au loin pour ses affaires, sait qu'il est sur le chemin du retour, même s'il n'est pas encore complètement rentré.

233 A travers l'assemblée entière, les dieux, dragons, et toute l'octuple division, ceux des deux véhicules qui n'étaient pas encore au-delà de l'étude, de même que tous les Bodhisattvas de résolution initiale, aussi nombreux que les sables de dix Ganges, trouvèrent leur esprit fondamental, et bien loin de la poussière et des souillures, attinrent à la pureté de l'oeil du Dharma.

233 Après avoir entendu ces stances, la Bhikshuni Nature atteint à l'état d'Arhat et d'innombrables êtres suscitèrent une résolution sans pareille et sans égale pour l'anuttarasamyaksambodhi.

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Ecoulement = courant des passions


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